- Serie A
Les plus beaux matches de la Serie A
Force est de constater que, si les stades italiens sont loin d'avoir fait le plein cette saison, le spectacle a bien souvent été au rendez-vous. Retour sur les dix affiches les plus folles, les plus intenses et les plus émouvantes de l'année.
1. Lecce/Sampdoria : 2-3
Le plus inattendu. Treizième journée. Les points deviennent précieux. La Samp’ a perdu Cassano, écarté par son président, mais peut toujours compter sur Pazzini. En déplacement à Lecce, “il Pazzo” se souvient qu’il est toujours très affuté lorsqu’il s’agit d’en découdre avec un maillot giallorosso. Son doublé lance la Samp’ vers une victoire facile, d’autant que Lecce est réduite à dix. Mais les joueurs des Pouilles sortent leurs tripes et réalisent le miracle en seconde période. On pense alors qu’un troisième but va venir clore la fête. C’était sans compter sur lui. Pazzini, aussi.
2. Napoli/Juventus : 3-0
Le plus symbolique. C’est un fait : le Napoli et la Juventus ne peuvent pas se blairer. Lorsque les Turinois débarquent à Naples pour le compte de la dix-neuvième journée, ils comptent deux points de retard sur leurs ennemis sudistes. Dans une ambiance totalement survoltée, le Napoli de Mazzarri sort le grand jeu. Cavani est touché par la grâce de San Gennaro, et claque un triplé dont les tifosi napolitains se souviendront longtemps. Naples finira avec douze points d’avance sur ses rivaux bianconeri : cela n’était jamais arrivé. Plaisir d’écrire l’histoire.
3. Milan/Udinese : 4-4
Le plus combattu. Un certain 9 janvier, l’Italie toute entière découvre l’Udinese. L’équipe de Guidolin maltraite le leader de la Serie A en ses terres, menant même trois fois au score. Il faut un immense Ibra et un Pato renard des surfaces pour que le Milan d’Allegri s’en sorte indemne. Néanmoins, les Rossoneri encaissent en un seul match près de 20% du total des buts subis sur l’ensemble de la Serie A. Et rien que pour cela, on comprend pourquoi les Frioulans ont décroché leur ticket pour le tour préliminaire de la C1.
4. Inter/Palerme : 3-2
Le plus renversant. Avec Leonardo, l’Inter retrouve des couleurs. Mais lorsque Palerme débarque à San Siro, le beau jeu des Nerazzurri se délite. Les Siciliens semblent marcher sur l’eau, frappant coup sur coup par Miccoli et Nocerino. En deuxième mi-temps, alors que la messe semble dite, Leonardo fait entrer Pazzini, arrivé à Milan trois jours plus tôt. “Il Pazzo” se présente à ses nouveaux tifosi avec un doublé de rêve et un pénalty provoqué, tandis que Julio Cesar, de son côté, hypnotise Pastore aux 11 mètres. Une victoire tarée, qui relance l’Inter à la poursuite du Milan AC. Pazza Inter.
5. Inter/Roma : 5-3
Le plus intense. L’an dernier, Inter/Roma valait pour le Scudetto. Cette année, face à la domination du Milan AC, les deux équipes ont quelque peu revu leurs ambitions à la baisse. Mais lorsque les deux escouades se retrouvent, c’est toujours un feu d’artifice. En première mi-temps, festival d’occasions de part et d’autre. En seconde, l’Inter prend le large, mais la Roma s’accroche. Des défenses qui explosent, des buteurs qui s’en donnent à cœur joie : la Serie A comme on aimerait la voir à tous les matches.
6. Genoa/Roma : 4-3
Le plus déjanté. En déplacement à Gênes, la Roma tente de se rassurer après quelques contre-performances. Mais les Romains semblent sereins. Mexès et Burdisso donnent un avantage conséquent à la Louve, avant que Totti, en début de seconde période, ne tue le match avec un troisième but bienvenu. Fini ? Tu parles. Les Romains s’endorment, et la furie du Genoa se déchaîne. Un, deux, trois, quatre : Ranieri n’en croit pas ses yeux. Il démissionne à la fin de la rencontre. Par dignité.
7. Palerme/Udinese : 0-7
Le plus déséquilibré. Sept buts dans un match italien, c’est rare. Mais lorsque les sept sont inscrits par la même équipe, on frôle quasiment la science-fiction. C’est pourtant le cauchemar qu’ont vécu les joueurs et les supporters de Palerme, en un 27 février maudit. La défense sicilienne avait décidé ce jour-là de prendre des vacances. Dommage, car en face, il y avait la meilleure paire d’attaquants d’Italie. Di Natale en met trois, Alexis Sanchez quatre. Comme ça, pas de jaloux. Delio Rossi se fait virer à la fin de la rencontre. Puis est rappelé cinq semaines plus tard. Quelle dignité ?
8. Napoli/Lazio : 4-3
Le plus beau. Concurrents dans la course à la C1, le Napoli et la Lazio s’affrontent sans calcul. Surprise, les Romains ouvrent le score. Puis doublent la mise en début de deuxième mi-temps. Mais les Napolitains ont des ressources : en deux minutes, Dossena et Cavani égalisent. La Lazio, courageuse, repart de l’avant et reprend l’avantage (après un but valable non accordé). Puis 3-3, sur pénalty. Enfin, à trois minutes du terme, le Napoli s’impose grâce au triplé de Cavani. Une victoire sublime, qui lance la bande de Mazzarri vers des rêves interdits. Des rêves de Scudetto.
9. Bari/Roma : 2-3
Le plus imprévisible. Sur le papier, pas forcément l’affiche la plus sexy de l’année. D’autant que Bari est déjà relégué. Pourtant, les joueurs des Pouilles se donnent à fond et ouvrent le score sur pénalty. La Roma revient par un missile de Totti. Mais Bari, vaillant, reprend l’avantage avant la pause. Après celle-ci, la Roma tente par tous les moyens. Premier pénalty pour Totti : 2-2. Deuxième pénalty : Gillet sort le grand jeu. Bari a alors toutes les occasions du monde pour remporter la victoire. Pour l’honneur. Mais à la dernière seconde, la Louve réalise son blitz par Rosi. Quand ça veut pas…
10. Genoa/Sampdoria : 2-1
Le plus dramatique. A deux journées du terme, le Genoa n’a plus rien à espérer de cette Serie A. La Sampdoria, en revanche, joue son avenir parmi l’élite. Mais la rivalité citadine est en jeu. Le Genoa, qui ne veut rien offrir, prend l’avantage par Floro Flores. La Samp’, le couteau sous la gorge, parvient à égaliser par Pozzi. Le nul permettrait aux Blucerchiati de conserver l’espoir de se maintenir. Mais à la 96ème minute, lorsque tout semble fini, l’Argentin Boselli surgit de nulle part pour inscrire le but qui précipite la Sampdoria en Serie B. Et les tifosi de chanter « B…B…B…Boselli ». Cruel.
Eric Maggiori
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