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Le festin de la L2
Le gel a empêché le bon déroulement de la 19e et dernière journée de Ligue 2 ce mardi, avant la trêve hivernale. Mais cela fait déjà cinq mois déjà que les vingt équipes de l'antichambre de l'élite préparent leur repas de Noël. Certaines vont frôler l'indigestion, d'autres n'auront malheureusement pas grand-chose à se mettre sous la dent. Bon appétit.
L’entrée
Le caviar : Au pays des crêpes, Brest offre un met beaucoup plus raffiné. Les Bretons ont traversé cette première partie de saison dans un anonymat qui leur convenait parfaitement et ils ont su en profiter. Deuxième, l’équipe d’Alex Dupont peut s’appuyer sur l’expérience d’Oscar Ewolo (ex-Lorient) et d’Omar Daf (ex-Sochaux), s’est découvert un buteur avec Nolan Roux (8 réalisations) et n’a pas froid aux yeux (meilleure formation à l’extérieur). Bref, une belle entrée en matière.
Le plat
La dinde : On se doutait que les clubs corses auraient de sérieuses difficultés cette année. Si Ajaccio a redressé la barre en fin de parcours, Bastia est quasiment condamné avec déjà huit points de retard sur Dijon, premier non relégable. Le plus inquiétant n’est pas tant la faiblesse du jeu proposé mais davantage les remous en coulisses.Une frange d’ultras très remontée contre la politique du club s’est amusée à mettre le feu dans une partie des tribunes de Furiani. Début décembre, Faruk Hadzibegic a été nommé pompier de service, à la place de Padovani. Au menu donc, une dinde bien grillée.
Le Saint Emilion bouchonné : Enorme désillusion. Votre bouteille de vin, réputé, est en fait immonde et vous laisse un goût amer dans la bouche. Bienvenue au FC Nantes. Favori à la (re)montée, les Canaris pointent au 7e rang de la L2, à quatre points du podium voire à huit si Metz gagne ses deux matches en retard. L’électrochoc Furlan -devenu coach en remplaçant Gernot Rohr- n’aura été qu’une petite secousse de 1,3 sur l’échelle de Richter (deux défaites en trois rencontres). Et ce, malgré un effectif aguerri et des noms ronflants (Darcheville, Zerka, Abdoun, etc.).
Le dessert :
La bûche glacée : Pourtant 11e au bout de dix journées, Metz a réussit une dernière ligne droite très concluante. Les hommes d’Yvon Pouliquen sont efficaces à défaut d’être flamboyants. Tueurs à domicile, les Lorrains ne sont que la 16e équipe à l’extérieur. Sûr que s’ils apprennent à voyager, ils fêteront l’accession en mai prochain.
Le digestif : Un trou normand au milieu du repas, un coup de calva pour tout faire descendre à la fin. Les deux relégués normands 2008-2009 ne déçoivent pas. Caen est un solide leader et truste les récompenses statistiques : attaque la plus efficace, défense la plus hermétique et meilleure formation à domicile. Le Havre n’est pas aussi impérial mais finit tout de même sur la 3e marche du podium à mi-parcours. Sa force : un groupe qui a très peu changé depuis l’humiliation vécue en L1 l’an passé et qui a soif de revanche. A la tienne, Grenoble !
Le déballage des cadeaux :
Le Père Noël : La star locale est davantage Saint-Nicolas. Mais Strasbourg prouve depuis août qu’il excelle dans la distribution de cadeaux. A l’agonie, les Alsaciens sont 18e et méritent cette place pitoyable. Incapable de s’arracher en déplacement –aucune victoire, le Racing file tout droit vers le National. Le club est en plus parasité par des vraies-fausses arrivées d’actionnaires, tous des Jack Kachkar en puissance. Jean-Pierre Papin, qui devait prendre les rênes de l’équipe, attend le verdict de la DNCG sur l’état des comptes strasbourgeois.
L’étoile sur le sapin : Elle brille là-haut, tout en haut. Des étoiles, Arles-Avignon en a mis un paquet dans les yeux de ses supporters. On annonçait l’enfer pour les promus sudistes, ils ont soufflé le Mistral sur le championnat. Avec des anciens revanchards (Piocelle, Kaba Diawara…), Arles-Avignon va passer la trêve à la 4e place. Le club se dote de projets ambitieux et souhaite créer des partenariats avec des poids lourds européens, comme Manchester City. De là à voir Carlos Tevez jouait au Parc des Sports d’Avignon…
Les rois mages : Cette année, ils ne sont que deux. Le tourangeau Olivier Giroud et l’angevin Anthony Modeste se partagent la tête du classement des buteurs avec 13 unités.
Dans la vaste crèche de la L2, on retrouve aussi des challengers qui n’ont pas dit leur dernier mot (Laval, 6e et Tours, 8e), des équipes installées dans un ventre mou qu’ils vont remplir sereinement pendant ces deux prochaines semaines (Nîmes, Ajaccio, Vannes) et d’autres qui flirtent avec la zone interdite (Dijon, Châteauroux, Guingamp, Sedan) et qui passeront les fêtes avec un mal de tête persistant. Mais pas à cause du champagne.
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