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Lisa Zimouche, tout est une question de freestyle

Par Quentin Ballue
Lisa Zimouche, tout est une question de freestyle

Championne du monde à seulement 15 ans, Lisa Zimouche, qui en a 21 aujourd'hui, a connu une ascension fulgurante dans le milieu du freestyle. Connue et reconnue, sur les réseaux sociaux comme en dehors, elle apparaît même dans le mode Volta de l’incontournable FIFA 21. Portrait d’une artiste sportive qui brille balle au pied, mais aussi par son engagement pour les autres.

Started from the bottom now we’re here. Les paroles de Drake collent parfaitement au parcours de Lisa Zimouche. Pour la championne du monde de freestyle, tout a démarré sur un city-stade de Malakoff, dans les Hauts-de-Seine. Aujourd’hui, elle compte plus de deux millions d’abonnés sur Instagram et côtoie régulièrement des stars internationales. Parmi celles à déjà avoir croisé sa route, Drake, justement. C’était en 2017, et la freestyleuse n’avait alors que 17 ans. « Il vient faire sa tournée à Paris et il kiffe le foot, alors il me dit : « Viens avec ta balle, on va jouer. »Et après le show, on a commencé à jouer. Quand j’ai démarré le freestyle, je ne me suis jamais dit que j’allais pouvoir toucher autant de personnes, que ça allait autant fonctionner. C’était vraiment impressionnant d’arriver à Paris-Bercy avec mon ballon, les gars ne voulaient pas que je rentre avec. (Rires.) Ce sont des rencontres qui marquent. Drake, je l’écoutais, je regardais Degrassi quand j’étais plus petite, donc c’était un grand moment pour moi », sourit-elle.

« Je n’avais pas de jeux vidéo, rien »

Le foot avait tout d’une évidence pour Lisa. « Je pense que j’ai toujours voulu faire footballeuse, être avec un ballon d’une manière ou d’une autre. Je n’ai jamais réfléchi à faire un travail normal, s’exclame-t-elle. Je viens d’une famille d’Algériens, et la culture foot, c’est dans notre sang. J’ai été influencée par mes amis et par le quartier. La seule chose qu’il y avait à faire, c’était jouer au foot. Je n’avais pas de jeux vidéo, rien. » Lisa prend sa première licence à l’âge de 7 ans, mais se tourne aussi très vite vers le freestyle : « C’est parti d’un tournoi en 2010, où j’ai vu des freestyleurs faire une démo. Ils m’ont appris quelques gestes et je me suis dit que je voulais faire ça. C’était un mélange de ce que j’aimais, entre l’art, la musique, la danse, le foot, le ballon, les gestes techniques… Je suis allée sur Internet, j’ai regardé des vidéos et j’ai essayé de m’entraîner toute seule. J’ai vite trouvé des amis qui commençaient en même temps que moi. Il n’y avait rien d’autre que l’entraînement, l’école et le foot ».

Lisa joue même au PSG de 14 à 16 ans. « Une très bonne expérience » qui lui permet d’acquérir davantage de discipline. « Il fallait être fit, on faisait des entraînements qui n’étaient pas forcément faciles, on devait bien manger… La majorité des freestyleurs n’ont pas cette discipline, et grâce au PSG, j’ai pu l’avoir, donc ça m’a beaucoup apporté. » Elle dit toutefois stop pour se concentrer sur le freestyle. Moins de contraintes, plus de libertés. En bref, plus adapté : « C’était un pari osé, et en même temps, je savais où je voulais aller. Ça me correspondait plus que le foot et tout son environnement, mentalement et même dans le lifestyle. Les voyages, le mélange entre l’art et le sport, c’était parfait. Je ne suis pas trop règles, je n’aime pas qu’on me dise quoi faire. Avec le freestyle, il fallait que je me bouge moi-même. Cette liberté et le fait de ne pas tomber dans une routine m’ont attirée. Je peux m’entraîner quatre heures sur une journée, et il y a des semaines où je ne m’entraîne pas ». Sacrée championne du monde de panna soccer – une compétition de petits ponts – en 2014, la jeune femme perce dans le game grâce aux réseaux sociaux. Ses vidéos attirent l’attention et, de fil en aiguille, la tirent vers le haut. « Une fille qui met des petits ponts à l’âge de 12-13 ans, ce n’était pas commun à l’époque, donc ça tournait sur les réseaux », analyse-t-elle. Les heures passées à s’exercer balle au pied ont payé.

Si la pandémie de coronavirus a freiné sa fast life, Lisa Zimouche enchaîne habituellement les voyages et les événements. Celle qui se considère comme une artiste sportive, « un peu comme les danseurs hip-hop », retrouve dans ce rythme de vie les mouvements et la liberté qu’elle apprécie tant dans la pratique du freestyle : « Je choisis ce que j’ai envie de faire. C’est un gros avantage, ça définit un peu le freestyle finalement. Ce sont des mouvements qu’on choisit, et surtout du kiff. »

« Si Pogba veut se reconvertir dans le freestyle, il peut y aller très facilement ! »

Le talent de la Franco-Algérienne a attiré les plus grands. Elle a ainsi collaboré avec Nike, Adidas et Puma, ce qui lui a permis de rencontrer des personnalités qui lui semblaient inaccessibles quand elle s’abîmait les genoux sur le city-stade de Malakoff : Gigi Buffon, Mario Balotelli, Ronaldinho, Usain Bolt, Joel Embiid, Neymar… Le tableau de chasse a de quoi faire tourner la tête. Paul Pogba y figure lui aussi. « Je l’ai rencontré lors d’un tournage de pub, j’avais 15 ans, se rappelle-t-elle. La connexion s’est faite hyper rapidement. Il voulait passer le double tour du monde, il nous a demandé, mais le gars l’a fait cinq minutes après. Moi, j’ai galéré pour apprendre à le faire quand j’ai commencé. Quand je vois Paul Pogba le faire en quelques minutes, je me dis que s’il veut se reconvertir dans le freestyle un jour, il peut y aller très facilement ! C’est impressionnant comment certains footballeurs ont déjà cette touche, que ce soit Neymar, Riyad Mahrez… »

Le freestyle séduit d’ailleurs au point que le jeu FIFA inclut une expérience street depuis l’édition 2020, sous l’appellation Volta. Le nouvel opus, sorti début octobre, permet même aux amateurs de croiser la route de Lisa dans le mode histoire : « J’ai commencé à travailler avec EA Sports l’année dernière en tant qu’ambassadrice. On a tous joué à FIFA, donc quand on m’a proposé d’être dans le prochain, j’étais comme une enfant, j’ai dit : « Évidemment que je veux être dans le prochain FIFA ! » C’était vraiment une consécration ».

Et la reconnaissance ne se limite pas au monde du ballon rond, en témoigne son rôle d’ambassadrice de la prestigieuse académie Laureus, qui promeut les bienfaits multiples de la pratique sportive. Sa success-story, la Francilienne l’utilise aussi pour les autres. Elle s’est engagée avec Common Goal, le projet caritatif de Juan Mata, et s’implique partout où elle le peut pour faire bouger les choses. Pas un hasard si l’ONU l’a sélectionnée parmi les 20 femmes qui ont marqué l’année 2019. Invitée au siège des Nations unies l’an dernier, elle a participé au Forum des jeunes pour raconter son expérience et évoquer le changement des mentalités par le biais du sport. « C’est un honneur, franchement. C’était incroyable. Quand je commence le freestyle, je ne m’attends pas à finir au siège des Nations unies dix ans plus tard, s’émerveille-t-elle. Plus j’avance et plus je me rends compte que jamais je n’aurais pensé accomplir tout ça. On vient de loin. »

Déconstruire les préjugés et promouvoir le sport féminin sont des points cardinaux pour la jeune femme, attachée à ce que chacune puisse s’exprimer dans n’importe quel sport : « En 2020, on ne peut plus arriver avec des a priori en voyant une fille jouer au foot. Quand j’ai commencé en 2010, je me prenais toutes les critiques possibles quand je jouais en club. Mais en 2020, on n’a plus le droit de juger une fille parce qu’elle fait du foot. Il y a encore beaucoup de travail, mais c’est vrai qu’il y a une évolution. Je vois les filles plus libres de s’exprimer dans n’importe quel sport, sans avoir peur des jugements. C’est là que je suis contente de faire ce que je fais. » Parmi ses prochains projets, reprendre la compétition, qu’elle avait laissée de côté plusieurs années, et passer son permis de conduire. Un objectif on ne peut plus concret, qui ne l’empêche pas de rêver : « Faire évoluer les mentalités et continuer à développer le sport féminin, qu’il y ait encore plus de femmes qui puissent bien vivre de leur sport, ça fait partie de mes souhaits. Je rêve de voir plein d’athlètes féminines qui soient des modèles pour les jeunes, et que ce monde devienne un peu meilleur, qu’on s’accepte tous, qu’il y ait un peu plus de paix dans ce monde. C’était mon petit discours Miss France. »

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