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La lettre d’adieu de Juan Carlos Valerón

Par Antoine Donnarieix
La lettre d’adieu de Juan Carlos Valerón

Après une dernière saison passée sous le maillot du club de ses débuts professionnels, El Mago Valerón s’est décidé à quitter le monde du football. Si le meneur de jeu espagnol devait écrire un dernier mot, voilà ce que cela donnerait.

Chère Liga,

Quand tu liras ces lignes, je serai au repos. Un repos prolongé ici, aux Canaries. Tu sais que vis-à-vis de mes coéquipiers, face aux micros des journalistes pour expliquer une victoire, un nul ou une défaite, ou même pour mon dernier match à Las Palmas, j’ai toujours été un homme discret. Parce que c’est ma nature. Et comme tu peux l’imaginer, cette lettre sera dans la digne lignée de ce que j’ai cherché à faire transparaître sur un terrain de football : peu de mots et une certaine sobriété.

Je suis arrivé chez toi il y a presque vingt ans, avec le RDC Majorque, autre club insulaire, à croire que j’étais lié à la douceur de l’air marin. Mon premier match avec toi aura abouti sur une victoire, peut-être un signe. On ne donnait pas cher de notre peau en début de saison, mais nous avons su prendre beaucoup de plaisir ensemble. Oui, ensemble. Sans mes partenaires, je serais un simple passionné du football. Sans mes adversaires, ma carrière serait inexistante. Pour passer le ballon, il me faut un partenaire. Pour dribbler, il me faut un adversaire. Ma réussite avec toi, je la dois donc à Tenerife en 1997, comme à la défense de l’Athletic Bilbao, toujours en 1997. C’est grâce à cela que mon talent s’est fait connaître en Espagne. C’est grâce à cela que mon arrivée à l’Atlético de Madrid s’est faite dans la foulée. Ce fut dur au départ, mais le Vicente-Calderón est devenu une belle maison où mes coéquipiers étaient, encore une fois, essentiels à mes performances. Nous aurions pu faire de très belles choses avec cette équipe. Hélas, quand les finances d’un club sont dans le rouge, cela peut changer le visage d’un collectif. Cette descente était d’une grande tristesse, mais après réflexion, je crois qu’elle m’a offert de nouvelles perspectives. D’une, parce que j’ai retrouvé cet air marin. De deux, parce que j’ai passé les meilleures années de ma carrière au Deportivo La Corogne. Et de trois, parce que je crois avoir rendu heureux mes amis Roy Makaay, Diego Tristán ou Walter Pandiani.

En toute modestie, je pense avoir honoré ce maillot et les supporters du Riazor. D’ailleurs, je les remercie pour leur accueil cette année. Ce que j’aime dans la condition humaine, c’est que nous sommes à la recherche du bonheur. Dès lors, les personnes que la vie nous permet de rencontrer gardent en mémoire les bons moments passés ensemble. Avec La Corogne, nous avons connu cela à Madrid, le 6 mars 2002. Je n’aime pas parler du centenariazo, j’aime parler de la victoire du Super Depor. Je me souviendrai aussi de notre parcours en Ligue des champions 2003/2004. Nous étions capables de perdre 8-3 contre l’AS Monaco, mais aussi d’éliminer la Juventus, comme le grand AC Milan. Des moments magiques comme ceux-là, j’aime les vivre et les faire vivre. Rien n’était impossible. Nous avions toujours une grande foi en nous, dans les bons comme dans les mauvais moments. Comme lorsque j’ai dû soigner mon genou. Je n’ai jamais lâché. Comme lorsque nous sommes descendus en Segunda. Nous n’avons jamais lâché. Après avoir remis le Depor à la place qui est la sienne, à tes côtés, c’était le moment pour moi de tourner ce beau chapitre.

La Roja restera de grands souvenirs pour moi, même si nous ne pouvions rien faire face à cette France en 2000. Même si nous ne pouvions aussi rien faire face à cette Corée du Sud en 2002, pour des raisons différentes… Malgré cela, j’aime penser que notre équipe était séduisante, que mes coéquipiers Morientes, Raúl et tous les autres profitaient de mon travail. Nous aimions jouer au football, et je crois que l’Espagne d’aujourd’hui est une partie de celle-ci. Quand je regarderai l’Euro à la télé cet été à Las Palmas, je peux déjà te dire qu’elle va jouer comme j’aime voir les équipes jouer. L’Espagne possède un bel avenir, et de ton côté, tu seras toujours son ambassadrice de luxe.

En 21 saisons professionnelles, aucune expulsion et peu de cartons jaunes m’ont été attribués. C’est aussi cela, ma manière de concevoir le football. Respecter les règles, les autres. Ne pas faire aux autres ce que l’on n’aimerait pas que l’on nous fasse. Je ne vois pas l’intérêt de stopper la course d’un rival pour enlaidir le football. Je ne vois pas non plus l’intérêt de se laisser tomber pour obtenir une faute. Vivre ce sport, c’est magnifique. Alors j’ai laissé mon football vivre à travers toi, et à présent, la nouvelle génération prend le relais. C’est la vie, et je dois te dire que je ne regrette rien de tout cela. En fait, je souhaite juste ajouter trois derniers mots : merci pour tout.

Jean-Charles V.

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Par Antoine Donnarieix

PS : Évidemment, c'est une fiction, hein...

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