L’OM joue moche et gagne
Dans 70 ans, quand on lira par hasard que le 10 février 2008 l'OM a tapé Nice 2-0, aucune voix céleste n'apprendra au lecteur que c'était un pauvre match...Pour le reste, l'OM est 5ème, à 6 points du 3ème nancéien. C'est ça qui compte, non ?
67ème minute. Gerets comprend que la paire Niang-Cissé est aussi complémentaire qu’une clé de 12 et un écureuil. Bref, que Smith & Wesson s’enrayent en se marchant sur les pieds dans “l’entonnoir”. Et, ça, l’entonnoir, Jean-Michel Larqué il déteste. Ca tombe bien : Gerets aussi. Alors comme l’axe profond est trop encombré, le Belge punit Niang, coupable de ne pas assez passer l’aspirateur dans le couloir gauche, histoire d’écarter un peu le jeu. A droite, Grandin fait ce qu’il peut. Gerets sort donc Niang, coupable aussi de fatigue post-CAN et coupable d’avoir marqué ce but de junky de caniveau en première mi-temps (24ème), une horreur !
Mamadou sort, remplacé par Akalé, spécialiste du cadrage-débordement diesel à bâbord. Gerets avait déjà remanié ce même côté à la mi-temps : Taïwo en remplacement de Krupoviesa, sous le coup d’un rouge après le jaune reçu pour cassage de l’insaisissable Modeste qui humiliait le vieux flibustier argentin à presque tous les coups.
Coaching gagnant ! Sur un débordement côté gauche, Taïwo centre puissamment sur Akalé mais mal repoussé par Lloris…sur Cissé. Djibril reprend en rase-motte à 13 mètres : 2-0 à la 76ème, plié.
Djibril, tout content, se rue sur Niang, déjà emmitouflé derrière la touche. En lui claquant la paume ghetto style, Djib fait comprendre à Mamad’ que pendant ses vacances au Ghana, lui, le Djib, il est redevenu le boss de l’attaque marseillaise et que ce serait bien qu’à partir de maintenant Mamad’ y livre des pizzas un peu plus loin, sur les côtés. Tout ça pour dire que pour Eric-le-Belge la paire Niang-Cissé va être coton à gérer et que Mamadou va choper la nostalgie du temps où l’OM jouait à une pointe unique (lui !) et où Djib était sur le banc…
Voilà. Pour le reste, petit hold-up sympa de l’OM. Pas méchant. Il a juste suffi de jouer moche. C’était pas trop dur. Nice était lourd, pas assez direct, pas assez vertical. L’absence du tandem Laslande-Baky Koné (et de leur jeu alternatif en décrochages et en appels en profondeur) a perturbé le milieu niçois, pas assez en phase avec Bamogo (fantomatique) et le jeune Modeste, extra mais pas encore rodé au sein du collectif. Et puis Ederson était un peu ailleurs, du Gerland plein la tête ? Et puis trop de centres pourris…
Marseille a attendu des Aiglons trop brouillons, en commettant aussi un paquet de fautes, notamment sur Modeste (il a provoqué 3 cartons jaunes marseillais dans les 20 premières minutes). Faty était moche, Givet était moche, Krupo était moche et Cheyrou était moche. Bonnard était bonnard et Valbuena rattrape à tous les matches les “20 ans” de bagne passés à Libourne en se démultipliant à l’infini aux quatre points cardinaux de la pelouse du Ray…
Dans le duel Lloris-Mandanda, c’est Steve qui a gagné (il a tout arrêté) et c’est Carrasso qui a perdu.
Sinon, anecdote : le énième carton jaune de Cyril Rool. Coup de coude dans la face de Valbuena, vraiment trop énervant à dribbler comme un malade…Cyrille rules !
Enfin, spéciale dédicace à Raymond-le-ouf qui a fait jouer Samir Nasri en A’, mardi soir, contre la RDC ! Samir (absent hier soir au Stade du Ray) s’est logiquement blessé en Espagne (au Stade de Ray ?), 48 heures après avoir joué dimanche contre Monaco où il s’est fait labourer la cheville par l’horrible Leko. Merci Raymond…
PS :…Win like an Egyptian ! Petit épilogue perso…Avant la finale de la CAN, on avait pronostiqué un « léger avantage pour l’Egypte » . Victoire 1-0 pour les Pharaons. Dont acte. On avait aussi loué leur forme physique, leur solidarité tactique, leur fond de jeu vraiment emballant et quelques individualités : le gardien El Hadary et les trois milieux axiaux en or, Hosni, Hassan et Aboutraika. Win like an Egyptian…and not Mighty Lions. Le Cameroun a payé son manque de jeu collectif. Il n’y avait qu’à écouter les commentaires dégoûtés d’Achille Emana à la mi-temps : « On fait n’importe quoi, on ne respecte pas les consignes, ni le plan de jeu qu’on s’était fixé… » . Quel plan de jeu, Chi-chille ?! Et puis la cagade de Rigobert Song sur le but égyptien : après la demi-finale contre la Ghana, on avait soulevé les incohérences défensives du vieux Lion, souvent « à la rue » .
L’Egypte est un beau champion. Shehada rules !
Chérif Ghemmour
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