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Le bilan du premier tour de l’Euro Espoirs

Par Clément Gavard
Le bilan du premier tour de l’Euro Espoirs

Après dix jours de compétition, l'heure est venue de faire le bilan de ce premier tour d'un Euro Espoirs excitant. Si les Bleuets ont assuré l'essentiel en se qualifiant pour le dernier carré, et donc pour les JO 2020, ils n'ont pas du tout convaincu dans le jeu. Et les autres ? L'Allemagne et l'Espagne sont encore au rendez-vous, la Roumanie s'est imposée comme une surprise emballante, pendant que l'Italie et l'Angleterre se prenaient les pieds dans le tapis.

L’Euro Espoirs est la meilleure compétition de l’été Pas de Coupe du monde, ni de championnat d’Europe chez les grands cet été, mais une ribambelle de tournois internationaux pour occuper les amateurs de ballon rond. Entre le Mondial féminin, la CAN, la Copa América, voire même la Gold Cup, ces derniers sont servis. Sauf que pour voir du football, du jeu, des buts dingues et des scénarios renversants, il fallait se poser devant les jeunes et cet Euro Espoirs. Le match entre l’Espagne et l’Italie pour commencer avait donné le ton et le dernier quart d’heure entre l’Angleterre et la Roumanie restera un moment mémorable de cette année 2019. Le bilan de cette phase de poules ? 64 buts en 18 matchs. La conséquence d’une formule aussi cruelle qu’intéressante – seuls les premiers et le meilleur deuxième sont invités dans le dernier carré – obligeant les équipes à ne surtout pas négliger le premier tour. Et puis, quel plaisir de découvrir les stars de demain !

Le jeu des Bleuets ? Quel jeu ?Il faut dire les choses comme elles sont, la qualification des Bleuets est un petit miracle. Si personne ne peut enlever la force de caractère de cette équipe – il en fallait pour renverser l’Angleterre –, il est possible de s’interroger sur le jeu proposé. En trois fois 90 minutes, les Français n’ont quasiment rien montré : aucune maîtrise, un collectif inexistant et des individualités pas toujours au niveau. Même après l’ouverture du score de Moussa Dembélé contre une faible Croatie, ils ne sont jamais parvenus à emballer la partie, ni à la gérer en toute sérénité. Dans ce premier tour globalement réjouissant, les Bleuets sont peut-être la seule équipe devant laquelle il était possible de s’ennuyer. Encore mardi soir, dans un match piégeux et décisif contre la Roumanie, ils n’ont pas du tout brillé, proposant un spectacle digne des plus grands navets du cinéma. « Il faut arrêter avec ça, s’est défendu Sylvain Ripoll. On a réussi à la contenir, et notre maîtrise en deuxième période nous a permis de ne pas souffrir. On aimerait survoler tous nos matchs, terrasser nos adversaires, mais c’est une compétition très relevée. » Sauf qu’après les prestations inquiétantes des U20 au Mondial plus tôt en juin, cela commence à faire beaucoup. Et contre une Espagne mieux rodée collectivement, la tâche s’annonce très compliquée en demi-finale.

La France de retour aux JO : mission accomplie Il y a une chose que l’on ne peut pas enlever à ces Bleuets : ils aiment jouer avec l’histoire. En survolant leur groupe de qualifications, ils ont permis à la France de participer à l’Euro Espoirs pour la première fois depuis 2006. C’est tout ? Non, en Italie, la bande à Ripoll a rempli le premier objectif (et peut-être le plus important) : faire partie du dernier carré pour décrocher une qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo, qui auront lieu en 2020. « C’est exceptionnel, gigantesque, quelque chose de fabuleux dans une carrière de sportif de haut niveau » , s’est réjoui le sélectionneur après le nul contre la Roumanie (0-0). Une performance qu’il ne faut surtout pas sous-estimer, les Bleus n’ayant plus participé aux JO depuis Atlanta en 1996. « Les Jeux olympiques, c’est extraordinaire, a souri Paul Bernardoni mardi soir en zone mixte. On ne se rend pas encore compte. On va entrer dans le stade pour la cérémonie d’ouverture, et quand j’étais petit, je regardais les Jeux à la télévision, c’est ce qui m’a donné envie de faire du sport. Tout le monde regarde les Jeux, c’est énorme. » Même Kylian Mbappé a des étoiles dans les yeux.

Upamecano-Konaté, attention soliditéLa charnière centrale ne devrait pas vraiment poser de problèmes à l’équipe de France dans les années à venir. Au pire, elle donnera quelques maux de tête aux futurs sélectionneurs au moment de désigner les heureux élus. Car s’il y a bien une satisfaction chez les Bleuets après ce premier tour, c’est le duo Konaté-Upamecano en défense. En trois rencontres, la France a seulement encaissé un but – le fruit de la petite balade de l’Anglais Phil Foden –, confirmant sa solidité et la fiabilité de ses deux centraux. Une association made in RB Leipzig, puisque les joueurs de 20 piges évoluent tous les deux dans le club allemand, où ils étaient souvent associés la saison dernière avant la blessure au genou de Dayot Upamecano. Ce dernier semble en tout cas le plus proche du groupe de Didier Deschamps et il ne serait pas étonnant de le voir honorer sa première sélection dans un futur proche. Et dire que le forfait d’Abdou Diallo, le défenseur de Dortmund, devait être un coup dur…

La Roumanie, c’est un grand oui « La Roumanie semble être une nation un peu plus faible. Mais il ne faut pas non plus la prendre à la légère » , précisait Gautier Larsonneur pour So Foot quelques jours avant le début de la compétition. Et le gardien brestois n’avait pas tort. Un duel France-Angleterre pour la première place du groupe C ? C’était compter sans une surprenante Roumanie, qui avait déjà devancé le Portugal, la Bosnie ou encore la Suisse lors des éliminatoires. En giflant la Croatie pour commencer (4-1), avant de faire tomber les Anglais dans une partie folle (4-2), les Roumains ont rapidement fait comprendre qu’ils n’étaient pas venus en Italie pour faire du tourisme. Un jeu léché, enthousiaste et quelques pépites : la bonne formule pour s’imposer comme la révélation de cet Euro Espoirs. Une chose est sûre, Hagi, Pușcaș, Coman et compagnie se sont fait un nom – pour ceux qui ne connaissaient pas déjà les phénomènes – sur la scène européenne. Ce n’est pas un hasard si les deux premiers comptent déjà une poignée de sélections chez les A (4 pions en 8 capes pour Pușcaș). Et si la Roumanie retrouvait de sa superbe dans la prochaine décennie ?

Ceballos et Waldschmidt, talents fousComme en 2017, l’Espagne et l’Allemagne sont au rendez-vous. En Pologne, les deux sélections s’étaient retrouvées en finale pour un court succès des Allemands (1-0). Et deux ans plus tard, elles pourraient s’offrir un second acte puisqu’elles ne s’affronteront pas dans le dernier carré. Encore une fois, les Espagnols peuvent compter sur le talent de Dani Ceballos, déjà excellent il y a deux ans. À 22 ans, le milieu de terrain a remis ça cette année, inscrivant un but monstrueux lors du premier match perdu contre l’Italie (1-3) et s’imposant comme le chef d’orchestre d’une équipe talentueuse et emballante. Une vision du jeu folle, une qualité technique délicieuse et des coups de génie à chaque rencontre, voilà comment résumer le premier tour du joueur du Real Madrid, qui pourrait agiter le mercato, étant indésirable aux yeux de Zidane.

Les Allemands, eux, se sont qualifiés plus difficilement en arrachant le point du nul contre l’Autriche. Mais ils ont aussi marqué les esprits en corrigeant la Serbie (6-1) et ils pourront compter sur l’attaquant Luca Waldschmidt, meilleur buteur du tournoi jusque-là avec cinq pions en trois matchs, dont une petite merveille contre l’Autriche. Pas vraiment une surprise pour les suiveurs de la Bundesliga, le joueur de 23 ans ayant planté neuf fois cette saison avec Fribourg. Vivement la suite !

L’Angleterre et l’Italie, les deux grands perdants Dans une compétition où le moindre faux pas peut coûter la qualification, des gros morceaux devaient forcément tomber avant le dernier carré. Et les deux victimes s’appellent l’Italie et l’Angleterre. À la maison, les jeunes Azzurri voulaient absolument aller chercher le trophée et ils ont certainement longtemps espéré voir la Roumanie crucifier les Bleuets pour arracher le dernier billet pour les demi-finales, mardi soir. Mais le but n’est jamais arrivé et les Italiens ont dû se faire une raison : ils ne gagneront pas le tournoi pour une sixième fois, alors que leur dernier succès remonte à 2004. Pourtant, l’Italie pouvait nourrir de belles ambitions au regard des pépites appelées (Kean, Chiesa, Zaniolo, Tonali ou Barella) et la prestation très aboutie contre l’Espagne (3-1) pour démarrer. Mais la défaite surprise face à la Pologne (0-1) aura finalement tout gâché.

Autre déception : l’Angleterre, qui termine avec seulement un petit point. Si cette génération des Young Lions avait tout raflé en 2017 (Euro U19, CDM U20 et U17), elle n’a pas assumé son statut lors de cet Euro. Malgré sa supériorité sur les Bleuets et des rencontres spectaculaires contre la Roumanie et la Croatie, les Anglais ont payé leurs errements défensifs et peuvent déjà rentrer à la maison.

Par Clément Gavard

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