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L’étrange Moussa Sissoko

Par Swann Borsellino
L’étrange Moussa Sissoko

Auteur d'une très belle partie face à l'Espagne mercredi soir, Moussa Sissoko sera titulaire ce soir face à la Serbie. L'occasion pour lui de se faire un peu plus sa place chez les Bleus. L'occasion pour les observateurs de décrypter l'énigme qu'est ce joueur.

Pendant longtemps, Moussa Sissoko a été à la liste de l’équipe de France ce qu’un livre est à Noël. On sait qu’on n’en veut pas, mais on est sûr qu’on va y avoir droit. Puis un jour, votre tante préférée, à savoir Didier Deschamps, a dégainé ce choix dit « du bouquin » . Du coup, vous l’avez ouvert. Mais alors que, pas peu fier de vous, vous pensiez l’avoir terminé, vous vous êtes rendu compte, à la faveur d’une partie contre l’Espagne, que vous n’aviez peut-être rien compris à Moussa Sissoko. Tantôt catastrophique, tantôt génial, le Magpie a profité de la réception de la Roja pour montrer qu’il avait peut-être un coup à jouer dans cette équipe de France. Titulaire dans le 4-2-3-1 proposé par Deschamps mercredi dernier, l’ancien Toulousain débutera une nouvelle fois ce soir face à la Serbie, à droite du plus traditionnel 4-3-3. La 22e sélection de l’étrange joueur de 25 ans. Une nouvelle occasion de tenter de répondre à l’énigme permanente que constitue le milieu de terrain natif du Blanc-Mesnil.

Irréprochable en Bleu

« El crack » . C’est en ces mots que la presse espagnole a parlé de Moussa Sissoko en milieu de semaine. Certainement épatés par la puissance physique de celui qui, le temps d’une accélération folle, a fait passer Sergio Ramos pour un jockey, les journalistes doivent se demander ce que la France peut bien avoir contre son MVP de mercredi. Très impliqué offensivement, où il a trouvé Benzema puis Rémy et s’est très bien entendu avec Mathieu Valbuena, le joueur de Newcastle a, à défaut de participer autant à la création qu’un Yohan Cabaye, fait ce qu’il savait faire : gratter des ballons, briser des lignes et des épaules. Toujours actif, quitte à parfois avoir l’air d’un poulet à qui on a coupé la tête, Moussa Sissoko est très rarement décevant avec l’équipe de France. Il fait partie de ces joueurs dont le potentiel n’est pas le plus élevé, mais qui a le mérite d’être toujours à son niveau et toujours impliqué. Une sorte d’investissement à la Valbuena – toutes proportions gardées – qui se révèle rarement perdant. Seul véritable bémol pour le onze de Didier Deschamps : quand Sissoko est aligné avec Matuidi, le milieu de terrain perd considérablement en technique. L’agilité balle au pied, véritable talon d’Achille de l’ancien Toulousain qu’on a parfois envie d’aider lorsqu’il se lance dans des dribbles chaloupés. Pas vraiment son fonds de commerce.

Des progrès, mais des questions

L’énigme Sissoko existe pour la bonne et simple raison que cette équipe de France-là semble pouvoir l’accueillir. Sa polyvalence apporte là où la France a besoin et ses manques sont, pour la plupart, compensés. Sissoko est cet ouvrier du football qui est très bon nulle part. Un joueur pas suffisamment bon défensivement pour être stabilisé dans l’axe et pas suffisamment bon techniquement pour apporter plus que sa puissance sur un côté. Au fond, c’est un joueur dont on ignore toujours le poste, mais un élément que Didier Deschamps adore. Formé sur l’aile droite du côté de Toulouse, il a été mis dans l’axe par Alain Casanova qui considérait alors qu’avec le temps, les nombreuses occasions que son poulain s’y créait finiraient par aller au fond. À 25 ans, Moussa n’a pas exaucé tous les vœux de son ancien coach, mais il gomme petit à petit ses défauts. Moins maladroit, plus intéressant dans sa vision du jeu et dans son jeu en une touche de balle, l’étrange monsieur Sissoko fait le boulot. Ce dimanche soir, il sera aligné sur le côté droit de l’attaque tandis que son ancien partenaire, Yohan Cabaye, récupèrera une place dans l’axe du terrain. Le milieu du Paris Saint-Germain, en mal de temps de jeu depuis le début de la saison et de l’année Pastore, a d’ailleurs tout intérêt à se montrer convaincant. Un livre qui ne plaît pas toujours, on le sort très rarement de son étagère.

Par Swann Borsellino

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