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Les bonnes questions des éliminatoires des Bleus

Par Maxime Brigand
Les bonnes questions des éliminatoires des Bleus

Bousculée cette semaine face à la Moldavie, l’équipe de France peut assurer la première place de son groupe de qualifications en allant s’imposer en Albanie dimanche soir. Place, donc, à un premier bilan.

Où en sont les champions du monde ? Avant le premier jour, en Moldavie, où l’équipe de France avait commencé sa campagne de qualifications à l’Euro 2020 par une victoire sans secousse (1-4) en mars dernier, Didier Deschamps préférait en rire : « Je vous comprends. La nouveauté, c’est plaisant. » Huit mois plus tard, rien n’a vraiment été bousculé : les Bleus sont toujours comparables à des morses figés sur leur banquise et Deschamps n’a que partiellement – le premier entraîneur de France ne l’a fait que face aux pépins physiques des uns et des autres – ouvert son groupe. Ainsi, de tous les médaillés de la campagne de Russie, seul un est aujourd’hui complètement hors course pour participer à l’Euro : Adil Rami, qui n’a gobé que 107 minutes avec Fenerbahçe cette saison. D’autres partent de loin (Sidibé et Nzonzi, notamment), mais pourraient profiter de certaines défections.

Pour le reste, difficile de savoir ce qui pourrait balancer dans le fossé certains éléments, Deschamps empilant à plusieurs reprises les formules individuelles comme « Sam, c’est Sam » (pour Umtiti), « tant que ça dure… » (en direction d’un Giroud qui a planté huit buts en seize matchs depuis la finale du Mondial 2018, mais qui ne joue toujours pas beaucoup à Chelsea) ou collectives, à l’image de celle-ci, lâchée froidement : « Je n’ai pas vu de choses disant la chute de tension ou le relâchement, si c’est ce que vous voulez savoir. Vous me parlez d’ouvrir le groupe, mais je ne veux pas donner d’espoirs qui n’ont pas lieu d’être. Ce n’est pas le titre de champion du monde qui compte, mais ce que ceux qui l’ont obtenu ont fait pour y parvenir.(…)Vous me parlez de gratitude, mais je n’aime pas ce… On ne peut pas enlever à ces joueurs ce qu’ils ont fait. On a vécu des choses fortes dans un contexte de haute compétition, et cette expérience est un plus.(…)Si je les prends, c’est que j’estime que ça penche encore de leur côté. Je me pose les questions que vous vous posez avant même que vous les formuliez. » Ainsi, pour entrer dans ce groupe, il faut se lever tôt : voilà le message.

Les Bleus sont-ils dépendants de la forme d’Antoine Griezmann ? Oui, et peut-être plus que jamais. Le joueur du Barça était en vrac jeudi soir face à la Moldavie (2-1) ? Les Bleus ont toussé. Griezmann se sent parfois un peu seul avec ses idées comme lors du nul contre la Turquie (1-1), rencontre qu’il a passée à débattre avec Didier Deschamps ? Le sélectionneur s’empresse de venir le calmer et le protéger. Et Deschamps a raison : s’il y a un joueur à couver, c’est bien le Mâconnais, le jeu devant tourner autour de lui, le leadership avec.

Depuis un moment, voilà l’ordre des choses, Diego Simeone mettant d’ailleurs très bien en mots toute cette histoire lors de l’après-Mondial : « La France fonctionne avec le cerveau d’Antoine. Et quand il est lucide et dans une bonne forme physique, il n’y a pas au monde un joueur capable de comprendre et d’interpréter le football comme lui. » En 2019, on a d’ailleurs rarement vu Antoine Griezmann disparaître complètement, même lorsque les choses ont tangué en Turquie (2-0), et, si l’attaquant des Bleus semble douter un peu plus depuis son transfert au Barça, on se dit qu’il va bien finir par assimiler son nouvel environnement. Pas de panique : chez les Bleus, les platines sont pour lui.

Où en est-on chez les milieux ? Bonne question, mais là aussi, pas vraiment de suspense. Didier Deschamps a beau avoir essayé six associations en neuf matchs au milieu depuis le début de la campagne, certains soldats (Kanté, Tolisso, Pogba, Matuidi) ont déjà leur billet pour l’Euro dans la poche. Mieux : on a vu que sans Pogba – qui a quand même été à la ramasse en Turquie, c’est vrai -, les Bleus ont souvent eu du mal dans les transitions offensives et pour débloquer les casse-têtes posés par les blocs bas.

Derrière, il ne devrait donc rester que deux places à prendre entre Tanguy Ndombele, Moussa Sissoko, Thomas Lemar et Matteo Guendouzi. Interrogé cette semaine, le sélectionneur n’a pas fait cas de cette affaire : « Avoir des plans B, C ou D, différentes organisations et associations, c’est plutôt une bonne chose. » Circulez, il n’y a rien à voir, rendez-vous en mars pour faire le point avec les présents. La règle, dans ce secteur, devrait donc être là aussi assez simple : les choix se feront en fonction des aléas.

Lenglet/Coman, partis pour rester dans le onze ? Après la victoire éclatante (4-1) face à l’Albanie en septembre, Griezmann était venu hurler haut et fort son sentiment : « Il manquait des joueurs importants dans le vestiaire et sur le terrain, mais ceux qui ont joué l’ont très bien fait. Cela prouve qu’on est un groupe sur la bonne voie. » Dans la foulée, Deschamps lançait dans l’air « un état d’esprit » offensif louable et un joueur y est pour beaucoup : Kingsley Coman, assez brillant depuis son retour chez les Bleus et seul homme, avec Clément Lenglet, qui pourrait finalement entrer durablement dans le onze en vue de l’Euro 2020. Pourquoi ? Car avec Coman, Didier Deschamps tient une arme redoutable.

Un type capable de faire sauter les lignes adverses, mais surtout un joueur discipliné défensivement, ce qui lui permet de ne pas trop déséquilibrer son ensemble alors que Kylian Mbappé est souvent libéré des tâches défensives (et de toutes consignes strictes, d’ailleurs, ce qu’on a encore vu contre la Moldavie, le joueur du PSG se plaçant où il voulait, marchant même parfois sur les pieds de Griezmann). Il tient surtout une possibilité de déployer une équipe plus offensive qu’avec Blaise Matuidi, qui serait alors ici sacrifié. Pour Lenglet, fautif cette semaine et qui doit encore progresser dans les duels, cela devrait surtout dépendre de la forme de Samuel Umtiti, dont le profil semble plus complémentaire avec Raphaël Varane (un joueur d’impact marié avec un joueur d’anticipation).

Faut-il s’inquiéter après ce match contre la Moldavie ? Une certitude : jeudi soir, les murs du vestiaire des Bleus ont tremblé. Vraiment. La faute à qui, à quoi ? À une première période assez terrible dans l’engagement offensif – l’équipe de France n’a quasiment jamais réussi à créer des décalages, a avancé avec quatre attaquants statiques, plantés sur la même ligne et avec des milieux imprécis – et à un but concédé après une erreur défensive grossière. « Quand je ne vois pas ce que je veux, je le dis, a alors expliqué Didier Deschamps après la rencontre.Il y a tellement de qualités, de potentiel… Ce n’est pas tout d’être qualifiés. » Derrière, les Bleus sont revenus avec des intentions, mais n’ont pas non plus brillé, ne cadrant que deux petites frappes en seconde période, dont le penalty décisif marqué par Olivier Giroud. Alors, que faut-il en déduire ?

Rien, d’abord, car on a déjà vu l’équipe de France engluée dans ce genre de soirées comme face au Luxembourg (0-0) en septembre 2017, en Biélorussie un an plus tôt ou contre les États-Unis (1-1) avant le Mondial. Pas grand-chose, ensuite, car voir les Bleus peiner à imposer leur jeu sur toute la durée d’une rencontre est une habitude et cela n’a pas empêché ces types d’être champions du monde. Il reste désormais un match à gagner en Albanie pour assurer la première place du groupe, et on pourra enfin passer aux choses sérieuses. Car c’est là qu’on verra vraiment comment a progressé l’équipe de France depuis son sacre de Moscou. Et c’est là qu’il faudra être attentif : à chaque fois qu’elle a dû répondre présente sur les 18 derniers mois – en Turquie, aux Pays-Bas ou à domicile face aux mêmes Turcs -, elle s’est plantée. Donc méfiance.

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