Le Hertha Berlin, pas un club de saucisses !
Alors qu'on s'était déjà habitué à Hoffenheim, le Hertha Berlin s'est placé en tête du classement après avoir tapé le Bayern le week-end dernier. Les Berlinois ne seront vraisemblablement pas champions mais ils ont déjà réussi à créer un buzz outre-Rhin.
Le Hertha Berlin, c’est un peu le PSG version teutonne. Le Hertha, club de capitale, va également affronter Wolfsburg cette semaine. Berlin comme Paris, c’est seulement deux titres en championnat. La comparaison s’arrête-là, vu que le Hertha fait pire que Paris niveau palmarès. Hormis ses deux titres, Berlin n’a gagné que deux Coupes de la Ligue. Surtout parce que les deux clubs n’utilisent pas leurs joueurs de la même manière. Le PSG est réputé pour avoir défoncé plus d’une carrière, quand le Hertha a réussi à en relancer.
Demandez à Marcelinho. Le joueur décoloré a fait oublier son fiasco marseillais avec 67 buts marqués pour Berlin. C’est aussi valable pour Pantelic.
Le Serbe, parti du PSG sur un bras d’honneur adressé à Ricardo, semblait foutu. Après des piges dans des clubs glauques genre Sturm Graz, il tourne à plus de dix buts par saison, depuis son arrivée en 2005. « C’est un égoïste, il se conduit comme un enfant mais en ce moment, il est au sommet de sa carrière. Il a une vie sociale équilibrée. Il est heureux et il a adhéré au concept de Favre » , analyse Olaf Sundermeyer, journaliste allemand.
Le Suisse impose son rythme
L’arrivée de Lucien Favre a permis de stabiliser quelque peu le club, réputé pour fonctionner sur le court terme. Le Suisse, qui a lancé Frei, a demandé du temps dès son arrivée la saison dernière. Logique, vu sa nationalité.
Preuve qu’il a compris la philosophie du club, Favre recrute des joueurs en difficulté. Tel Voronin, prêté par Liverpool en début de saison. Lors du dernier mercato, l’Helvète a également garni son cheptel avec Cufré, pas vraiment au top à Monaco et Babic qui squattait le banc du Betis.
Une fois réunis sur le pré, les joueurs, qui peuvent compter sur un le solide Drobrny dans les cages, ont pour unique consigne de jouer resserré et collectif : « Ils n’investissent pas beaucoup d’argent dans l’équipe mais Favre privilégie le travail d’équipe sans doute plus que n’importe quel autre club allemand » , glisse Olaf.
Une équipe dispo mais sans fans
Autre facteur expliquant leur réussite : leur disponibilité. Les troupes du Hertha n’ont plus que le championnat. En Coupe d’Allemagne, le club s’est fait sortir dès le deuxième tour par Dortmund. Quant à l’UEFA, les Berlinois ont terminé avant-derniers du groupe B en phases de poule, avec deux points et deux défaites contre le Galatasaray et l’Olympiakos.
Mais s’il ne va sans doute rien gagner cette saison, le club a déjà réussi à créer la hype dans une ville où le foot est uniquement associé aux matchs de la Mannschaft à l’Olympiastadion : « Berlin n’est pas Allemand, c’est comme une île. La plupart des Berlinois viennent d’autres villes, donc si tu viens de Hambourg ou Munich, tu continues à supporter ta ville. Moi par exemple je viens de Dortmund, j’habite à Berlin depuis 10 ans. Quand je veux voir un match de foot, je prends le train pour Dortmund » , explique l’ami Olaf.
Le Hertha ne passionne guère les Berlinois. Son stade, l’Olympiastadion, n’attire que 30 000 pèlerins en moyenne, alors qu’il peut en accueillir 76 000 facile. Lors du dernier match contre le Bayern, par exemple, il restait encore des places à vendre. D’ailleurs l’escouade devrait terminer pas très loin du FC Ribéry, qui devrait l’emporter au finish. Malgré tout.
Par Ray Toriq
Wolfsburg – Hertha Berlin à 15h30
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