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  • Mondial 2022

Lettre ouverte aux matchs de 11h et 14h

Par un petit cœur brisé
Lettre ouverte aux matchs de 11h et 14h

À nos ébats matinaux partis bien trop tôt...

« Quatre ans d’attente pour une semaine de plaisir, je me sens comme Elizabeth Swann et Will Turner à la fin du troisième volet. Ma malédiction à moi n’est pas celle du Hollandais volant, mais ton absence s’en rapproche. Vingt-quatre heures déjà. Un réveil sans toi à mes côtés. Une sieste sans tes douces respirations pour me bercer. Depuis lundi, tu n’es plus là, toi qui me tirais du lit le matin, qui m’insufflais l’air chaud de l’espoir, qui me donnais la force d’affronter l’arrivée brutale de l’hiver. Depuis ton départ, je ne sais pas où il fait le plus froid : dans mon lit, dehors, ou dans mon cœur. « Quand on n’a que l’amour à s’offrir en partage, clamait Brel, pour qu’éclatent de joie chaque heure et chaque jour », désormais on n’a plus rien avant 16 heures, chaque jour.

Dans notre relation passionnelle, fusionnelle, d’à peine une semaine, on sera passé par tous les états depuis que tu m’as séduit, lors d’une promenade anglaise en début d’après-midi. Tantôt, tu provoquas ma colère, voire mon dégoût, devant Maroc – Croatie, Uruguay – Corée du Sud ou Tunisie – Australie. Ne nous voilons pas la face : tu m’as, plusieurs fois, déçu. Et je t’en ai voulu. Mais si je ne t’en ai jamais tenu rigueur, c’est parce que tu m’as beaucoup plus souvent enivré. Envoûté. Surpris, même, avec l’aventure saoudienne face à Messi, le festival marocain contre la Belgique, ou le hara-kiri allemand. Hélas, notre fin était programmée. Le 28 novembre 2022, nos chemins devaient se séparer. Pour l’occasion, tu avais mis tes habits de lumière, et m’as sorti le grand jeu. En quelques heures, on l’a fait onze fois, jusqu’à un final irrespirable avec tes amis coréens. Que d’émotions. De vibrations. D’exaltation. Mais depuis hier : plus rien.

Mon réveil, ce mardi, était plus triste qu’un Italo-Algérien. Ma sieste d’après-manger, aussi apaisée qu’un débat sur CNews. Et ma pause déjeuner a perdu de sa saveur, telles des frites belges qu’on me promettait dorées, mais en vérité périmées depuis bien longtemps. Avec tes 38 buts en 15 matchs, tu faisais mieux que les 2,52 de moyenne de 17h et 20h. Car l’amour, c’est bien connu, est toujours plus vigoureux le matin. Dans la grisaille de nos réveils, tu étais la lumière qui « meublait de merveilles et couvrait de soleil, la laideur des faubourgs ». Incapable de trouver les mots pour te parler, je reprends ici ceux de Victor Hugo, pas Montaño : « Quand j’étais triste, je pensais à toi, comme l’hiver on pense au soleil, et quand j’étais gai, je pensais à toi, comme en plein soleil on pense à l’ombre. Vous voyez bien, matchs du matin, que je vous aime de toute mon âme. »

Qu’y avait-il de plus excitant que de vivre notre idylle cachée, sur une fenêtre rétrécie de mon écran, au beau milieu de l’open space ? De débriefer en cachette avec mes compagnons d’infortune de la couleur de tes beaux yeux, du charme de tes arabesques, de tes derniers exploits. Tu es parti, et me voilà condamné à écouter les récits de week-end en Normandie, de préparatifs de Noël ou, pire, des débats sur le boycott de traditions mercantiles venues d’outre-Atlantique. Malgré tout, je ne t’en veux pas. Un fol espoir me dit que tu as prévu de revenir en Amérique du Nord, grâce à de drôles de fuseaux horaires, dans trois ans et demi. Je t’aime si déraisonnablement, follement, que je vais même défendre un Mondial à 48 pour toi. Je rêve maintenant que tu me serres une dernière fois, « serre »moi encore, serre moi, jusqu’à étouffer de toi ». Tu me manques, mon One Love à moi. »

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