- C1
- Zilina/OM (0-7)
L’OM, sept sur sept
Déterminés et réalistes, les Marseillais ont fait le métier sans attendre ni faiblir en étalant de pauvres Slovaques. Ils ont gagné le droit de disputer un match capital, à Moscou le 23 novembre.
Après une première défaite, aussi surprise que malvenue, à domicile contre le Spartak Moscou, puis une autre, aussi logique que douloureuse, à Chelsea, les Marseillais ont fini par récolter leurs premiers points dans cette Ligue des Champions lors de leur troisième match contre Zilina. Trois points empochés dans la douleur au Vélodrome, mais trois points vitaux. Avec eux, l’OM est mal placé, mais toujours en course. Et avant ce match retour contre les Slovaques, le calcul est simple : il est impératif de gagner pour continuer à pouvoir espérer se qualifier pour le deuxième tour.
Par rapport au précédent match contre Zilina, définitivement gagné d’un poil de bite, Didier Deschamps a effectué quelques changements. Soit Rémy plutôt que Brandao, soit Heinze arrière latéral plutôt qu’arrière central, soit Stéphane M’Bia en défense plutôt qu’en sentinelle, soit Kaboré et Cheyrou plutôt qu’Ayew sur la pelouse. L’effort a donc été fait au milieu de terrain, histoire de mieux contrôler la rencontre, d’avoir la mainmise sur le jeu et de se simplifier la vie. Dans les faits, ça se confirme rapidement : première occasion, une frappe de Valbuena, dès la quatrième minute de jeu, et premier but dès la onzième minute de jeu. Coup-franc de Cheyrou que Gignac dévie du genou, le ballon passe au nez et à la barbe de tout le monde avant de finir dans les filets ; ce but est aussi quelconque que décisif. Marseille mène au score et maîtrise totalement les évènements. Le ballon est olympien, les mouvements fluides, l’occupation intelligente. Les joueurs de Marseille se laissent un peu d’espace devant eux, afin de l’exploiter. Kaboré règle la mire. D’un long ballon, il trouve Gignac, qui s’en va battre le gardien adverse. Vingt minutes de jeu, deux à zéro ; le suspense est enterré, le match fini, et il reste soixante-dix minutes à jouer.
Alors on pourrait se mettre à parler de tout et de rien, de comment a bien pu être validé le design de ce troisième maillot marseillais, parce qu’on dirait quand même un faux maillot de la sélection malienne, mais les joueurs de l’OM ne nous en laissent pas le temps. Ils n’ont pas joué depuis dix jours, en ont dans les pattes, et à cœur de se faire pardonner leurs débuts chaotiques dans cette épreuve. Alors ils s’empressent, à peine trois minutes après le second, de coller un troisième but. Corner de Cheyrou, tête d’Heinze. Trois buts, deux sur coups de pied arrêtés, un sur une merveille d’ouverture, l’OM fait dans l’efficacité. Mieux, dans l’intelligence. Plutôt que de se ruer en attaque et de laisser des ouvertures béantes derrière eux, plutôt que de multiplier les passes et de se retrouver à l’arrêt sur une attaque placée trop placée, les Olympiens font preuve de bon sens, en même temps qu’ils respectent l’adage du club.
Droit au but, les offensives sont franches et directes. Les Marseillais ne se compliquent pas la vie et mettent leurs adversaires sous pression par un jeu simple et sérieux, fait d’appels et de passes dans l’espaces. Comme par hasard, ils sont récompensés par un réalisme certain sur les coups de pieds arrêté qu’ils ne cessent d’obtenir. A la perte de balle, ils redescendent sagement dans leur camp, se remettent en place conformément à leur dispositif tactique, pressent leurs adversaires une fois que ceux-ci ont franchi le milieu de terrain et peuvent ainsi profiter à nouveau de l’espace qui est à leur disposition devant eux. Didier Deschamps n’est pas passé par le plus haut niveau pour rien. Argumentation par l’exemple à la 36è minute de jeu : cette fois, c’est Cheyrou qui récupère au niveau de la ligne médiane, qui s’avance et qui sert de suite et plein axe Loïc Rémy, pour le puissance quatre. Trois passes décisives pour l’ancien Auxerrois.
Les Marseillais reprennent les choses où ils les ont laissées avec autant de sérieux. 50è minute, et c’est le cinquième but. Un bon travail au milieu pour lancer Valbuena, les Phocéens sont nombreux devant le but adverse, Petit Vélo choisit parfaitement Lucho. Et ça continue. Rémy et Valbuena au pressing, ça construit pour Azpilicueta, centre pour Gignac, belle tête, triplé, 6-0. Un peu de coaching, avec les entrées d’Ayew et de Taiwo, légers ajustements, il faut attendre neuf minutes pour voir le but suivant. Ayew pour Lucho, l’Argentin aligne le gardien. Ok, ça fait sept buts d’avance, Brandao peut entrer en jeu. Plus aucun but ne sera marqué. Merci aux joueurs de Zilina d’avoir joué haut et ouvert, une partie du mérite leur revient. Brouillons et incohérents, les Olympiens avaient inquiété leur monde lors du premier match contre ces Slovaques. Aujourd’hui, lors de la revanche, ils ont fessé les uns et rassuré les autres. Cette nette victoire donne à l’OM la méthode et le droit de montrer ce qu’ils valent vraiment sur la pelouse du Spartak Moscou lors de la prochaine journée de Ligue des Champions. Et finalement, il est pas si moche ce maillot.
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