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Mais qui es-tu, Tiago Ilori ?

William Pereira
Mais qui es-tu, Tiago Ilori ?

Jeune, rapide, habile, mais trop faible physiquement pour la Premier League, Tiago Ilori a été prêté à l'étranger pour la deuxième année de suite. Après la Liga, c'est à la Ligue 1 qu'il va s'intégrer, direction Bordeaux. L'occasion de faire connaissance avec un défenseur dont Girondins et Portugais attendent beaucoup.

Quand Jean-Louis Triaud affirme sans hésitation que Tiago Ilori sera l’un des piliers des Girondins de Bordeaux cette saison, il sait de quoi il parle. Quoique… Avec son mètre 91 et ses 80 kg, le défenseur longiligne a plutôt des allures de poutre. Rien de plus normal pour un Portugais qui débarque en Ligue 1 dans le but de solidifier les fondations d’une maison dont les supporters attendent plus qu’un bon mois d’août. Formé au Sporting où il a été surclassé depuis son arrivée avant de faire ses débuts professionnels à seulement 18 ans, l’Anglo-Portugais n’a pas connu le même succès à Liverpool où il n’a toujours pas disputé le moindre match officiel. Brendan Rodgers ne compte pas pour autant s’en séparer définitivement, à en croire les propos de Triaud lors de la conférence de présentation de son nouveau joueur. Ni ceux d’Ilori lui-même, qui a pour ambition de s’imposer du côté d’Anfield dans un avenir proche.

C’est d’ailleurs dans ce but qu’il vient en France. Car s’il y a bien une chose qui l’empêche de s’imposer outre-manche, c’est son physique de sauterelle. Et il le sait. Après avoir goûté à La Liga Sagres et la Liga tout court, le môme a décidé de se tourner vers un championnat plus physique pour la première fois de sa jeune carrière. À Bordeaux, le gamin aura donc pour but de prendre des kilos (il en compte quatre de moins que les tanks que sont Sakho ou Lovren) et d’apprendre à aimer la virilité d’un contact avec Cheick Diabaté à l’entraînement avant de passer au mode difficile avec les quasi cent kilos du Z en match officiel. Si ce que la Ligue 1 et les Girondins peuvent lui apporter semble clair, il convient de comprendre quelles sont les qualités du bonhomme et en quoi il mérite son statut de pilier dans l’effectif de Willy Sagnol.

Plus rapide que Cristiano Ronaldo

L’entraîneur du FCGB a, comme beaucoup de techniciens ayant coaché des équipes de jeunes, un répertoire plein de novices prometteurs. Ilori faisait, paraît-il, partie de ses préférés. Bien qu’encore trop tendre sur les duels au sol et trop léger, le Portugais possède de nombreuses qualités, quoique peu habituelles pour un défenseur central – il faut dire que le gamin a commencé sa formation au poste d’attaquant avant de rétrograder assez brutalement au milieu de l’adolescence. À commencer par la vitesse. Avant de partir du Sporting, il s’est appliqué à laisser une trace dans les annales de l’académie léonine en battant de nombreux records physiques jusqu’alors détenus par Yannick Djaló et surtout Cristiano Ronaldo.

Résultat, le chrono sur 30 mètres à 17 ans du néo-Girondin est inférieur de plusieurs dixièmes à celui du double Ballon d’or. Combinée à un jeu aérien de très bonne qualité et un sens de l’anticipation non sans rappeler Raphaël Varane, la rapidité du bonhomme peut poser de gros problèmes aux équipes qui n’ont d’autre plan que de jouer long. Car si passer Ilori n’est pas chose insurmontable, résister à son retour demeure du domaine de fusées comme Gareth Bale, Arjen Robben ou, plus modestement, Lucas Moura. Pour le prendre à défaut, mieux vaut donc l’affronter ou le contourner au sol. Et quand on connaît la capacité à pratiquer un jeu épuré à terre des trois quarts des équipes de Ligue 1, Bordeaux peut certainement se frotter les mains d’avance.

Un avenir plein de promesses et de questions

Résumer Tiago Ilori à une longue paire de cannes qui court vite, saute haut et anticipe à défaut d’être un bourrin, c’est omettre sa qualité de relance et son excellence dans le jeu long. Certes, il prend parfois plus de risques qu’il n’en faut dans le jeu court du fait de ses aptitudes techniques au-dessus de la moyenne pour son poste, mais lorsqu’il aura corrigé ce défaut, il sera sans doute considéré comme l’un des meilleurs dans la catégorie des stoppeurs-relanceurs. La transversale est son amie et l’ouverture son arme fatale, celle qui fait de lui un joueur unique en son genre. En témoigne l’offrande que Piti s’est chargé de transformer contre le Bétis il y a quelques mois, au cours de l’un des neufs matchs que le Portugais a disputé en Liga en 2014.

Ce même amour de la passe longue et sa précision ont d’ailleurs soulevé la question du futur positionnement du bonhomme à Liverpool chez certains spécialistes anglais, qui voient en ses passes un héritage de Steven Gerrard. Pourquoi le faire jouer derrière alors qu’il a les qualités techniques et la vitesse pour évoluer dans l’entrejeu ainsi que des lacunes dans l’impact physique ? La réponse n’appartient ni à Brendan Rodgers, ni à Willy Sagnol, mais plutôt aux formateurs du Sporting qui l’ont fait descendre de deux crans sur le terrain. Des gens qui se trompent rarement, en somme. Et si en fait, Tiago Ilori était tout simplement le prototype du défenseur central du futur ? La question mérite d’être posée. En attendant, le nouveau Bordelais devra s’imposer en France et en défense avant d’espérer briller en Angleterre.

William Pereira

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