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Le conseil de classe du premier tour de l’Euro

Par Maxime Brigand, Kévin Charnay et Alexandre Doskov
Le conseil de classe du premier tour de l’Euro

Des tables en U, de la concentration et un premier semestre bouclé pour la classe européenne. Le temps est venu de balancer les points pour un ensemble sans réelle tête de classe, mais avec des anciens jeteurs de boulettes rentrés dans le rang. La parole est cette année aux anciens loubards.

Félicitations

Croatie (9,5/10) : Une putain de tête à claques. La gueule d’un enfant surdoué, blondinet, un peu bagarreur par moments, au point de débarquer sur scène pour chanter à la chorale avec un bonnet de water-polo, mais qui ne surprend plus. Bon, d’accord, la famille n’est pas toujours très clean et pousse les bénévoles de son association à manifester de temps en temps, mais si c’est pour claquer au final l’ancien élève modèle, on prend. Croatstibat, qui peut te battre ?

Pays de Galles (8,5/10) : Un exemple à montrer à tous les professeurs blasés qui ne croient plus en la beauté de leur métier, et chez qui la flamme des débuts est éteinte depuis trop longtemps. Qui s’attendait à ce que le pays de Galles prenne les choses en main dans son groupe ? « Je suis impatient de disputer l’Euro. Tout le monde sera en forme et j’espère que nous pourrons le faire. On ne sait jamais. Deux trophées en quelques mois ! » osait le surdoué Gareth Bale avant la compétition, tout juste auréolé d’un nouveau premier prix en Ligue des champions. Une tête de classe réjouissante et inattendue, qui pourrait encore nous impressionner vu le contrôle très abordable qui l’attend en huitièmes.

Tableau d’honneur

Allemagne (8/10) : Habitué à être le premier de la classe, l’élève allemand se serait presque trop reposé sur ses lauriers. Sur les trois contrôles, il s’est contenté du strict minimum. Heureusement pour lui, ses capacités sont tellement au-dessus de la moyenne de ses petits camarades que ça suffit pour faire partie des meilleurs. Et surtout, il a prévenu tout le monde : « Dès que je commencerai à me mettre à bosser, vous allez en prendre plein la gueule. » Impressionnant, surtout quand on connaît les troubles familiaux qu’ils traversent en ce moment, notamment du côté de son père, Joachim, loin d’être le plus équilibré des papas.

Pologne (8/10) : Contrairement à son voisin de classe allemand, l’élève polonais a trop souvent été habitué à être un des bonnets d’âne de la classe européenne. Mais depuis quelques années maintenant, le travail a fini par payer. En rendant sa première bonne copie de l’histoire dès le premier contrôle, il s’est facilité la tâche et est parvenu à enchaîner de bons résultats. Prometteur pour le second semestre.

Espagne (7,5/10) : Bah ouais mec, à force de se la jouer intouchable, on se retrouve handicapé. Après deux premiers contrôles réussis sans trop réviser, le vieux Vicente a vu son gosse déraper sur une nappe de pique-nique colorée en bleu pour l’occasion d’une dernière fête de poules. Le bilan après une semaine de caresses européennes est donc clair : les qualités sont là, les certitudes aussi, les pas de danse sont travaillés, mais à force de se voir trop beau, on peut se casser la gueule aussi facilement que Pogba sur une pelouse française. Depuis Sotchi, on peut aussi appeler ça une Brian Joubert.

Hongrie (7,5/10) : La belle surprise de ces premières semaines. Un nom à enfin faire tomber de sa chaise Arielle Boulin-Prat, une gueule d’amateur de pole dance et le regard de John Doe. Reste qu’on ne juge pas que sur le physique, et le rendu final est vraiment sérieux, appliqué et soigné, ce qui annonce de belles promesses. Et ce, malgré les difficultés attendues prochainement pour s’intégrer dans la cour des grands. Tout le monde ne peut pas porter un pull posé sur ses épaules. En attendant, tonton Viktor a le smile.

Islande (7,5/10) : Ah Gylfi. À l’image de tous ses frères, c’est du régal avec l’humilité en prime. Comme quoi, l’ascenseur social bloqué, c’est des conneries. On peut avoir une famille de poissonniers, un T-shirt sans marque et une barbe trop longue, mais s’en sortir quand même tout en regardant les ringards tatoués dans les yeux. Plus cabillaud que sar commun donc. Un gamin de valeur.

Irlande du Nord (7/10) : Le trublion sympathique de la classe. L’élève nord-irlandais fait partie de ces gamins qui foutent le bronx au fond de la classe, mais vu qu’ils ont toujours le sourire, ils nous communiquent leur joie de vivre. Malgré des capacités plutôt limités sur le plan scolaire, sa bonne volonté a fini par être récompensée. Et on est très heureux pour lui.

Encouragements

France (6,5/10) : Se présentait à l’examen avec pas mal de pression, car c’est toujours stressant de passer un grand oral devant tant de gens qu’on connaît. En outre, le petit Français avait connu des révisions compliquées, en fricotant avec des bad boys qui lui ont fait perdre du temps et de l’énergie bêtement. Un peu empruntée au moment de se lancer, la France hésite looooooongtemps à chaque nouvelle question avant de finir par trouver la réponse quand le temps presse. Le kid bleu-blanc-rouge peut dire merci à son talent et à ses antisèches qui sentent bon la banlieue de Londres, les premières épreuves n’étaient qu’une formalité. C’est maintenant qu’il va falloir remplir les copies avec plus d’application.

Albanie (5/10) : C’était évidemment trop juste pour aller plus loin, mais les Albanais sont tombés les armes à la main en concluant leur voyage par une victoire contre ce cancre de Roumain. Un duel d’élèves en difficulté très attendu par les conseillers d’orientation, sponsorisé par les caravanes Hobby, et qui a tenu toutes ses tristes promesses en accouchant d’un 1-0 maigrelet. Encourageant malgré tout pour l’Albanie, qui fréquentait une classe européenne pour la première fois de son histoire.

Belgique (6/10) : Le gamin revanchard, vexé de son mauvais début d’année, qui entend bien prouver à ses parents qu’il n’est pas un cas social. L’élève belge est considéré comme l’un des plus talentueux de la classe. Et pour une fois que les professeurs lui font confiance, il a déçu d’entrée. Mais grâce à ses facilités, il a fini par remonter la pente. S’il continue sur cette lancée, il pourrait largement figurer au tableau d’honneur en fin d’année. Il faudra juste être un peu plus organisé dans le travail.

Italie (6,5/10) : Les professeurs ne savent plus quoi penser de l’élève italien. Alors qu’on attendait pas grand-chose de lui en début d’année, il a rendu une première copie parfaite. Du coup, on s’est remis à être exigeant avec lui. Pour le deuxième contrôle, sa plume a été décevante, mais il a tout de même fini par obtenir une bonne note. Mais le dernier test du semestre a été catastrophique, avec une présentation dégueulasse. Limite du foutage de gueule. Mais on sait que l’élève italien répond souvent présent lors des épreuves charnières. On attend.

Irlande (5,5/10) : Pour être honnête, on se préparait déjà à écrire une lettre au rectorat pour faire une demande de redoublement concernant l’élève irlandais. Sauf que discrètement, dans son coin, sans faire de bruit, l’Irlande a bûché toute la nuit avant de passer le test final. Et ses résultats à ce dernier contrôle ont été pleinement satisfaisants. À tel point qu’ils ont été suffisants pour rattraper de mauvaises notes jusque-là. Une bonne surprise pour un élève très motivé.

Passage de justesse

Slovaquie (5,5/10) : Que retiendra t-on de la phase de poules de la Slovaquie ? Quelques éclairs de génie et une habileté suffisante pour se faufiler jusque dans ce fameux bus des meilleurs troisièmes. Le genre d’élève impossible à cerner, qui réussit à se hisser dans la classe supérieure parce qu’il n’est pas assez désastreux pour qu’on l’y refuse. En revanche, il va falloir arrêter avec cette manie de gribouiller sur les copies.

Angleterre (6/10) : L’Anglais de la classe ne changera donc jamais. On en attend beaucoup, lui-même sait qu’il n’a qu’à se sortir les doigts du c** pour faire partie des meilleurs élèves, mais il préfère bouder dans son coin et se compliquer la vie tout seul en ne faisant pas les efforts nécessaires. Et toujours une bonne excuse, en plus de ça. Cette fois-ci, on voit arriver le « mes anciens ne sont plus assez performants, mes jeunes sont trop jeunes pour gagner un Euro » à des kilomètres. Le pire dans tout ça, c’est que si les Anglais finissent par avoir un sursaut d’orgueil, ça sera à tous les coups contre les Français en quarts de finale.

Suisse (5/10) : Le petit Suisse a soigneusement évité de se faire manger, et a vogué nonchalamment jusqu’à une qualification prévisible à la deuxième place de son groupe de travail. Rien de grandiose, ça passe en touchant la barre, mais personne ne s’attendait pas à de grandes envolées lyriques. Bon point à noter, a réussi à rester mobilisé même en ayant cassé presque tous ses crayons lors de l’examen de français dimanche dernier. Office Depot aurait fait son mea culpa depuis.

Portugal (4,5/10) : Fernando n’a toujours pas compris la différence entre être et paraître. Au premier coup d’œil, il y a les traits fins, le cheveu soigné, bien peigné et le clinquant. Puis on creuse, on fouille et on trouve une immense arnaque. Non, ça ne suffit pas d’être bon en sport, en musique et en arts plastiques.

Redoublement

Turquie (3/10) : On peut parler pour lui de syndrome de Stockholm. Tout le monde connaît ce type d’élèves, celui qui pleure après un devoir sur table, car il sait qu’il n’a pas assez bossé, qu’il va rentrer chez lui avec du rouge sur sa copie et qu’il finira la soirée avec des bleus sur la joue. Le petit Fatih le sait déjà : avec de telles prestations et une élimination dès le premier tour, le retour à la maison sera terrible. C’est bien ça, l’enfer d’Istanbul.

Autriche (3,5/10) : La plus grande déception du semestre. Tout était parfait : la pile de cahiers de vacances avait été affichée fièrement à la rentrée, la chemise bien repassée et le pantalon en velours aussi. Puis, l’excès de confiance, la pression familiale et des moyens qui s’envolent face à sa copie. Clairement le prochain invité du Divan de Marc-O.

Roumanie (3/10) : Un redoublement logique au vu de la prestation, mais mis avec des regrets tant on reste persuadé que les Roumains auraient pu mieux faire. À quoi sert d’avoir le gardien titulaire du cinquième de Serie A, un ancien vainqueur de coupe de l’UEFA en défense, une pépite qui cartonne au pays au Steaua, et un capitaine qui a toute la folie et l’ambition de ses 26 ans, si c’est pour reculer devant chaque obstacle ? Plus feignant que bon à rien, l’ami Roumain va devoir cravacher s’il veut espérer tenir la route un jour de ce genre d’épreuves.

Réorientation professionnelle

Tchéquie (2/10) : L’enfant paradoxal : celui qui débarque en sixième avec déjà des poils sous le nez. Pendant deux semaines, Pavel n’a pas affiché autant de confiance aux côtés des crevards de la cour. Sous le préau, il s’est montré timide, a laissé son goûter à la bande à Vicente, sa veste à Fatih, et sa balayette donnée à Ante ne fait pas de lui un crack. Va t’endurcir, gamin.

Russie (1/10) : Il était temps que la cloche sonne, pour les Russes. N’ayant pas appris ses leçons, brouillon, illisible, l’effectif de Leonid Slutsky a soigneusement coché toutes les cases de l’élève dont il n’y a rien à tirer. Tout en étant indiscipliné à souhait, et même violent. Certaines terrasses marseillaises se souviennent encore des coups de colère venus du grand Est, et à aucun moment les Russes n’ont eu l’air de faire des efforts pour faire grimper leur moyenne générale. Et dire que dans deux ans, le monde entier a accepté cette satanée convocation à passer une partie de l’été là-bas. Et tant pis pour ceux qui trouvaient les cartons d’invitation bidons, et qui voulaient annuler pour aller teufer ailleurs.

Suède (1/10) : C’est là tout le problème quand on mise tout sur sa matière forte. Comme prévu, la Suède a cru qu’une excellente note en Zlatan sufirait pour passer dans la classe supérieure. Sauf que l’élève suédois s’est complètement manqué, y compris dans cette matière. Résultat, que des mauvaises notes, et une moyenne générale très, très basse. Et vu qu’apparement, la Suède ne pourra plus jamais compter sur Zlatan, il va falloir partir sur une réorientation complète. Et repartir de zéro. Comme un élève de terminale qui se rend soudain compte qu’il veut devenir cuisinier.

Ukraine (0/10) : Le corps enseignant est désolé, mais un simple redoublement ne suffira pas. Avec trois zéros de suite, il est temps d’arrêter les frais. L’élève ukrainien n’est tout simplement pas fait pour ce lycée. Une réorientation vers un métier plus manuel est à envisager au plus vite. De nombreux autres élèves mériteraient d’avoir sa place, et ce n’est pas juste pour eux.

Par Maxime Brigand, Kévin Charnay et Alexandre Doskov

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