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Le derby basque version guide du routard

Par Robin Delorme, à Madrid
Le derby basque version guide du routard

La rivalité qui oppose Athletic Club et Real Sociedad est plus que centenaire. Un antagonisme qui demeure plutôt sain, puisque les deux plus grandes villes du Pays basque ne boxent pas dans la même catégorie. En atteste cette tentative de comparaison.


Quel niveau de vie pour Bilbao et San Sebastián ?

À l’instar de la France, l’Espagne n’échappe pas aux classements des villes où il fait bon vivre. Coincée entre Vitória, Gijón ou encore Pampelune, la capitale basque s’octroie la quatrième place d’une étude menée par l’Organisation de consommateurs et d’utilisateurs – une sorte d’UFC Que Choisir sauce espagnole. Une distinction que Bilbao doit en grande partie à son système sanitaire, son offre culturelle et la qualité de ses transports. Pour sûr, sa situation géographique, sur la façade Atlantique, est tout sauf un poids, son vieux centre ville également. Moins peuplée, San Sebastián répond à d’autres caractéristiques. « Ville dans le monde qui compte le plus d’étoiles Michelin en proportion de sa population » , dixit l’office de tourisme local, Donostia – son appellation basque – est considérée comme la station balnéaire la plus huppée d’Espagne. Le mètre carré s’y vend une petite fortune, ses troquets alignent des tarifs tout ce qu’il y a de plus parisien, et ses habitants ne connaissent que vaguement la définition de crise économique. Pour sûr, le Pays basque correspond bien à la région la moins touchée par le séisme financier qui a frappé l’Espagne en 2008.


Quel monument caractérise Bilbao et San Sebastián ?

Dans l’imaginaire commun, Anoeta ne représente pas le symbole de San Sebastián. Heureusement, tant l’enceinte des Txuri Urdin appelle de ses vœux une rénovation en bonne et due forme. Deux kilomètres plus au nord, le panorama diverge. La baie de la Concha offre un paysage idyllique, voire paradisiaque. Étalée sur deux plages, elle est également habitée par une petite île en son cœur. Plus qu’un monument, la Concha est bien l’image de marque de San Sebastián, aussi bien en Espagne qu’à l’étranger. À Bilbao, idem : San Mamés, enceinte mythique de l’Athletic, n’en est pas pour autant l’ambassadeur de la ville. Cette tâche incombe au musée Guggenheim, fleuron de l’architecture locale. Construit en 1997, ce muséum se devait de redorer l’image d’une capitale basque frappée, quelques années plus tôt, par la désindustrialisation de son économie. Plus qu’une ouverture culturelle, Guggenheim se veut la partie visible – et esthétique – d’un plan de redressement économique de la ville. Un pari réussi : bah oui, lorsque l’on apparaît lors de la première scène d’un James Bond – Le monde ne suffit pas -, c’est forcément la classe.


Quel sport de la force basque pour Bilbao et San Sebastián ?

Le géant vert n’est pas le seul bouffeur de maïs. Depuis le début du XIXe siècle, les habitants de la province de Guipuscoa s’amusent à ramasser des épis de maïs pour les déposer dans un panier en osier. Une pratique, baptisée le Lokotxa, qui sent bon la facilité : faux, puisque les concurrents doivent se coltiner entre 25 et une centaine d’allers-retours pour remplir ce fichu panier. Cette épreuve de force basque, très populaire dans les alentours de San Sebastián, est tout aussi populaire que le lancer de barre à mine. Une version du lancer de javelot qui doit sa spécificité à l’industrie minière, très présente dans la région de Donostia au siècle dernier. Du côté de Bilbao, les épreuves favorites de force basque – ou de deporte rural vasco – répondent au nom de Barrenadores – ou de Palankari en langue basque. Cette épreuve consiste à trouer un énorme bloc de pierre à l’aide d’une barre à mine. Pour autant, l’une des pratiques les plus répandues dans chacune des deux régions reste l’Aizkolaritza : les concurrents doivent couper le plus vite possible de bûches de bois à l’aide d’une hache. Un bonheur simple.


Quelle spécialité culinaire pour Bilbao et San Sebastián ?

Si une grande partie de l’Espagne culinaire renvoie à des odeurs d’huile d’olive, de patatas fritas ou de paella, le Pays basque fait figure d’exception. Plus raffinée, sa cuisine est prisée par les touristes et les guides gastronomiques. San Sebastián est ainsi renommée pour ses pintxos. Version améliorée des tapas, ces derniers ont un goût en bouche bien plus fin et connaissent des origines que ne renieraient pas les communes basques françaises. Quant aux plats typiques, ils proviennent principalement des produits de la mer. Les colins, araignées de mer et civelles font le bonheur des palais et des papilles gustatives des touristes. Plus proche de la Galice et de ses spécialités pour viandards, la cuisine de Bilbao connaît une base à l’huile d’olive. Les poivrons et les tomates, aliments basiques dans toute la péninsule ibérique, sont ainsi à l’honneur. De même, le porc et l’agneau ont une place de choix dans les restaurants de la capitale basque. Vous l’aurez compris, les adeptes du véganisme auront bien du mal à trouver leur bonheur.


Quel personnage fait la réputation de Bilbao et San Sebastián ?

Sa ligne éditoriale ne laisse aucune place au doute. Marca, quotidien le plus vendu en Espagne, se veut défenseur du Madridismo et enquiquineur de la nébuleuse du Camp Nou. Pourtant, la création de ce canard a eu lieu à San Sebastián, en 1938. Plus que ce journal, Donostia a couvé de nombreux grands hommes de l’histoire espagnol. Ainsi l’écrivain Pio Baroja, le chef cuistot Juan Mari Arzak ou le cinéaste Borja Cobeaga sont d’illustres ambassadeurs de la cité de la Concha. Xabi Alonso et sa classe légendaire, présents dès qu’ils le peuvent dans leur région natale, sont également élevés au rang de señor de la ciudad. Plus tourmentée, Bilbao est indissociable de l’un des enfants qu’il a couvés. Miguel de Unamuno, illustre auteur, philosophe ou encore poète, se veut l’un des plus grands penseurs de l’histoire récente espagnole. Un personnage tourmenté, adepte de la punchline – « Il n’y a pas d’opinions, mais des gens qui donnent la leur » -, qui partage son trône avec Sabino Arana. Père spirituel de l’indépendantisme basque né au XIXe siècle, il a créé le Parti national basque avant de mourir en prison à seulement 38 ans. Suffisant pour être l’un des hommes les plus respectés de Bilbao.

Par Robin Delorme, à Madrid

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