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ACTU MERCATO

Le fax tardif, mythe ou réalité ?

Par Antoine Donnarieix
Le fax tardif, mythe ou réalité ?

Depuis mardi matin, le Real Madrid et Manchester United sont sur les lèvres de tous les fans des dernières heures du mercato. À l'origine des discussions de bureau, l'outil privilégié des transferts à l'arrache : le fameux fax.

« Vous pouvez encore trouver des fax chez nous en magasin ou via notre catalogue, mais la vente est de plus en plus rare… Pour imprimer un document, cela se fait en moins d’une minute. » Depuis son poste de standardiste chez Darty, Raquel évoque la terreur supposée de tous les footballeurs en quête d’un nouveau challenge. À première vue, son utilisation semble simple et efficace, mais devant l’impossibilité de surmonter l’urgence, il est régulièrement montré du doigt. En 2011 déjà, le transfert du milieu offensif Yannick dos Santos Djaló avait fait du boucan dans l’Hexagone. Lâché par le Sporting Portugal pour 1 million d’euros à la disposition de l’OGC Nice, où il disputera même un match amical, l’international portugais avait finalement vu son transfert chez les Aiglons lui échapper. La raison ? Un fax en retard de 4 minutes lors d’une transaction effectuée entre le 31 août et le 1er septembre, pour aboutir à un transfert non homologué. Si quatre ans plus tard, Nice avait finalement consenti à indemniser le Sporting pour ce transfert fantôme, Jean-Pierre Rivière avait sûrement bien retenu le dicton « rien ne sert de courir, il faut partir à point » .

« À part la FIFA, je ne vois pas qui utilise un fax aujourd’hui »

À vrai dire, tout portait à croire que le Real Madrid avait pris le rôle de la tortue dans cette affaire De Gea. Depuis l’été dernier déjà, sa compagne Edurne Garcia lançait les premières allumettes pour faire revenir son gentleman en Espagne : « Bien sûr que je veux qu’il revienne. Plus nous sommes proches, mieux c’est. » Cet été, les choses se sont emballées très tôt. De quoi éveiller des soupçons chez Louis Denolle, agent sportif licencié chez la FFF. « C’était le marronnier de l’été des transferts. Il existe des retards de cinq minutes, c’est vrai, mais ici, penser que cela doive se régler de cette façon, ça me paraît bizarre. On parle là d’un transfert supérieur à 35 millions d’euros, ce n’est pas une somme à prendre à la légère. Pour moi, il y a autre chose derrière cela. » Un vieux fax poussiéreux, peut-être ? Louis coupe. « Déjà, il faut arrêter de parler de fax ! C’est fini tout ça, on ne travaille plus par ce biais-là… En revanche, il existe une exception. Personnellement, je reçois toujours de la part de la FIFA des courriers par fax sur la commission des statuts du joueur, qui tranche les litiges entre les joueurs et les clubs. C’est un peu paradoxal, mais la FIFA continue à fonctionner comme cela. Vous imaginez, on parle de l’institution sportive la plus puissante au monde… Eh bien voilà, c’est le seul usage que j’ai de mon fax. À part la FIFA, je ne vois pas qui l’utilise aujourd’hui. » Les dinosaures ont aussi leurs petites habitudes.

Une question de respect

Désormais, les transferts sont réglés via le nouveau monde Internet, par le FIFA Transfer Matching System, une plateforme virtuelle sur laquelle 23 informations doivent être inscrites pour conclure un transfert en une dizaine de minutes maximum, si l’usager est coutumier du fait. De quoi laisser toujours aussi perplexe sur la réactivité des opérateurs. « Si les trois parties n’étaient pas à Londres ou Madrid à cet instant pour signer un accord, des choses se sont faites par ce biais, explique Denolle. Chacun active son TMS à l’aide d’un code et ils entrent les données correspondantes : modalités de transaction, échéance du paiement… On valide l’enregistrement entre les clubs. Mais après, il y a une seconde étape : il faut avertir la Fédération espagnole que le transfert est conclu. Quand je vois que Manchester United envoie un mail avec le contrat signé à 23h59 au Real Madrid, c’est impossible d’envoyer le document d’enregistrement du transfert à la LFP dans la même minute ! » Si Florentino Pérez doit actuellement autant tirer la tronche que le peu de tignasse restant sur son cuir chevelu, quid du comportement de Manchester United ? Manque de professionnalisme ou gigantesque troll ? « C’est plus une histoire de poker menteur, analyse Denolle. Regardez la rumeur de Lamela à Marseille : quand vous constatez que 10% des transactions de l’été se font dans les 48 dernières heures, on voit bien que tout et n’importe quoi fuse à ce moment… Pour Manchester United, je doute de leur volonté d’avoir vraiment voulu faire ce deal. Pour eux, ce n’est pas une histoire d’argent, mais plus une façon de marquer leur territoire, pour montrer qu’ils ne céderaient pas. Même si c’est De Gea, personne ne doit marcher sur leur institution. » Un beau Théâtre des Cauchemars à venir pour David.

Par Antoine Donnarieix

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