- Serie A
- 15e journée
- Juventus/Torino (3-0)
La Juve va bien, merci pour elle
Sans forcément être brillante ce soir, la Juventus a disposé du Torino (3-0) lors du derby turinois. En supériorité numérique à partir de la 38e minute, la Vieille Dame a vraiment galéré pour trouver la faille, mais a ensuite déroulé. Les poursuivants sont prévenus.
Juventus – Torino 3-0Buts : Marchisio (56e, 84e), Giovinco (67e)
La défaite de San Siro est (presque) déjà oubliée. La Juve devait réagir, comme après la défaite contre l’Inter. Et la Juve a réagi, comme après la défaite contre l’Inter. Le Torino ? Balayé, 3-0. Mais gare à se fier au score fleuve… D’abord, on aura su apprécier le retour du Derby della Mole, après trois ans d’absence. D’autant que ce derby turinois a été riche en rebondissements. Et en faits de jeu. On notera ainsi une expulsion et un péno justement infligés au Toro, pourtant bien parti dans son match. Des éléments qui auraient dû aider la Juve, en manque de points et de confiance ces derniers temps en championnat. Mais la Juve a galéré. Le péno, Pirlo l’a raté. Et concernant sa supériorité numérique durant une heure de jeu, elle aura mis du temps à en profiter. Elle débloque finalement la situation en seconde période, avant de s’imposer largement face à un Toro qui a lâché prise. Attention, toutefois. Le score de 3-0 n’efface pas intégralement les difficultés de la Vieille Dame en matière de finition. Bon, difficultés ou non, les Bianconeri prennent toutefois cinq points d’avance sur le Napoli en tête du championnat, en attendant les matchs de demain. Conte, qui fera son retour sur le banc la semaine prochaine, appréciera au moins les chiffres.
Le Toro rivalise, avant le rouge
Au regard de la différence de standing entre les deux clubs, on pouvait penser que la Juve mettrait directement le pied sur le ballon. Bien au contraire. Le Torino montre d’entrée qu’il a des arguments, et qu’il ne s’est pas déplacé au Juventus Stadium pour défendre. Mais en dépit de la sérénité étonnante du promu, passé le quart d’heure de jeu, la physionomie attendue se met en place : la Juve tient le ballon, et le Torino attend le contre. Au fil des minutes, la domination bianconera se fait même insolente. Mais encore une fois, comme on peut le constater sur ses dernières rencontres de championnat, la finition fait défaut. Vučinić et Givinco n’y arrivent pas, c’est donc Pogba qui tente sa chance et se procure les meilleures occasions, avec deux frappes lointaines qui obligent Gillet à la parade. Les deux protagonistes se retrouveront sur une action litigieuse, où l’arbitre siffle une faute inexistante du Français qui s’apprêtait à frapper dans des buts vides… Dans la foulée, le Toro se procure une énormissime occasion par Meggiorini, qui manque d’un rien l’ouverture du score, en duel face à Buffon. Puis le tournant du match. Glik, le défenseur du Torino, est expulsé pour un tacle ultra-dangereux sur Giaccherini (36e). Le Toro est réduit à dix et, quelques instants plus tard, l’homme en noir sanctionne d’un péno un accrochage de Basha sur Pogba dans la surface. Ce péno, Pirlo le catapulte au-dessus (41e). Oui, Pirlo. Et non, la Juve n’y arrive décidément pas. Mais elle a le temps pour elle. D’autant que dans ce contexte, le Toro a perdu toute sa sérénité…
Marchisio libère la Juve
Le match reprend sur des bases semblables, avec un siège des cages de ce pauvre Jean-François Gillet. Mais les Bianconeri ne semblent pas avoir réglé la mire à la pause : successivement, Pogba manque une tête à bout portant, et Vučinić voit le cadre se dérober sur une déviation face au but. Juste le temps de se demander si la Juve n’est pas maudite, que Marchisio vient enfin libérer tout un stade, en collant une tête au second poteau, sur un centre de Giovinco (1-0, 56e). Un Giovinco nullissime jusque-là, qui à l’instar de son club, se libère un peu plus avec l’ouverture du score. C’est donc lui qui offre un double avantage aux siens, sur une frappe croisée à l’entrée de la surface (2-0, 67e). Le match est plié, la Juve continuera de pousser, manière de faire le plein de buts et de confiance. Gillet joue les pompiers en s’offrant deux parades totalement folles sur une tête à bout portant de Pogba et sur une reprise de volée aux cinq mètres de Bendtner. Mais le Belge ne peut pas sauver les meubles éternellement. Marchisio, en toute fin de rencontre, fait ainsi fructifier une remarquable déviation de la poitrine de Vučinić, pour clôturer le score (3-0, 84e). De la confiance, cette Juve en avait rudement besoin. Désormais, elle peut aller braver le froid ukrainien en étant assurée d’être leader de Serie A. Une belle soirée, au final.
Alexandre Pauwels