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La montée de Lai

Par Maxime Brigand
La montée de Lai

Arrivé au début du mois d'août à la tête de West Bromwich Albion avec de solides ambitions, l'homme d'affaires chinois Guochuan Lai est déjà attendu au tournant par des supporters qui rêvent de voir leur club enfin grandir et qui attendent des noms. Pendant ce temps-là, Tony Pulis flippe sous sa casquette.

À l’époque, il n’avait que quatre ans. Il ne reste que des images d’archives où défilent la touffe de Brendon Batson, le charisme de John Wile ou encore la moustache d’Ally Robertson. L’écran laisse également apparaître la belle gueule de Bryan Robson. Les scènes se disputent entre l’ambassade de Grande-Bretagne de Pékin, les effluves et la Grande Muraille d’où est née la légende de John Trewick sur cette phrase devenue célèbre : « Ouais, c’est sympa, mais quand on a vu un mur, on les a tous vus, non ? » L’été 1978 a écrit l’histoire et représente encore aujourd’hui la bascule vers une certaine normalité. Rien ne devait vraiment se passer comme ça, mais bon : le gouvernement chinois a invité l’équipe nationale anglaise, la proposition a été déclinée, donc l’ancien propriétaire de West Bromwich Albion, Bert Millichip, a sauté sur l’occasion pour filer trois semaines à Pékin avec ses gars et son nouveau coach, Ron Atkinson. Voilà comment WBA est devenu la première équipe de foot anglaise à filer en tournée en Chine il y a un peu moins de quarante ans maintenant. Voilà donc aussi comment les Baggies ont ouvert les portes, mais surtout comment un certain Guochuan Lai a découvert l’existence de ce qu’était une grive, ce petit oiseau posé sur le logo du club des West Midlands.

Le chapitre, la continuité et l’appétit chinois

Aujourd’hui, le football de la région n’a plus le même visage. En 2010 encore, les West Midlands célébraient le fait que pour la première fois depuis vingt-sept ans, la Premier League comptait dans ses bras quatre clubs issus de leurs frontières : Aston Villa, Birmingham, Wolverhampton et West Bromwich Albion, aujourd’hui seul survivant dans l’élite. Alors fin juillet, l’Angleterre du foot se préparait tranquillement à voir WBA reprendre une saison chez les grands entre le confort et un projet qui stagne depuis maintenant plusieurs années. Et la nouvelle est tombée le 5 août par un communiqué écrit de la plume du propriétaire de l’époque, Jeremy Peace, en poste depuis quatorze ans : « Je crois vraiment que la vente du club va permettre à Albion d’ouvrir un nouveau chapitre de son histoire tout en se basant sur les valeurs qui ont fait ce qu’est devenu le club aujourd’hui. » La révolution vient de s’enclencher et est confirmée quelques minutes plus tard sur le visage de Guonchan Lai, jusqu’ici relativement inconnu en Chine malgré son business affirmé dans les villes durables et sa position de patron du groupe d’investisseurs chinois Yunyi Guokai (Shanghai) Sports Development Limited. Coût de la transaction : entre 150 et 200 millions de livres selon plusieurs sources.

Voilà donc maintenant une vingtaine de jours que Guonchan Lai, quarante-deux ans, est le nouveau boss des Baggies, un peu moins de quarante ans après le voyage initiatique de WBA en Chine. C’est une révolution mais surtout le souffle supplémentaire d’un vent qui passe actuellement sur les West Midlands, car en l’espace de quelques mois, Villa, Birmingham et Wolverhampton ont hissé le pavillon chinois. Il faut donc s’y faire. « Je suis très excité et je me sens privilégié d’avoir la chance de devenir le nouveau propriétaire de ce grand club, a expliqué Lai lors de sa première prise de parole. Ma première priorité sera de travailler avec les structures actuelles du club, en respectant son héritage et la philosophie qui a fait ses succès. » Le nouveau propriétaire a donc rapidement confirmé Tony Pulis dans ses fonctions, là où le conglomérat privé Fosun, à la direction de Wolverhampton, a éjecté Kenny Jackett, en poste depuis mai 2013, dès son arrivée pour installer Walter Zenga sur le banc des Wolves. Dans un rapport publié l’an dernier, Xi Jinping, le secrétaire général du Parti communiste chinois, expliquait vouloir faire de la Chine une nouvelle « puissance mondiale dans le foot » . Après Milan, la France (Sochaux, Nice, bientôt Auxerre ?), City, l’Atlético, voilà une nouvelle pierre de posée.

Au bout de l’ennui

Il faut maintenant regarder le tableau d’un club où Jeremy Peace va rester cette saison pour assurer l’intérim et où l’ancien proprio de Blackburn John Williams vient d’être installé à la direction. Après la première sortie de la saison à Londres face à Crystal Palace (1-0), Tony Pulis a parfaitement résumé la situation en appelant la nouvelle direction à « renforcer un groupe qui a besoin d’expérience. Je suis là depuis maintenant vingt-deux mois. Ce club stagne et il doit maintenant grandir. » Depuis ? Pas grand-chose, excepté l’arrivée en prêt du jeune Brendan Galloway en provenance d’Everton et un coup manqué avec Christian Benteke qui a préféré signer à Crystal Palace. Alors, forcément, du côté de The Hawthorns, le temps des premières questions est vite arrivé : Pulis le pragmatique est-il vraiment l’homme de la situation ? Pourquoi tant de frilosité sur les dernières semaines du marché des transferts ? Va-t-on être obligé de se farcir encore si peu de spectacle pendant de longs mois ?

Les chiffres ne mentent jamais. La saison dernière, WBA a terminé quatorzième du championnat, avec l’avant-dernière attaque de Premier League, l’une des meilleures défenses et surtout treize rencontres sur 38 sans marquer le moindre but. C’est simple : lors du dernier exercice, les Baggies n’ont jamais gagné par plus d’un but d’écart et ont remporté sept de leurs dix victoires par un strict 1-0. Le tout avec un Berahino bougon entre des envies de départ et des copies sans relief. Non, WBA n’est pas une place de rêve pour vivre le sien, mais c’est pourtant là qu’a décidé de se poser le discret Guonchan Lai. Cette semaine, le club a été sorti dès le deuxième tour de la League Cup par Northampton aux tirs au but et doit enfin lancer son championnat, alors que Pulis est progressivement devenu le favori des bookmakers dans la course au premier entraîneur lourdé de la saison. Lai a donc commencé son mandat dans la douceur, le calme et la discrétion. Il est maintenant temps de se bouger, déjà.

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