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Le point VAR de la Coupe du monde (épisode 1)

Par Florian Lefèvre
6 minutes
Le point VAR de la Coupe du monde (épisode 1)

Avec l’Islande et le Panama, elle dispute sa première Coupe du monde : c’est l’assistance vidéo. Et, comme on pouvait s’y attendre, elle ne règle pas toutes les erreurs. Tout au long de la Coupe du monde, sofoot.com fera le point sur les situations litigieuses qui ont nécessité le recours à la VAR ou pas.

Rappel du cadre d’utilisation de la VAR pendant la compétition :

Quatre arbitres officiels internationaux désignés par la FIFA sont chargés de regarder les matchs depuis Moscou, en ayant à disposition les 33 caméras utilisées par les télévisions internationales, ainsi que deux caméras supplémentaires focalisées sur le hors-jeu. En cas de situation litigieuse bien spécifique, soit l’arbitre central demande au référent vidéo de regarder les images, soit celui-ci lui recommande d’avoir recours à l’analyse vidéo. Ensuite, l’arbitre principal peut s’appuyer sur la décision du référent vidéo ou décider de visionner lui-même l’action au bord du terrain. Les quatre cas d’utilisation de la VAR sont les suivants : valider ou non un but, accorder ou non un penalty, attribuer ou non un carton rouge et corriger une erreur d’identification d’un joueur sanctionné.

Portugal 3-3 Espagne

Le détail de l’action :

24e minute. Diego Costa égalise à 1-1 pour l’Espagne après avoir donné le tournis à la défense dans la surface. Les Portugais réclament une faute de l’attaquant, qui aurait foutu un coup de coude à Pepe dans leur duel aérien.

L’assistance vidéo a-t-elle été utilisée ?

Oui, M. Gianluca Rocchi dit clairement aux Portugais qu’il demande au référent vidéo de regarder les images. Celui-ci lui indique que le but est valable, et l’arbitre principal s’en tient à cette décision. Une minute et dix secondes après que le ballon a franchi la ligne de but, le jeu reprend avec le coup d’envoi des Portugais.

La preuve que la VAR n’est pas une baguette magique ?

Il semble, au vu des ralentis, que le coup de coude de Diego Costa aurait mérité d’être sifflé. En tout cas, c’est ce que disent les supporters de la Selecção


France 2-1 Australie

Le détail de l’action :

54e minute. Paul Pogba lance Antoine Griezmann vers le but, l’attaquant tricolore tombe au contact de Joshua Risdon. Dans un premier temps, l’arbitre principal laisse le jeu se poursuivre, mais, au bout d’une vingtaine de secondes, il arrête le jeu afin de vérifier par lui-même en regardant la vidéo et, après un peu plus d’une minute devant les ralentis, il prend la décision de siffler un penalty en faveur des Bleus.

L’assistance vidéo a-t-elle été utilisée ?

Oui, c’est le référent vidéo qui a soumis à l’arbitre principal d’arrêter le jeu, parce que devant ses écrans à Moscou, il avait eu le temps de constater au ralenti que le tacle de Risdon méritait peut-être d’être sanctionné. Une minute et demie après le contact dans la surface, M. Andrés Cunha désigne le point de penalty.

La preuve que la VAR n’est pas une baguette magique ?

Risdon tacle le ballon avant de toucher le talon de Griezmann, mais la situation reste litigieuse. Surtout, il se sera écoulé au total trois minutes et quinze secondes entre le moment où Griezmann est tombé dans la surface et le moment où il s’est élancé pour tirer son penalty.


Argentine 1-1 Islande

Le détail de l’action :

78e minute. Cristian Pavón dribble Birkir Sævarsson dans la surface, mais s’écroule au contact du défenseur islandais. Pavón et son coéquipier Tagliafico sont persuadés qu’il y a penalty.

L’assistance vidéo a-t-elle été utilisée ?

Non, l’arbitre principal M. Szymon Marciniak a pris sa décision tout de suite et il l’a fait savoir à l’Argentin. Environ trente secondes après que Pavón est tombé dans la surface, le jeu reprend avec le six-mètres du gardien islandais.

La preuve que la VAR n’est pas une baguette magique ?

Sævarsson touche le bout du pied de Pavón, mais c’est une situation qui, à vitesse réelle ou après de multiples ralentis, reste litigieuse.


Pérou 0-1 Danemark

Le détail de l’action :

44e minute. Christian Cueva se roule par terre après avoir crocheté Yussuf Poulsen, la clameur se fait entendre dans le stade de Saransk. Le jeu continue, avant d’être stoppé par l’arbitre principal vingt secondes plus tard. Une minute s’écoule et M. Bakary Gassama désigne le point de penalty.

L’assistance vidéo a-t-elle été utilisée ?

Oui, s’il laisse le jeu continuer après le contact entre les deux joueurs, il semble que l’arbitre principal communique tout de suite avec son référent vidéo. Deux minutes et trente secondes après que Poulsen a touché Cueva, ce dernier s’élance pour se faire justice lui-même.

La preuve que la VAR n’est pas une baguette magique ?

Certes, la faute de Poulsen ne semble pas évidente à vitesse réelle et le recours à la vidéo a servi à l’arbitre, mais, on peut se demander si ce n’est pas à cause de ces deux minutes et trente secondes de battement que Cueva a tergiversé. Et, donc, se demander aussi si Cueva n’aurait pas envoyé son penalty en lucarne dans le cas où l’arbitre aurait immédiatement désigné le point de penalty…


Allemagne 0-1 Mexique

Le détail de l’action :

70e minute. Au bout d’un contre mexicain, Chicharito a la balle de break. L’ancien Mancunien est sur le point de déclencher une frappe quand il perd l’équilibre sous la pression de Mats Hummels. Il reste au sol, frustré que l’arbitre siffle… une faute de main contre lui, alors qu’il demandait un penalty.

L’assistance vidéo a-t-elle été utilisée ?

Non, M. Alireza Faghani lui a indiqué de se relever, et plus vite que ça.

La preuve que la VAR n’est pas une baguette magique ?

Le contact entre Hummels et Chicharito débute hors de la surface, or, dans le cas où l’arbitre principal aurait eu un doute sur une situation litigieuse en dehors de la surface – et seulement en dehors -, il n’aurait pas pu avoir recours à l’assistance vidéo pour siffler un coup franc.


Brésil 1-1 Suisse

Le détail de l’action :

50e minute. Corner en faveur de la Suisse botté par Shaqiri. Steven Zuber s’élève au milieu d’une marée jaune pour égaliser de la tête. Mais Miranda proteste : il reproche au milieu suisse de l’avoir poussé dans le dos.

L’assistance vidéo a-t-elle été utilisée ?

Non, a priori, car aucun plan du réalisateur ne permet de voir si M. César Arturo Ramos a parlé avec son référent vidéo. Et le jeu a repris après les célébrations des joueurs suisses.

La preuve que la VAR n’est pas une baguette magique ?

Des contacts comme celui-ci, il en existe lors de presque tous les corners sur les terrains de foot. D’ailleurs, l’arbitre était parfaitement placé face à l’action.


Suède 1-0 Corée du Sud

Le détail de l’action :

64e minute. Kim Min-woo fauche Viktor Claesson dans la surface coréenne sans toucher le ballon. Le jeu se poursuit.

L’assistance vidéo a-t-elle été utilisée ?

Oui, comme lors de Danemark-Pérou, le référent vidéo semble avoir indiqué à l’arbitre principal que l’action méritait d’être revue. Alors que les Coréens remontaient le ballon, M. Joel Aguilar a stoppé le jeu afin de visionner la vidéo. Au vu des images, il a désigné le point de penalty. Deux minutes après le découpage en règle de Claesson par Kim, Andreas Granqvist s’élance et marque le penalty de la gagne.

La preuve que la VAR n’est pas une baguette magique ?

Bon, OK, là, elle a été bien utile.

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Par Florian Lefèvre

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