Les gamins en or

Colombie – Turquie : 1-1 (5-3 tab)

La sélection colombienne doit certainement être sponsorisée par un vendeur de billets d’avion à la dernière minute. Pour leur dernier match de poule, les petits gars de Bogota ont éliminé la Gambie en remontant deux buts dans les dix dernières minutes et, en huitième de finale, menés 2-0 à l’heure de jeu, ils ont écœuré l’Argentine vice-championne d’Amérique du Sud en l’emportant 3-2 à la 91è. Ce match contre la Turquie n’a donc pas fait exception, Jorge Luis Ramos (entré en jeu quatre minutes avant) profitant de la narcolepsie défensive de ses adversaires pour lober le gardien de la tête. A genou sur la ligne médiane, main dans la main, les jeunes cafeteros ont ensuite admiré leurs coéquipiers régaler les uns après les autres dans la séance de tirs au but. Ils atteignent les demi-finales de la compétition avec un niveau de jeu loin d’être convaincant mais un mental de guerilleros.

Suisse – Italie : 2-1

Hop Schweiz ! Les petits Suisses continuent leur parcours impressionnant en sortant l’Italie, qu’ils avaient déjà battu en phase de poules du dernier Euro, en mai dernier. Sortis du groupe B en patrons devant le Mexique et le Brésil (champion d’Amérique du Sud), la Nati s’est permise d’éliminer l’Allemagne championne d’Europe au terme d’un huitième de finale épique terminé sur un 4-3 après prolongations. Heureusement que la France n’est pas qualifiée pour cette compétition, sinon les Helvètes auraient pu fesser tous leurs voisins envahissants pour le même prix. A suivre : Nassim Ben Khalifa, déjà bien installé dans l’effectif pro des Grasshopper Zürich depuis l’année dernière (premier match à 16 ans) et son compère de club Haris Seferovic. Les duettistes s’étaient déjà fait remarquer à l’Euro et confirment au Nigéria avec trois buts chacun et une belle influence sur le jeu.

Espagne – Uruguay : 3-3 (4-2 tab)

Avec les éliminations prématurées du Brésil, de l’Argentine, de l’Allemagne et des Pays-Bas, l’Espagne devient l’archi-favori de la compétition. Et le mérite bien. Avec ses deux petits attaquants intenables venus du FC Valence (Francisco Roman Alarcon Suarez, dit « Isco » ) et de l’Atletico Madrid (Borja Gonzalez), et sa nuée de moucherons barcelonais qui apprennent à voler de leurs propres ailes dans le cocon de la Masia (Albert Dalmau, Sergi Roberto, Marc Muniesa, Adria Carmona, etc), la Furia Roja a survolé un groupe facile avant d’atomiser le Burkina Faso en huitième (4-1). Concernant ce quart de finale contre l’Uruguay, le moins que l’on puisse dire est que le score ne reflète pas la différence de niveau. À 10 contre 10 en deuxième mi-temps, les Espagnols se sont baladés avant de s’endormir à 3-1 et de se laisser rattraper par des Uruguayens bagarreurs. Mais la sélection ibérique est la seule qui ressemble déjà à une vraie équipe de football dans cette compétition. Cela ne présage que du bon pour la future équipe d’Espagne mais, à moins que ses jeunes pousses ne soient loin de la fin de leur croissance, on peut d’ores et déjà affirmer qu’elle ne prendra pas beaucoup de ballons de la tête.

Corée du Sud – Nigeria : 1-3

21 300 personnes étaient présentes pour assister au match d’ouverture de la compétition entre le Nigéria organisateur et l’Allemagne championne d’Europe. 21 300 personnes en transe devant un scénario complètement fou ayant vu les Africains être menés 3-0 avant de revenir à 3-3 en 7 minutes. Ce match nul a véritablement lancé la compétition du champion en titre, nation la plus capée depuis la création du tournoi en 1985 (trois victoires, deux finales, à égalité avec le Brésil). Depuis cette partie fondatrice, c’est un Nigéria tout en patates de l’extérieur de la surface qui est monté en puissance, balayant comme fétus de paille de frêles néozélandais en huitième (5-0) avant de se présenter devant la Corée du Sud, dernière rescapée des équipes asiatiques. Malgré son parcours honorable dans le groupe F (celui de l’Italie, de l’Uruguay et de l’Algérie), cette Corée ne pouvait pas faire grand chose et les Nigérians n’ont pas vraiment eu à forcer pour se qualifier en finale. Car oui, cet Espagne-Nigéria sera bel et bien la finale de la Coupe du Monde U17. LE match à regarder, entre les deux meilleures attaques et simplement les deux meilleures équipes du tournoi. Histoire de savoir qui, d’une Espagne souvent promise aux places d’honneur en compèt’ de jeunes ou d’un Nigéria plus efficace dans celles-ci que dans leurs homologues seniors (les mauvaises langues ont leur explication), aura le droit de se présenter en grand favori face à la Suisse ou la Colombie dimanche prochain.

Les demi-finales auront lieu jeudi 12 novembre (Colombie-Suisse à 16h et Espagne-Nigéria à 19h, heure française).