- Espagne
- Liga
- 17e journée
- Màlaga/Real Madrid (3-2)
Málaga achève les illusions du Real
Ca y est, le Real est entré de plein de pied dans la crise. Avec un Casillas sous la guérite, les Merengues sont allés s’incliner sur la pelouse de Málaga. Une nouvelle défaite qui annihile totalement ses chances domestiques.
Málaga – Real Madrid : 3-2Buts : Isco (49e) et Santa Cruz (72e, 76e) pour Málaga. Sanchez (csc, 66e) et Benzema (82e) pour le Real.
Le Barça a le sourire. Facile vainqueur de Valladolid deux heures plus tôt (3-1), le leader catalan a paisiblement assisté à la nouvelle défaite du Real Madrid. Cette fois, le tombeur est bien plus ronflant qu’un timide Celta Vigo. Face à Màlaga, les Merengues ont affiché une inquiétante schizophrénie. Ultra-dominateurs en première mi-temps, mais incapables de faire la différence, les ouailles de Mourinho ont ensuite plié face à la maestria de Boquerones emmenés par un génial Joaquín. Pis, en ayant décidé de se priver de Casillas – officiellement pour « raisons techniques » – José Mourinho s’apprête à connaître une bien belle crise. Et ce, alors que les marrons de Noël sont déjà au four… Car, avec ce nouveau revers, les Madrilènes pointent aujourd’hui à seize points des Blaugrana.
L’activité et les ratés de Cristiano
À 20 heures moins quelques minutes, les deux équipes entrent dans une Rosaleda chaud bouillant. Maillots en l’honneur de Tito Vilanova sur le dos, les 22 acteurs sont prêts pour ce premier choc post-apocalypse. Sitôt le coup d’envoi donné, le public n’a même pas le temps de chambrer le rival merengue que Cristiano Ronaldo envoie une lourde sacoche. Caballero détourne sur sa barre et Málaga pousse un grand ouf de soulagement. Après un gros quart d’heure recroquevillé autour de ses cages, Málaga trouve finalement le temps de sortir la tête de l’eau. Par l’intermédiaire de son franchise player Joaquín, les Boquerones s’essayent sans grande conviction. A contrario, Cristiano Ronaldo est, lui, en mode hyper-actif. Dans tous les bons coups et auteur de gestes de grande classe, le Portugais n’arrive pourtant pas à régler la mire. Sur une combinaison avec Di María, il se troue à quelques centimètres des cages. Dans la foulée, le passeur argentin devient tireur : Caballero est lobé par sa frappe, mais Monreal revient en urgence pour dégager sur sa ligne. Jusqu’à la fin de ces 45 premières minutes, le refrain sera le même : un Málaga sur la défensive résiste aux assauts merengues. Pour le moment, Saviola et Isco n’ont rien eu à se mettre sous la dent. Mauvais signe…
Joaquín, en mode caviar
Car après quinze minutes de pause, les rôles ont bien changé. Hors-sujet durant le premier acte, les ouailles de Pellegrini prennent un tout autre visage. Entreprenants dès le coup d’envoi, les Andalous ne ratent, eux, pas le coche. Sur la véritable première relation Joaquín-Isco, le nouveau Golden Boy 2012 (meilleur espoir de l’année) envoie sa frappe hors de portée d’Adán. Cette ouverture du score va par là même complètement décomplexer les Boquerones. En l’espace de cinq minutes, Portillo, Joaquín et Saviola sont à un bras d’Adán ou à quelques centimètres de doubler la mise. Le Real est, lui, sonné et doit attendre le réveil de Karim Benzema pour se montrer dangereux. En deux temps, le Français voit Demichelis revenir in extremis dans ses pieds, puis sa frappe frôler le montant d’un Caballero battu. Laborieux, Karim ne lâche pas l’affaire et, sur un cafouillage avec Sanchez, remet le tableau d’affichage à égalité. Le match prend alors une tournure un peu folle. Les deux équipes se rendent coup pour coup et chaque semblant d’action sent le chaos. À ce petit jeu, ce bon vieux roublard de Santa Cruz connaît la musique. Sur une Madjer ratée de Joaquín, le ballon lui revient à un mètre du but. Málaga reprend l’avantage et le Real fait la gueule. Dans la foulée, ce coquin de Paraguayen profite de la troisième offrande nocturne de Joaquín pour crucifier définitivement Adán. Benzema ira bien de sa réduction du score, mais c’est bien Málaga qui aura le dernier mot. Un Málaga qui n’est aujourd’hui plus qu’à deux points du Real…
Par Robin Delorme, à Madrid