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  • Bilan 2012-2013

Les notes de la Ligue 1

Par Swann Borsellino et Mathias Edwards
9 minutes
Les notes de la Ligue 1

Le baccalauréat, c'est bientôt. En avance, les clubs de Ligue 1 ont déjà eu leurs résultats. Si certains s'en sortent avec la mention très bien, force est de constater que cette saison, ils sont nombreux a avoir tablé sur la moyenne, comme des petits malins. Comme chaque année, le professeur peut le dire : «  vous êtes la pire classe que je n'ai jamais eue ».

Félicitations

Paris (9,5) : Meilleure attaque, meilleure défense, meilleur buteur : c’est peu dire que le Paris Saint-Germain a survolé l’épreuve malgré la bonne volonté du courageux rival marseillais. Seule ombre au tableau, ces 75 cartons jaunes et 9 cartons rouges qui les placent en 19e position au classement du fair-play, juste devant Bastia. Ou comment être à la fois la terreur de la cour de récré et le meilleur en cours.

Marseille (8,5) : Vous le connaissez l’élève moins doué que les autres et que tout le monde déteste parce qu’en bossant beaucoup, il arrive à avoir de meilleures notes que les plus doués ? Oui ce type à la prose balbutiante mais qui, à force de « par cœur » , réussit mieux sa dissertation que vous. Cet ancien cancre, c’est l’OM. Il faut bien le dire : les Marseillais ont réalisé une saison au-delà de toutes espérances. Forts de six victoires en six matchs au début d’un exercice où Vincent Labrune avait tablé sur une cinquième place, les Phocéens, que beaucoup voyaient craquer lors de la phase retour, ont fait mieux que maintenir le cap. Au final, au troisième trimestre, le bulletin phocéen est bon et dessus, figurent quelques mots clés : Apruzesse, Valbuena, Baup, Gignac ou Nkoulou. Des hashtags pour Joey Barton.

Tableau d’honneur

Nice (8) :Ce type bien calé au milieu de la classe, ni à lever le doigt au premier rang, ni à envoyer des sextos au dernier, mais qui enchaîne les bonnes notes sans que vous l’ayez vu venir, vous l’avez tous connu. Cette année, ce type-là est bronzé, porte des Aviators et a des fans en pantacourt accrochés aux grillages. Pénible, malgré un jeu plutôt agréable à regarder. Cet été, il va tenter d’emballer tout ce qui bouge en misant sur sa réussite inattendue et se prendre pas mal de râteaux. Qu’importe, il n’est pas du genre à se reposer sur ses lauriers et reprendra la saison prochaine en besogneux. Prof Puel oblige.

Saint-Étienne (7,5) : Enfin ! Enfin le petit ASSE a réussi à faire taire ses profs qui, depuis le collège lui disaient : « ah, vous savez, votre grand frère, c’était autre chose. Quel crack ! » . Habitués à pâlir de la comparaison avec leurs illustres ainés et à ne vivre que de nostalgie, les Verts ont réalisé une excellente saison. Vainqueurs de la Coupe Brandão face au Stade rennais, les joueurs de Christophe Galtier n’ont perdu que contre Lorient en 2013. Malheureusement, quelques matchs nuls par-ci par-là ne leur ont pas permis de se mêler plus sérieusement à la lutte pour la Ligue des champions. Il faudra désormais apprendre à vivre sans Pierre-Emerick Aubameyang, auteur d’une très jolie saison.

Mention assez-bien

Lyon (6,5) : Dans ce remake loupé d’Entre les murs, Rémi Garde jouait le François Bégaudeau : un prof qui a du crédit auprès de sa direction mais qui, de prime abord, ne semble pas savoir gérer sa classe. Longtemps considéré à tort, comme un élève de SEGPA, Bafétimbi Gomis a eu un potentiel de classe préparatoire tout au long de l’année. Annoncé comme le meilleur élève de la classe pour sa dernière année dans le lycée, Lisandro lui, a eu sa moins bonne moyenne depuis son arrivée au sein de l’établissement. Au final, les Lyonnais finissent troisième, le strict minimum, après une année où ils auront alterné le très bon et le très médiocre. Ce qui n’a pas empêché le proviseur de l’établissement d’être le meilleur de l’élite. JMA, maître es punchline.

Bastia (6,5) :Uniti maintiendronsnu. Fraîchement remontés dans l’élite avec la modeste mais logique ambition de se maintenir, les Bastiais ont fait bien mieux que cela : une douzième place honorable. Emmenés par leur meilleur buteur Anthony Modeste, mais surtout par la révélation de l’année, Florian Thauvin, les hommes de Frédéric Hantz ont régalé les spectateurs. Oui, avec 50 buts marqués mais surtout 66 pions encaissés – la pire défense de Ligue 1 – cette année, voir le Sporting jouer, c’était l’assurance d’un peu de spectacle. On se rappelle notamment de la victoire face à Lyon (4-1), où Khazri avait régalé. Encouragements.

Passable

Bordeaux (5,5) :Le faux cancre. La saison passée, les Girondins avaient attendu le sprint final pour arracher une qualification pour la Ligue Europa en terminant leur saisons sur six victoires d’affilée. Cette année, ils font pire en misant tout sur la finale de la Coupe de France qu’ils disputeront le 31 mai face à l’Évian Thonon Gaillard. En Ligue 1, leur bilan est inférieur de seulement six points par rapport à l’exercice passé, avec un effectif amoindri et de belles campagnes en Ligue Europa et donc en Coupe de France. Restent ces prestations indigentes, qui ont fait plonger plus d’un téléspectateur dans une sieste profonde. Oui, Bordeaux a beaucoup joué le dimanche à 14h00.

Valenciennes (5) : Une saison quelconque au possible. Alors oui, Valenciennes nous aura un peu fait frissonner, parce qu’on a tous vu que Melikson avait du ballon. Oui, Valenciennes nous a fait rire parce que des noms comme Lindsay Rose et Kenny Lala, ça ne peut pas être sérieux. Oui, Valenciennes ment peut-être, parce qu’on ne sera jamais sûr que Vincent Aboubakar a 21 ans. Mais au fond, Jean-Raymond Legrand est un type bien. Alors on lui souhaite un peu mieux pour la saison prochaine.

Reims (5,5) : Le meilleur parcours. Celui où on se fait un peu peur à quelques encablures du sprint final et où on se sauve avec classe et tranquillité, en tapant les concurrents directs pour le maintien et en grappillant quelques points contre les gros. De toute façon, avec Krychowiak et surtout avec coach Taylor de Friday Night Lights sur le banc, ça ne pouvait pas mal se passer.

Troyes (5) :L’invité surprise. L’élève qui s’est rapidement aperçu qu’il n’avait rien à faire avec les grands après une promotion non-prévue la saison passée, mais qui s’est efforcé de prendre du plaisir et d’en donner à ses spectateurs. Emmené par Benjamin Nivet, son meneur multi-redoublant, et Jean-Marc Furlan, son prof principal qui n’a réussi qu’une fois sur quatre à maintenir une classe parmi l’élite, l’ESTAC descend avec les honneurs. Et 61 buts dans la musette, tout de même.
Ajaccio (4,5) :19 points pris lors des matchs aller avec Alex Dupont + 21 engrangés lors de la phase retour sous la houlette d’Albert Emon = 40 petits points qui assurent un maintien à l’arrache. Recruté cet été, le Roumain fou Adrian Mutu avait annoncé qu’il planterait plus que Zlatan Ibrahimović. Auteur de 8 de ses 11 buts sous les ordres d’Albert Emon, il lui manque finalement 20 pions pour dépasser le Suédois. Dur.

Évian TG (4+X) : Un maintien estampillé Saber Khlifa, un maillot dégueulasse, des coups de gueule de Pascal Dupraz et surtout, une finale de Coupe de France à jouer contre Bordeaux. Les Hauts-Savoyards auraient pu descendre et être inexistant en coupes nationales. Ils sont maintenus et disputeront peut-être la Ligue Europa en ramassant le premier trophée majeur de l’histoire du club… Comme quoi, la vie ne tient qu’à un fil.

Avertissement de travail

Rennes (3,5) :Son billet pour la finale de la Coupe de la Ligue en poche dès la mi-janvier, son meilleur élève, Romain Alessandrini, blessé dès la mi-février, le Stade rennais a stoppé son effort en championnat à trois mois de la fin de la saison pour préparer au mieux la kermesse au Stade de France. C’était sans compter sur leurs adversaires stéphanois, qui se sont faits un malin plaisir à rendre le calcul des hommes de Fred Antonetti bien foireux. Le goût pour les vacances s’attrapant vite, les Bretons ont ensuite préféré mettre leur orgueil de côté et continuer à se la couler douce : quatre points pris sur les six dernières journées, une bien triste treizième place et un changement d’instit’ en fin d’exercice. Prof Montanier est prévenu, il aura tout l’été pour faire le ménage dans cette belle classe de tire-au-flanc.

Toulouse (5) : « C’est l’inconnu muet du fond de classe, celui de qui l’on se moque. » La légende dit qu’Oxmo Puccino a regardé beaucoup de matchs du Téf’ avant d’écrire « L’enfant seul » . De la saison toulousaine, ses camarades ne se souviendront pas de grand-chose. Ni bon, ni mauvais, dixième, anonyme, au milieu. Il y a bien eu ce but de Ahamada, son gardien rapidement puni en enchaînant les approximations lors des rencontres qui suivirent. Ou la mini-hype Ben Yedder, ex joueur de futsal au short beaucoup trop grand. Mais au final, la tristesse de ce Toulouse-là « n’a d’égal que le coup de gueule muet de l’enfant seul que nul ne calcule. »

Montpellier (4) : Pas facile de devenir premier de la classe quand on ne s’y attend pas. Champions en titre, les Héraultais ont connu un début de saison cauchemardesque. Les hommes de René Girard ont d’ailleurs du attendre la toute fin de la phase aller pour faire un coucou à la première partie du classement. Plus tueurs en 2013, où ils ont légèrement redressé la barre, les futurs joueurs de Jean Fernandez échouent à une modeste neuvième place, à 31 points du PSG. Non, ça ne peut pas être la faute du seul Emanuel Herrera. Par contre, Daniel Congré…

Lille (4,5) : Un gros raté. Un sprint de Sandy Casar. Un truc un peu beau, un peu éprouvant, un peu émouvant, mais qui ne sert à rien d’autre qu’à faire une place du con. Auteurs d’un début de saison très compliqué les joueurs de Rudi Garcia se sont, à l’instar de Salomon Kalou, réveillés en seconde partie de saison. Pas suffisant cependant, pour arracher une place en Ligue Europa. Absents de toute compétition européenne, les Nordistes vont avoir du mal à conserver tous leurs éléments. L’excellent Dimitri Payet en tête. La saison prochaine s’annonce compliquée. Même avec Florian Thauvin.

Lorient (5) : Les années se suivent et se ressemblent pour l’élève lorientais. Chaque année, les professeurs disent de lui qu’il a quelque chose de spécial. Chaque année, il termine dans le haut du ventre mou de la classe, derrière les cadors, au style moins flamboyant mais diablement plus efficace. Oui, Lorient, c’est le 4-4-2, c’est Christian Gourcuff, c’est ce superbe attaquant qu’est Jérémie Aliadière. Mais Lorient, c’est surtout la lose. Huitièmes sans trop avoir eu leur mot à dire, les Bretons finissent l’année comme on la commence quand on a de l’espoir, mais juste de l’espoir : avec des regrets.

Conseil de discipline

Sochaux (3,5) :Le fayot. Capable de performances incroyables face aux premiers de la classe lorsque les caméras de Canal+ sont braquées sur lui en prime time (victoires face à Marseille, Paris et Lyon), le FC Sochaux-Montbéliard a eu beaucoup plus de mal à rendre des copies correctes dans l’anonymat du multiplex de beIN Sport. Au point de se sauver à la dernière journée, comme l’an passé, avec 41 petits points.
Nancy (3) :Le cancre qui met un coup de collier dans le dernier trimestre, cette vieille feinte pour sauver la face au moment où les parents découvriront l’ultime bulletin, on le connaît tous. Et on sait que ça ne marche pas. Peu importe le changement de prof principal, la folie offensive de Puygrenier ou l’exil du perturbateur Mollo, neuf misérables points à la fin des matchs aller, ça vous condamne un club. Et vu la multiplication des messages de satisfaction une fois la descente officialisée, le fameux « on dérange » n’a jamais été autant à propos qu’en Lorraine. Maintenant, y a plus qu’à piquer la clé de la boîte aux lettres à maman.
Brest (2) :Tranquillement calés au 13e rang à l’issue de la phase aller, les Finistériens ont eu l’idée de génie de vendre Eden Ben Basat et ses neuf buts en championnat à Toulouse lors du mercato hivernal. Une belle erreur de gestion qui les verra péniblement ramasser 8 points lors des matchs retour et sombrer logiquement en L2.

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Au fait, il y a les Bleues qui jouent
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