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Les voyages du petit Kingsley

Par Morgan Henry
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Les voyages du petit Kingsley

En un an et quelques semaines, le jeune Kingsley Coman, 19 ans, sera donc passé du Paris Saint-Germain à la Juventus, puis de la Juventus au Bayern Munich. Une manière comme une autre de voir du pays tout en jouant au football. Enfin... de temps en temps.

La Juventus voulait le garder, lui voulait partir. Tenté par l’Eldorado bavarois, ses rêves de titres, de grandeur et la douce amertume des lagers locales, Kingsley Coman a préféré mettre les voiles. Pratiquement un an, jour pour jour, après son arrivée en Italie. L’été dernier, le jeune Kingsley avait déjà balayé d’un revers de la main une proposition pourtant très alléchante du PSG. Sitôt ses dix-huit bougies soufflées, Nasser et les dirigeants parisiens lui proposent la signature d’un contrat pro assorti d’un salaire mensuel de 25 000 euros. Coman prend connaissance de l’offre, réfléchit, puis refuse. Quelque temps plus tard, il avouera au Parisien avoir mûrement étudié cette proposition : « Je sais pourquoi je suis parti et je n’ai aucun compte à régler avec le PSG. Je voulais juste être considéré à ma juste valeur. » Difficile de faire plus clair. Une saison, une coupe et un titre de champion d’Italie plus tard, l’appétit du jeune Français n’a toujours pas diminué. Le voici désormais à 609 kilomètres de Turin, en Bavière, entourés de quelques-uns des meilleurs joueurs de football du monde.

Naissance parisienne

« 9.3, Saint-Denis, là où j’ai grandi » , rappait le groupe Serum en 2004. Si, à l’inverse de son ex-coéquipier Jean-Christophe Bahebeck, Coman n’a pas grandi dans le 93, mais dans le département voisin, la Seine-et-Marne, il garde un souvenir très affûté de son passage dans la capitale. Et pour cause, c’est à Paris que le petit Kingsley fera le plus clair de son apprentissage. Après avoir intégré le centre de formation du PSG en 2005, l’attaquant brûle les étapes et se retrouve à disputer son premier match de Ligue 1 le 17 février 2013, à 16 ans et 8 mois, face à Sochaux. La saison suivante, il ne devra se contenter que de 52 minutes et de trois entrées en jeu chez les pros, en remplacement de Lucas et Lavezzi. Alors que la concurrence fait rage et que le temps passé à jouer se rapproche du néant, Coman décide de partir, envers et contre tout, à la conquête de l’Italie. Bien aidé, il est vrai, par les conseils avisés de tonton Pogba.

Croissance turinoise

À Turin, Kingsley Coman va rapidement trouver ce qui lui manquait à Paris. Évra et Pogba facilitent son intégration, le staff le bichonne, et le coach lui donne rapidement de vrais motifs de satisfaction. Profitant du forfait d’Álvaro Morata en début de saison, le petit Français se voit propulser titulaire dès le premier match de championnat aux côtés de Carlos Tévez, de douze ans son aîné. Un départ canon face au Chievo qui lui vaudra, dès le lendemain matin, les éloges de la presse transalpine. Dès lors, Kingsley passe de soldat inconnu à talent reconnu. Allegri le fait entrer quinze jours plus tard face à l’Udinese avant de le remettre au placard jusqu’au 5 décembre où il est de nouveau titularisé à côté de Llorente.

À Turin, Coman joue peu, mais joue bien. En atteste ce but inutile – la Juve s’impose 6-1 face au Hellas – mais magique en Coupe d’Italie qui finit d’attirer les convoitises des grands d’Europe. En concurrence avec Tévez, Morata, Llorente et Matri en seconde partie de saison, Coman grappille des bouts de match de prestige par-ci, par-là (5 minutes à Dortmund, 7 en finale de C1 face au Barça) et continue d’emmagasiner de l’expérience. Mais au lieu de repartir pour un tour, le frisé choisit l’exil et stoppe son parcours italien avec un bilan de 637 minutes jouées, un but marqué et deux passes délivrées.

Explosion bavaroise ?

Un nouveau chapitre débute dans la jeune et déjà riche carrière de Kingsley Coman. Prêté au Bayern pour deux saisons avec une option d’achat avoisinant les 20 millions d’euros, le Français rejoint l’Allemagne avec l’espoir de dépasser les 637 minutes offertes par Allegri la saison passée. À Munich, le gamin devra faire avec une concurrence presque deux fois plus forte qu’à la Juve. Mais qu’importe, à 19 ans et deux mois, celui que ses potes surnommaient le « King » voulait juste suivre son rêve, quitte à brûler certaines étapes. « Je me réjouis d’être au Bayern. Je veux y franchir la prochaine étape dans ma progression et aider l’équipe à briller durant les deux prochaines saisons. C’est un rêve qui devient réalité » , a-t-il déclaré à la presse peu après sa signature. Espérons simplement que les rêves de Kingsley l’amèneront non pas à côtoyer les plus grands, mais bien à en faire partie un de ces jours.

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