Liga : le miracle économique ?
« C'est la crise ma bonne dame, y'a pu d'saison » et surtout pu d'argent dans les caisses. Mais comme dirait Timothy Geithner, secrétaire d'état au Trésor américain, pour certains, la crise « c'est les soldes ». C'est alors que le Señor Perez décida de faire ses emplettes. Et la face de l'Europe changea.
En un mois, Florentino Perez a dépensé plus de 300 millions d’euros soit beaucoup plus que feu Michael Jackson en une seule journée et deux fois le budget de l’OL. L’ennemi intime, le Barça, sous la pression de ses socios avait du même soutenir la cadence en signant Zlatan pour 70 millions d’euros, un record pour la maison culé. Pourtant on nous avait dit qu’avec un taux de chômage de 18%, l’Espagne était le pays le plus touché par la crise économique, que le principal secteur (la construction) s’était effondré et avec lui le marché immobilier tout entier. Les gueux étaient aux portes de Madrid et les aristocrates à la lanterne.
Ils veulent du pain ? Donnez-leur des meringues !
En Espagne, le football c’est beaucoup plus qu’une religion. Il se murmure que Zapatero lui-même aurait poussé Florentino Perez à reprendre les rennes du Real. C’est que le Real ou le Barça, pour eux, c’est un peu comme Chanel ou Louis-Vuitton pour nous : une gigantesque vitrine de l’économie espagnole qui ne saurait souffrir quelconque saccage. Le Barça était l’arbre qui cachait la forêt d’une Liga vieillotte et perdant peu à peu de sa superbe économique et médiatique en faveur des nouveaux riches de la Premier League. L’heure de Reconquista avait sonné.
Le foot au pays de San Iker, c’est 8 milliards d’euros par an générés (on prévoit même 10 milliards pour les prochaines saisons), presque 2 % du PIB espagnol (soit plus que l’industrie automobile chez nous) et 66 000 emplois indirects. Autant dire qu’on ne lésine pas sur les moyens. Et quand c’est Perez qui régale, toute l’Europe en profite : OL, OM, Liverpool, Milan AC, Manchester United, Valencia, mais aussi Sogecable (groupe Canal Plus) et Mediapro, propriétaires des droits de diffusion de la Liga. On a même parlé d’avancer les matchs à 15h, pour pouvoir diffuser en direct jusqu’en Chine.
Et le foot alors ?
Trop conscient de la nécessité d’avoir des rivaux crédibles pour valoriser la Liga tout entière, la bonne idée de Laporta et Perez, c’est de ne pas s’être acharnés à piller leurs camarades espagnols (cf le Real et le Barça qui signent Benz ou Zlatan au lieu de Villa ou Forlán). Valencia, Sevilla et Atletico ont réussi à garder leurs joyaux. Du coup, 7 des 10 meilleurs joueurs Fifa 2008 joueront cette année en Liga. Dans l’ordre : Ronaldo, Messi, Kaka, Xavi, Casillas, Villa, Iniesta. Ajoutez à cela Zlatan (meilleur buteur du calcio) et Forlan (soulier d’or 2008). Pas mal. Eh dire que la saison passée, on atteignait déjà la moyenne stratosphérique de presque 3 buts par match. Alors, la Liga : un miracle footballistique ?
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