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  • 2010
  • Barrage France/Eire (1-1)

La France, majeur en l’Eire

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La France, majeur en l’Eire

Mauvaise foi, subjectivité, malaise identitaire. Trempez-ça dans ce que vous voulez. N'empêche, le pays français a eu la victoire qu'il méritait, hier, face à l'Irlande. En trichant salement. Le plus insupportable étant évidemment de voir le vilain responsable fanfaronner après son offense. Pour en finir une fois pour toutes avec les jeux de mots malpropres qui ont accompagné le nom de l'adversaire des Bleus durant l'avant-match, saluons Thierry Henry, qui permet à son pays de monter dans l'avion pour l'Afrique du Sud. Le majeur en l'Eire.

Dieu a la double nationalité. Depuis hier, au-delà de son passeport argentin, le parrain de la religion est aussi Antillais. “La Mano Negro”, diront les mecs à l’humour gras. Ça, c’est pour les anachorètes, les gens qui cherchent l’anecdote ou ceux qui tuent le temps en coloriant des frises historiques. Pour le reste, il n’y a qu’une chose à retenir : la France est un pays qui mérite de se noyer dans un flot de glaires. Pour plein de bonnes raisons.

Avant chaque match, Domenech a droit à son lot de jets de salive de la part de la presse adverse. C’est une pratique qui est devenue un réflexe légitime car il faut bien l’avouer, durant son mandat vieux de soixante-quatre mois, le sélectionneur national a généreusement cultivé son côté détestable. Mais là où le lectorat français très moyen avait le droit de tomber dans le panneau, les canards nationaux n’auraient pas dû réduire ça à des attaques personnelles. Domenech n’est ni plus ni moins le porte-drapeau du tissu bleu-blanc-rouge.

D’une manière générale, le Français est moche, bon à rien et moraliste. Incapable d’assumer son Histoire, encore plus incompétent quand il s’agit de s’en fabriquer une. Alors son équipe de foot fait office de cache-sexe.

Astorga, la cerise sur le baba au rhum

Alors quoi ? Alors hier, David “quota” Astorga s’est senti pousser des ailes. Malgré les trente-six ralentis dont il s’est goinfré avant d’aller tapiner son micro au nez des Bleus, l’homme de terrain de TF1 n’a pas eu le cran d’axer son intervention sur la “triche” de Thierry Henry. Rien qui mérite la peine capitale, certes. En revanche, ce qu’il y a de plus blâmable, c’est qu’il a préféré –entraîné par son cœur de bon citoyen- se soumettre à l’hypocrisie patriarcale de son pays, réclamant à William Gallas quelques mots en créole, avant de demander à Domenech de chanter “Asimbonanga”, puis d’insister lourdement auprès du sélectionneur national en lui lâchant un « Ah ! On entend du zouk derrière vous. C’est bien, tout ça » . Véridique.

Mais si le côté dérangeant de l’Hexagone se résumait à un Noir qui se maquillait sous le feu des projecteurs, ça se saurait. Dans le même style, il y a ces supporters gerbants. On a le droit de changer d’avis, d’être mi-homme mi-girouette, mi-pute mi-soumis. Et puisque c’est autorisé, une grande partie des 79 145 spectateurs présents au Stade de France hier ne s’en est pas privé. Les broncas qui ont rythmé la soirée (début du match, sorties de Gourcuff et de Gignac, apparitions de Domenech ou de Sarkozy sur l’écran géant) ont hideusement été noyées dans la communion d’après-match. Comment peut-on jaboter la Marseillaise d’une corde vocale, et réclamer la tête d’un sélectionneur, d’un président de la République et de plusieurs joueurs de l’autre ? Ces fans aux perruques tricolores, à la gueule camouflée aux couleurs du drapeau… Équipe de trans’… Tout ça donne envie de se foutre les doigts au fond de la bouche et de se caresser la glotte jusqu’à c’que débit d’impuretés s’en suive. Au vrai, le seul moment d’évasion a bizarrement émané de la bouche de Christian “Calamity” Jeanpierre, à minuit et trois poussières. « Tout de suite, New York section criminelle. Bonsoir » .

Matthieu Pécot

On était à la fête du FC Montlouis contre les Girondins de Bordeaux

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