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Maniche fiscale

Par Kévin Charnay
Maniche fiscale

Ce mercredi 11 novembre, Nuno Ricardo de Oliveira Ribeiro fête ses 37 ans. Avec sa frappe de balle incroyable, et son sens tactique au-dessus de la moyenne, Maniche avait tout pour devenir un grand milieu de terrain au niveau international. Et pourtant, malgré un parcours plus qu'honorable en sélection, le petit protégé de Mourinho a bien galéré en club. Retour sur un mec qui n'aurait jamais dû quitter le Portugal.

Le 30 mai 2004, le Portugal joue la demi-finale de son Euro contre les Pays-Bas. C’est la 58e minute. Cristiano Ronaldo joue rapidement le corner en retrait. Maniche le réceptionne à l’angle de la surface. Il contrôle, il lève la tête, repousse légèrement le ballon, arme, et déclenche une potatoe dont il a le secret. La balle reste un temps interminable en l’air avant de se loger aussi violemment que délicatement dans la lucarne du très grand Van der Sar. Le break est fait. Même si Jorge Andrade relance le suspense avec un CSC, Maniche vient bel et bien d’envoyer son pays en finale du Championnat d’Europe contre la Grèce, en signant le plus beau but de la compétition. Et de devenir le véritable symbole de cette sélection portugaise.

Maniche Goal Vs Holland Euro 2004 Μανίς… par axristone

La vraie star du Portugal

Même si le Portugal échoue à l’étape finale, celui qui tient son surnom d’une vague ressemblance avec Michael Manniche, un joueur danois du Benfica, vient de réaliser un Euro 2004 incroyable. Infatigable, doté d’une frappe de balle ahurissante et d’une bonne technique, Maniche s’impose comme un pion essentiel de Luiz Felipe Scolari. Parmi Figo, Cristiano Ronaldo, Deco et Pauleta, il assure l’équilibre avec Costinha. Avec cette touche spectaculaire en plus, propre aux fameux box-to-box. Grâce à lui, entre autres, le Portugal au jeu flamboyant désorganisé a laissé place à un bloc tactique quasiment imbougeable. À l’origine de l’éclosion de Maniche, un homme : José Mourinho.

Six ans plus tôt, les deux hommes se rencontrent pour la première fois, alors que le Mou assure un intérim au Benfica. Lors d’un match d’entraînement entre l’équipe A et l’équipe B, Maniche, alors star montante du club, perd le ballon face à un jeune. Pour se venger, il le découpe. Mourinho le sanctionne et l’envoie faire des tours de terrains, qu’il effectue très, très nonchalamment. Le lendemain, Maniche est convoqué. « Un joueur qui ne peut faire que deux tours de terrain en 45 minutes n’est pas en état de jouer. C’est un joueur qui a des problèmes de condition physique. Aussi, jusqu’à nouvel ordre, tu iras t’entraîner seul avec le préparateur physique » , lui assène José. Après une semaine de punition, le Special One finit par le titulariser contre toute attente, et en fait son capitaine. À 23 ans. « Je veux désormais que tu sois un exemple pour tous les jeunes du club » , lui explique-t-il. Une leçon d’humilité que le milieu de terrain oubliera trop souvent.

Papa Mou

En 2002, Maniche refuse de prolonger son contrat et est donc écarté du groupe jusqu’à la fin de la saison. Mourinho, fraîchement arrivé à Porto, saute sur l’occasion et l’attire dans son nouveau club. Avec le succès que l’on connaît : deux championnats, une Coupe du Portugal et surtout une Coupe de l’UEFA et une Ligue des champions. Quand Mourinho part à Chelsea, le milieu au gros ventre et au serre-tête est un orphelin et cherche à partir. Et si ses fulgurances lui confèrent une popularité supérieure à celle de Pauleta ou Deco au Portugal, il est loin de jouir de cette cote à l’étranger. Malgré son Euro 2004 de folie, seul le Dynamo Moscou se manifeste et pose 16 millions d’euros sur la table, soit le plus gros transfert du championnat russe à l’époque. Le début des emmerdes. En une saison, il ne dispute que douze matchs et inscrit deux buts. « Je n’aime pas ce pays, je n’aime pas ce championnat, et je n’aime pas la météo ! Je n’ai pas de regrets, mais aujourd’hui, j’y réfléchirais à deux fois avant de quitter le FC Porto. Il n’y a pas que l’argent dans la vie » , se plaint le gros Maniche.

C’est alors que Mourinho tente de le remettre sur pied. « Je ne le cache pas : je veux Maniche. Il pourrait devenir un joueur historique dans ma carrière, le seul à évoluer sous mes ordres dans trois clubs différents : Benfica, Porto, Chelsea » , lâche alors le Mou en conférence de presse. Quelques semaines plus tard, ses vœux sont exaucés par Roman Abramovitch. Maniche est envoyé en prêt chez les Blues juste avant la Coupe du monde et n’hésite pas à en faire des tonnes : « José est la raison principale de ma venue ici. Il me suit depuis très longtemps. Et me connaît comme la paume de sa main. C’est mon maître. Pour moi, c’est le meilleur entraîneur du monde. » Là encore, l’acclimatation est difficile. Pour son premier match, il est expulsé dès la 14e minute. Même Mourinho semble le lâcher ensuite. Il faut dire qu’avec Makelele, Essien et Lampard au milieu, la concurrence est rude. L’option d’achat n’est pas levée.

Sang chaud

Après un Mondial 2006 honorable où il est nommé parmi les dix meilleurs joueurs du tournoi, ponctué d’un but fabuleux, toujours contre les Pays-Bas, Maniche est pourtant sans club. Il signe finalement à l’Atlético Madrid. Après trois années au temps de jeu famélique, Maniche ne comprend pas pourquoi son statut n’est pas le même en club qu’en sélection et le fait savoir à son club. Exclu du groupe pour « manquement au règlement intérieur du club » , son contrat est finalement résilié deux mois avant son terme. Il part donc dans un cinquième championnat, à Cologne sans que personne ne s’en soucie. Après une saison aux côtés de son compatriote Petit, son contrat est à nouveau résilié. À l’amiable, cette fois-ci. Maniche veut retourner au pays, là où tout le monde l’aime et le considère comme un grand joueur. Souvent taxé d’arrogance, ses coups de sang sont acceptés là-bas. Alors même s’il écope de trois matchs de suspension en répondant aux insultes des supporters adverses, les quatre pions qu’il plante font tout oublier. Aux côtés de Pedro Mendes et André Santos, le milieu de terrain du Sporting Portugal est impénétrable. Ainsi, Maniche a pu terminer sa carrière sur une note plus joyeuse. Si seulement il avait retenu la petite leçon de Mourinho…

Propos de José Mourinho tirés de Les secrets de son succès, de Nuno Luz.

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Propos de José Mourinho tirés de Les secrets de son succès, de Nuno Luz.

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