L’équipe-type de la Premier League 2009

Edwin Van der Sar : Moins impérial qu’en 2008, le Néerlandais aurait pu laisser sa place dans l’équipe-type de l’année à Pepe Reina, assez bluffant depuis la saison dernière à Liverpool. Mais EVDS, acteur majeur du retour de Manchester United au sommet de la Premier League depuis 2007, reste un monument, un vrai, qui pourrait bien tirer sa révérence à la fin de la saison. Alors , juste pour ce dernier tour de piste…
Alvaro Arbeloa : C’est bizarre quand même. Tant que l’Espagnol était là, bien calé dans le couloir droit de la défense de Liverpool, on ne se rendait pas compte. Mais depuis que le natif de Salamanque est retourné au Real Madrid, c’est le bazar dans la défense des Reds où Glen Johnson (son remplaçant poste pour poste) n’en finit plus de faire n’imp’ en offrant des cadeaux par hottes entières. L’effet Benitez : on s’aperçoit de la justesse de son recrutement quand les mecs se barrent. Si ça se trouve, Dossena, il est potable.
John Terry : Faisons les comptes : une maman qui choure de la bouffe au supermarché du coin, un papa qui deale au comptoir d’un pub de quartier et enfin John lui-même qui se mue en tour operator en organisant discretos des virées au centre d’entraînement de Chelsea moyennant 10 000 pounds (11 000€). Une famille en or quoi. Et une place de choix dans le onze type de Premier League rien que pour ce pedigree.
Nemanja Vidic : Toujours la même tête de tueur, toujours la même efficacité. Peu lui importe que Rio Ferdinand joue les branques depuis plus d’un an, le Serbe de Manchester est un monstre capable de tenir à lui seul baraque derrière et même de rendre bon un Evans ou un Brown à ses côtés. Actuellement, sir Alex Ferguson est privé de tous ses centraux et prie pour leur retour. Surtout pour celui de Vidic.
Patrice Evra : D’abord une précision utile : Manchester n’est pas Arsenal. Et autant le dire, un Français qui porte le brassard mancunien, ça a vraiment du sens. Vraiment. Aussi, quand en l’absence de Ryan Giggs, Fergie a désigné l’ancien Monégasque pour guider les Devils, on a compris : Evra est un grand. Reste maintenant à négocier avec le Pat d’arrêter d’envoyer son frère jumeau en équipe de France et tout sera parfait.
Steven Gerrard : Y’a des malédictions qui font marrer. D’autres qui donnent envie de chialer. C’est avec les yeux un peu humides qu’on doit se rendre à l’évidence : Gerrard ne gagnera jamais le championnat d’Angleterre. Pourtant, le skipper des Reds a donné dans tous les sens, n’avait jamais été aussi prolifique (16 buts en Premier League, plus 7 en Ligue des champions), et a conduit son équipe de toujours aux portes de l’exploit. En vain. So long, Stevie…
Darren Fletcher : Tout le monde a cru que l’homme de la finale de la dernière Ligue des champions était Leo Messi. Tout faux. En fait, c’était Darren Fletcher. Et pour cause, l’Ecossais était absent, et MU a (largement) perdu la bataille du milieu. Cet entrejeu que cet échalas sait si bien contrôler, toujours bien placé, sobre et dans le bon tempo. A une époque où il est de bon ton de compter au moins un Diarra dans le secteur, Fletcher fait la loi en compagnie de Carrick, autre spécimen du même genre. C’est dire s’il est fort.
Cristiano Ronaldo : La danseuse portugaise est allée exhiber ses abdos à Madrid en laissant orphelins les bourrelés de Rooney. Mais il faut bien le reconnaître, c’est tout MU qui est en deuil sans feu CR7. Car sans atteindre les sommets d’efficacité de la saison précédente (31 pions), la petite catin de Madère y était quand même allée de ses 18 buts, et sans forcer en plus, la tête déjà en Castille. Désormais, à Old Trafford, y’a beaucoup moins de cirque. Vachement moins de buts aussi.
Ryan Giggs : Joueur de l’année élu par ses pairs, et sportif de l’année selon les auditeurs de la BBC, à 36 ans bien tassés, qui dit mieux ? Le Gallois, malgré le temps qui passe et les jambes qui foutent le camp, conserve une classe dingue. Tout en finesse, tout en patte gauche. Onze titres nationaux au compteur (sans compter les 2 C1, l’Intercontinentale et la demi-douzaine de coupes nationales), le bougre n’en a pas assez et vient de prolonger jusqu’en 2011. Et s’il survivait au règne de Ferguson ?
Didier Drogba : Top et flop de l’année. Le top, y’a pas besoin d’expliquer. L’Ivoirien est probablement le meilleur attaquant du monde aujourd’hui, le plus complet en tout cas et celui qui, plus que tout autre, fait de la vie des défenseurs en enfer. La facture est claire : cette saison, Drogba c’est 18 buts en 19 matches et plus d’une dizaine de passes décisives. En revanche, DD a bouffé la feuille de match en demie de la dernière C 1 face à Barcelone en ratant plusieurs un contre un face à Valdes qui auraient pu, auraient dû, foutre les Catalans dehors. Résultat : on mange tous du Barça jusqu’à la nausée.
Nicolas Anelka : Jusque là, il y a avait les partisans et les détracteurs autour d’un débat : ce type est-il une imposture ? Depuis janvier 2009, il n’y en a plus beaucoup pour s’interroger. Le meilleur buteur du dernier championnat (19 réalisations) forme avec Drogba ce qui est sans doute le meilleur duo d’attaquants au monde. Bon, Nico continue d’agacer tout le monde à l’occasion avec sa nonchalance. Faudrait pas non plus qu’il y ait consensus, non plus.
Harry Redknapp : Parce que la vérité existe aussi hors du Big Four. Il faut resituer le truc : Dirty Harry avait récupéré en cours de saison dernière Tottenham lanterne rouge pour le ramener à la 8e place et l’emmener en finale de Carling Cup (perdue aux penos face à MU). Aujourd’hui, les Spurs ambiancent la Premier League avec leur attaque rock’n’roll et klaxonnent juste derrière le top 4. Et puis un gars capable de punir 15 joueurs d’un coup pour une beuverie contraire au règlement, tout en étant lui-même poursuivi pour fraude, ça mérite une mention.