L1 : «Paris, t’es fessé quatre à un !»
Paris s'est fait marcher dessus. Ecrasé par un Toulouse hyper efficace qui nous a rappelé le 4-5-1 de la Norvège monolithique de l'affreux Egil Olsen (1990-98). Rock around the bunker... Avec 52 points chacun, Toulouse (4ème) devance Lille (5ème) et Paris (6ème), à 4 points du leader lyonnais. Paris aurait-il décroché ?
Une méchante charnière Didot-Sissoko au milieu, juste derrière les attaquants. Didot à la dynamo, grand manœuvrier tourné vers le grand large et Sissoko à la ligne de flottaison, qui stabilise le bloc mastoc. Le reste, c’est du sanglier fonceur et accrocheur : Gignac, Braaten et Bergougnoux (plus marcassin que les deux autres).
Toulouse est méchant, costaud et agressif. Toulouse est revanchard : Gignac était remplaçant la saison passée, Didot viré de Rennes, Carasso barré par Mandanda à l’OM. Toulouse a vu la mort en face la saison passée (17ème et premier non relégable). Toulouse a changé de coach, Casanova : zéro séduction, tout dans l’efficacité. Efficacité sanglière : qui pouvait arrêter Braaten hier soir ? En tous cas pas Paris, déchiré au bas-ventre par les canines du Norvégien, avec les tripes à l’air qui pendouillent…
D’abord le scénario-type que Paris déteste : être mené très tôt et devoir faire le jeu. Dès la 6ème minute, un coup franc indirect de Didot aux 30 mètres vers Bergougnoux tout seul côté gauche : frappe à la Titi Henry dans la lucarne opposée, 1-0. Paris ne s’en remettra pas. Toulouse se replie à 9 dans sa moitié, laissant Braaten rayer le parquet parisien et Gignac plomber tout seul une défense axiale expérimentale (Sam Traoré et Mabiala, vu la suspension de Camara). Gignac tout solo double la mise sur un centre de M’Bengue (40ème) et Sissoko bazarde un missile sous la barre aux 16 mètres sur un corner à ras de terre de son siamois Didot (45ème) : 3-0 pour le TFC à la mi-temps. Fini-foutu.
On a bien compris que Paris est sur la jante et que sa profondeur de banc est trop limitée. Paris manque trop de vitesse pour espérer bouger un bloc défensif toulousain bien pris en main par Capoue, placé devant la défense. La deuxième mi-temps n’apportera rien de bien concluant pour le PSG. Si un Sessegnon audacieux transperce souvent le premier rideau, il se casse les dents sur la deuxième muraille qui a déjà neutralisé Hoarau et escamoté Giuly. On comprend mieux pourquoi le TFC et le LOSC n’ont pu se départager qu’aux tirs au but en Coupe de France, cette semaine : quand deux blocs se rencontrent, ils se racontent des histoires de blocs. Et Paris s’y est cassé les dents. L’impromptu comique de Mabiala ne trompe personne (but à la 71ème) : ce 3-1 surmotive Braaten qui multiplie des raids vengeurs. Lancé par Capoue dans le dos de la défense parigote, il s’en va battre Landreau pour un 4-1 sévère mais juste.
Avant de jouer l’OM, le PSG était considéré comme la seule équipe ayant réussi à battre les gros du sommet du classement (Lyon, Bordeaux, Marseille, Lille). Ce n’est plus vrai depuis dimanche dernier, avec la tôle au Parc contre l’OM. Pire : le bilan contre le Téfécé affiche deux défaites (0-1 et 1-4). Sans vouloir cafter, Rothen et surtout Makélélé ont encore plongé. Ça en devient même problématique ce trou axial laissé par Claude à des Sissoko-Didot voraces. Mention spéciale au bloc-béton toulousain et à son maçon en chef, Alain Casanova. Le Stade Français sait à quoi s’attendre dimanche prochain contre le Stade Toulousain…
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