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Les huitièmes de finale sont-ils inutiles ?

Par Florian Cadu
Les huitièmes de finale sont-ils inutiles ?

France, Allemagne, Belgique… Hormis l'Angleterre, tous les gros ont tenu leur rang lors de ce tour, et seule l'Islande a réussi dans son rôle d’outsider. Une preuve supplémentaire pour remettre en question la nouvelle organisation du tournoi.

Les Islandais l’ont donc fait. Alors que personne ne s’y attendait, les voilà en quarts de finale de l’Euro pour leur première participation dans la compétition. Du combat, de la sueur, une maîtrise technique insoupçonnable, une solidarité exemplaire, une défense efficace, une capacité physique hallucinante, deux buts plus beaux que moches, une petite boulette de Joe Hart aussi, et des Anglais à l’ouest ont permis au pays de 323 000 habitants de se qualifier pour le prochain tour. L’Islande vient donc de nous sortir la classique de l’outsider qui l’emporte contre tout pronostic. Un scénario qui arrive plus souvent qu’on ne l’imagine, surtout dans les matchs couperets. Oui mais voilà : lors de ces huitièmes de finale, c’est l’exception qui confirme la règle.

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Car les Islandais doivent se sentir bien seuls après ce premier tour d’élimination directe. Ils sont en effet l’unique équipe à avoir créé la surprise. Une véritable surprise si l’on compare les deux effectifs et leur histoire respective. Tous les autres ont échoué dans leur quête de faire tomber plus forts qu’eux. La Slovaquie ? Détruite par l’Allemagne 3-0. L’Irlande ? Éliminée logiquement par la France (2-1), malgré une belle résistance qu’elle ne doit toutefois qu’à un penalty obtenu dans les premières minutes. La Hongrie ? Atomisée par la Belgique qui a planté quatre pions, mais aurait pu en mettre dix. L’Irlande du Nord ? Évacuée par un Pays de Galles qui n’a jamais été mis en danger (1-0). Même la Pologne a réussi à donner raison aux bookmakersen se qualifiant au détriment de valeureux mais limités Suisses (5 tirs au but à 4). Résultat : les quarts de finale ressemblent énormément à ce qu’on envisageait avant le début des huitièmes. Alors, oui, il y a bien le Portugal qui a sorti la Croatie. Mais même si les Croates partaient favoris après leur victoire contre l’Espagne, faut-il rappeler que les Lusitaniens ont rallié les quarts lors des six derniers Euro, et qu’ils possèdent dans leur rang des joueurs comme Cristiano Ronaldo ou Pepe ?

Des huitième-de-finalistes pas toujours au niveau

En vérité, peut-on vraiment s’étonner de ce bilan ? Tout, hormis donc cet Angleterre-Islande, peut s’expliquer par la différence de niveau entre des « petites » équipes, qui ne se seraient sans doute jamais qualifiées dans les anciennes éditions à seize nations, ou beaucoup plus difficilement (Croatie mise à part), et les « grandes » , habituées à ce genre de rendez-vous, ou possédant dans leur rang un niveau de talent supérieur à la moyenne. Ainsi, parmi les quatre meilleurs troisièmes, seul le Portugal s’en est tiré et aucun n’a maîtrisé son sujet. Que pouvait espérer la Slovaquie par exemple, après avoir lutté pour arracher quatre malheureux points lors des poules ? Idem pour l’Irlande du Nord, qui n’aura donc gagné qu’un match (contre l’Ukraine, seule équipe à avoir perdu tous ses matchs) et en aura perdu trois (sur quatre) dans le tournoi ? Et l’Éire, et sa différence de but de -2 ? Les Suisses, deuxièmes du groupe A avec deux buts seulement ?

Pour la Hongrie, c’est légèrement différent : les Hongrois ont sorti de belles prestations lors du premier tour, mais sont tombés sur une équipe belge qui a réalisé le match parfait. Bref, après les purges et la rareté des buts au premier tour, la question de la nouvelle organisation du tournoi se pose une nouvelle fois. Ces huitièmes de finale servent-ils à quelque chose, sinon à prolonger un peu plus le kiff des petites nations ? N’est-ce pas un échec sportivement parlant ? Finalement, l’Euro 2016 ne commencerait-il pas à partir des quarts ? Certains agiteront l’argument islandais pour balayer ces débats et ils n’auront pas tort. D’autres mélangeront tout et interpelleront les décideurs pour leur demander pourquoi leur équipe se coltine l’Espagne, puis l’Allemagne, alors qu’elle a terminé première de son groupe. Des interrogations qui mériteraient certaines réponses de la part des instances dirigeantes. En dehors des considérations économiques, s’il vous plaît. Mais qui ne gâcheront de toute façon par le plaisir de voir une nation comme l’Islande en quarts de finale. Une grosse surprise sur 24 équipes, c’est déjà pas si mal.

Par Florian Cadu

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