- Coupes d'Europe
- Bilan
Les bonnes questions de la 5e journée de Coupes d’Europe
Lucas Moura est-il le meilleur tchatcheur du PSG ? Saint-Étienne va-t-il parader sur les Champs ? Faut-il réhabiliter Hulk ? Beaucoup de questions se sont posées pour cette 5e journée.
Lyon 2015 est-il plus nul que Marseille 2013 ?
La peste ou le choléra ? D’un côté, une équipe en fin de cycle dans un groupe extrêmement relevé avec Naples, Dortmund et Arsenal, pour, au final, six défaites, six performances où jamais les supporters n’y auront vraiment cru et un compte final à zéro point. Marseille était alors la douzième équipe de l’histoire de la Ligue des champions à finir les lèvres sur celles de Fanny. De l’autre, un effectif prometteur, mais en manque de confiance depuis le début de saison dans un groupe soi-disant ouvert. Pour le moment, Lyon n’a réussi à gratter qu’un seul petit point en Belgique à la force des bras, et reste sur quatre autres performances assez pauvres, dont une dernière pour le jubilé de Gerland à la limite de la catastrophe. Si les Gones venaient à perdre à Valence dans deux semaines et en restaient là au niveau comptable, le choix entre les deux serait très, très compliqué à faire. Sûr qu’on ne peut pas cumuler la peste et le choléra ?
Comment Lucas a-t-il convaincu Zlatan de le laisser tirer le coup franc ?
C’est un fait : le Z n’est pas partageur. Surtout quand il s’agit de coup de pied arrêté. Non, il ne prête pas, même s’il faut le dire, il ne sait pas les tirer. Alors comment Lucas a-t-il réussi à le convaincre ? Plusieurs explications possibles.
Réponse A : « Tu ne vas quand pas mettre unemanitaà ton club, mon frère ? » Réponse B : « Je fais une feinte, et tu tires derrière, ok mon frère ? » Réponse C : « Je te parie dix balles que je peux aussi tirer dans le mur, ok mon frère ? » Réponse D : « Di María en a déjà mis deux ce soir. La dernière fois que j’ai marqué, c’était contre l’équipe de rugby, là. Tu ne veux pas me laisser une chance de ne pas passer toute la saison sur le banc, s’il te plaît mon frère ? »
La MSN est-elle devenue payante ?
MSN, un acronyme qui a servi les discussions autant qu’il les nourrit actuellement. Et force est de constater que l’association de ces trois lettres dispose de plus d’un charme. En effet, il y a deux ans, certains étaient encore circonspects sur les bénéfices des arrivées du vilain Suárez et du fantasque Neymar au Barça. Désormais pourtant, aucune défense n’est à même de bloquer le trio. Nouvelle démonstration face à la Roma où, scintillants, les trois hommes ont offert un récital technique, décrochant de nombreux smileys face à la webcam. Car oui, voir le Barça évoluer avec ses trois fers de lance relève aujourd’hui de l’extase une fois installé devant l’écran. Neymar arrivant peu à peu à maturité, Suárez distillant autant sa rage que son talent dans la surface, Messi étant Messi, ce Barça paraît armé pour tout wizzer sur son passage. Certes, il a fallu y mettre le prix. Mais les nouvelles fonctionnalités de la MSN donnent plus que satisfaction.
La Gantoise aurait-elle été vexée ?
Sparring-partner, faire-valoir, 6 points faciles, goal average à soigner… Les qualificatifs employés lors du tirage au sort de la phase de poules de la Ligue des champions n’ont pas manqué pour décrire La Gantoise. En ces lignes y compris. Évidemment, d’aucuns rétorqueront que c’était méconnaître la Jupiler League, ses qualités et ses forces. Laurent Depoitre en tête, les Belges se sont en effet plus que bien comportés dans la poule de Lyon, et restent en course pour la qualification en 8es de finale. Une performance honorable et même impressionnante si validée lors de la dernière journée. Bravo à eux. Néanmoins, tomber sur l’écueil inverse serait faire preuve de trop d’opportunisme. Car les Belges, s’ils ont témoigné d’une certaine assurance dans la compétition, doivent une belle chandelle à la faillite collective lyonnaise. Une faillite visible et exploitée à merveille par les Belges, visiblement vexés du traitement « de petit poucet » qui leur a été infligé. De là à s’en gargariser jusqu’à la moelle…
Et si l’ASSE était le seul espoir européen après le PSG ?
Ce n’est plus un secret depuis longtemps : la France galère sur la scène européenne. Les dernières prestations de l’OL, Monaco ou Bordeaux n’ont fait que le confirmer. Et si l’OM est parvenu à s’imposer en toute fin de match jeudi soir, se donnant l’opportunité de se qualifier avec un nul dans quinze jours en République tchèque, seul le PSG semble tirer son épingle du jeu. Enfin, pas tout à fait. Ce jeudi, parmi toutes les déceptions, une équipe a réussi à nous donner le sourire en assurant sa qualification : l’ASSE. Dans la douleur, certes, mais une qualification quand même. Et à une journée de la fin, qui plus est. Au final, peut-être qu’ils sont là, nos espoirs européens, au sein de l’effectif de coach Galtier. Car à voir l’entraîneur stéphanois fêter cette qualif’ avec ses supporters, on comprend qu’à Saint-Étienne, les matchs européens ne sont clairement pas pris à la légère. Et si, dans le jeu, c’est parfois compliqué, au courage et à l’envie, peut-être bien que l’ASSE pourrait nous réserver une belle surprise pour la suite de la compétition. De quoi revivre son glorieux passé. Et redorer l’image du football français. Croisons les doigts.
Mourinho est-il un européen convaincu ?
Largué à douze points du Big Four de Premier League, le Mou le sait : à l’heure qu’il est, pour jouer la Ligue des champions l’année prochaine, son Chelsea devra gagner le 28 mai prochain à San Siro. Soulever les oreilles, le Portugais l’a déjà fait deux fois, mais le faire avec les Blues est une question d’orgueil. Mardi, Chelsea a détruit Tel Aviv 4-0 à l’extérieur, plaçant les Londoniens en tête de leur groupe avec dix points. Une victoire face à Porto et on pourra passer aux choses sérieuses. Alors en conférence de presse, Mourinho s’est raccroché à deux choses, deux objectifs pour ses ouailles : que Wenger dégage de la compétition – histoire de jouir un coup – et que l’histoire parle pour lui. « On n’est pas dans les dix favoris, mais bon, quand Chelsea gagne la Ligue des champions, le parcours en championnat est très mauvais. » C’était en 2012. Oui, maintenant José prend Di Matteo comme référence. Dur.
Buffon a-t-il trouvé la pierre philosophale ?
« Le seul moyen que je connaisse de ne pas mourir, c’est d’augmenter constamment le niveau d’engagement. » Après son match, encore héroïque, face à Manchester City, Gigi sème le doute. Sur le ton de la boutade, il nous donne son secret, mais à son âge avancé et avec ses performances toujours plus spectaculaires, on est en droit de se demander s’il n’y a pas un fond de vérité dans ses propos. Le mec ne vieillit pas. Jamais. Certes, son teint est aujourd’hui un peu plus pâle, ses rides un peu plus nettes, son poil un peu plus usé, mais ses réflexes, eux, sont toujours intacts. Limite meilleurs qu’avant. Et que dire de son ambition ? Quand on le félicite pour sa longévité et son record de cent matchs en Europe avec la Juve, voilà ce qu’il répond : « Si je pouvais, j’enlèverais peut-être les matchs de Ligue Europa » , l’air de dire que seul la C1 l’intéresse et qu’il se verrait bien encore en finale cette saison. On t’a reconnu Nicolas Flamel…
Hulk est-il un génie oublié ?
En 2012, après 4 saisons couronnées de succès sous les couleurs du FC Porto, Hulk surprenait son monde : courtisé par tous les plus grands clubs européens, le Brésilien avait cédé aux sirènes du chéquier en ralliant la Russie, et le Zénith. Une déception puisque l’attaquant était alors considéré comme l’un des meilleurs strikers du continent, amené à faire de grandes choses. Et depuis 3 ans, c’est dans un anonymat tout relatif que la carcasse à la frappe de mule arpente les contrées froides du royaume de Vlado. Oublié, sacrifié, vilipendé pour son choix de carrière trop peu ambitieux. Ce serait toutefois trop vite méconnaître les performances dont se fend à chaque match le géant vert. En championnat, ce sont pas moins de 7 buts et 14 passes décisives qu’Hulk a fournis à son équipe. Face à des équipes réputées plus faibles, soit. Mais en Europe, les statistiques de l’attaquant ne peuvent plus laisser de marbre. En 5 matchs de Ligue des champions, l’impressionnant Auriverde affiche 3 réalisations pour 4 offrandes, soit un ratio à faire pâlir n’importe quelle écurie à la recherche d’un clutch player. Et de quoi faire réapparaître le méritant Hulk sur le devant de la scène ?
Comment vont les défenseurs centraux de Groningen ?
Mal, forcément. L’humiliation étant toujours présente en eux. Mais toujours en vie, et c’est ça qui compte. Après le passage de Michy, et de son râteau dévastateur, le premier des deux, Larsen de son nom de famille, s’en sort avec une bonne grosse grippe et une entorse de la cheville gauche. Le second, répondant au nom de Rejner, n’affiche aujourd’hui que quelques égratignures, des blessures superficielles. Finalement, tout est bien qui finit bien.
ho @mbatshuayi files moi tes crampons pic.twitter.com/AHb6q4TotN
— philippe (@philousports) 26 Novembre 2015
De son côté, Benjamin Mendy s’est également remis de sa passe décisive à Maduro. La victoire finale, comme remède, l’ayant bien aidé à surmonter ses sueurs froides.
A-t-on encore le droit de siffler un coup franc dans la surface ?
La loi 12 est arrivée en 1992 dans le football : « Un coup franc indirect est accordé à l’équipe adverse si, à l’intérieur de sa propre surface de réparation, un gardien de but touche le ballon des mains sur une passe bottée délibérément par un coéquipier. » Et depuis, presque 23 ans aujourd’hui, les joueurs l’ont plus ou moins assimilé. En professionnel, tout du moins : non, on n’a pas le droit de prendre ce putain de ballon avec les mains après une passe au pied ! Mais voilà, jeudi soir, Simon Mignolet a renoué avec ce bon vieux coup franc indirect dans la surface. Sauf qu’il ne s’agissait pas d’une passe en retrait, mais d’un dépassement des six secondes avec le ballon dans les mains. Rare. Et chose encore plus rare : Saivet l’a mis au fond, permettant aux Girondins de croire en leurs chances à Anfield, avant de finalement s’en prendre deux dans la foulée. Bref, le coup franc indirect est en voie de disparition et c’est bien dommage. C’est toujours marrant de voir onze joueurs entassés dans une cage attendant, non sans appréhension, de se prendre un missile dans la gueule. Merci donc à monsieur l’arbitre pour ce coup de nostalgie.
Par UB, RG, GM et MB