LDC : Lyon tient tête au Barça
Se qualifier va être tendu mais reste possible, grâce à un aller de l'OL. Au retour, y'aura p'tet même un match.
Dès le coup d’envoi, confirmation de l’attitude lyonnaise. Puel n’a pas changé son organisation. Ses troupes, en 433, vont jouer le jeu contre la meilleure équipe du monde. Mais Lyon est déjà totalement dans son camp à la 5è minute et n’a pas encore franchi la ligne médiane balle au pied. LA première fois sera la bonne : coup-franc près de la touche gauche des buts de Valdès. Alors même si ce but, tout le monde l’aurait pris mais quand même, comment est-ce possible de jouer à ce niveau avec un tel portier ?
Dans leur maillot jaune fluo, les mecs de la sécurité ouvrent le score. C’est la meilleure chose qui pouvait leur arriver. Du coup, Lyon joue haut, y croit, récupère, s’active au maximum, met la pression sur les Catalans et fait preuve d’une attitude exemplaire, malgré les quelques tacles un peu appuyés de Grosso et Toulalan. Keita et Ederson accompagnent bien Benzama qui du coup peut décrocher et faire le liant.
C’est un super match, un vrai régal. Le match a à peine eu le temps de commencer qu’il a déjà changé, avec ce but du capitaine lyonnais. Le problème de ce but, un peu venu de nulle part, c’est qu’il conforte Lyon – avec un but d’avance – dans la mauvaise idée d’attendre Barcelone. Lyon n’est plus dans l’urgence. Barcelone a maintenant la maîtrise du ballon. Ce match s’inscrit comme la confirmation que, quel que soit l’enjeu ou l’adversaire, le FC Barcelone aura toujours, mais alors toujours la possession de balle. Mais sa défense semble fébrile. On le répète, on assiste à un super match, avec une énorme intensité. La bataille fait rage au milieu entre Touré et Makoun, une bataille intense, super intense. Toulalan ne lâche rien, le milieu lyonnais se défend plus que bien contre celui de Barcelone, auquel manque Iniesta mais Touré compte pour deux. Busquets, lui, est un joueur fin et racé mais un peu juste à ce niveau, Xavi est un peu en dedans, un peu léger pour survivre au milieu de ce chantier.
Ça fait plaisir de voir les Français évoluer à un tel niveau. Gros pressing, qui gène beaucoup le Barça, impossible pour les Catalans de s’organiser comme ils le voudraient, depuis leurs bases arrières. Juste avant la mi-temps, les Lyonnais accusent le coup physiquement, ils ont sans doute besoin de récupérer.. Le pressing s’en ressent, les relances de la défense aussi.
Fin de la première mi-temps, Barcelone a la possession mais dominer n’est pas gagner ; Lyon a davantage de situations dangereuses. Le champion de France se montre tout à fait capable d’évoluer à ce niveau, le plus haut, sans rougir. Ça change de l’opposition en championnat Orange. Lyon serait une équipe étrangère, beaucoup la respecteraient bien plus. Elle souffre de son image en France, au quotidien.
La deuxième mi-temps confirme les super intentions lyonnaises. Devant, Benzema fait un sacré match – entaché de deux trois mauvais choix certes – et monopolise l’axe. Karim subit donc des prises à deux, voire à trois avec Puyol qui revient couvrir, ça complique sacrement la tâche pour la pointe lyonnaise mais ça laisse de la place à Keita, volontaire mais brouillon, et surtout à Ederson dans le dos d’Alvès qui monte beaucoup.
Ainsi, Barcelone passe systématiquement par sa droite, un peu par le milieu en jeu direct, jamais à gauche, du côté de Puyol et d’Henry. Mensah n’a pas grand chose à faire, à la différence de Grosso. Mais l’Italien gère bien Messi, il lui fait perdre du temps, ce qui permet le repli de ses coéquipiers. Cris et Boumsong font un très bon match, même si Eto’o reste capable de marquer à n’importe quel moment. Comme son équipe d’ailleurs. Malgré la résistance lyonnaise, qui s’organise autour du Cris et Boumsong, impeccables, et d’un Lloris parfait. Rien qu’avec ce match il a définitivement enterré Mandanda pour le poste en Edf.
Mais voilà, le but du Barça lui pendait au bout du nez, même si son équipe a vraiment tout fait pour l’éviter. Henry sur une tête plongeante donc, alors qu’il n’avait rien fait jusque-là – ni après. Mais voilà, devant le but, c’est tout de même loin d’être le plus mauvais.
Fin du match. N’empêche, Lyon a joué sans complexes. Toute l’équipe est vraiment rentrée dans le lard de Barcelone et aurait même pu, et dû sans doute, mener 2-0 avec les occasions de la première mi-temps. Reste que si Lyon fait le même genre de match à Barcelone, les Blaugranas vont énormément souffrir. Et s’ils ne font pas un super match, les Gones peuvent se qualifier. C’est loin d’être gagné pour Barcelone ce qui, pour Lyon, est déjà une victoire.
Simon Capelli Welter
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