L1 : Paris passe l’épreuve Rennes…
Oubliez le match nul (2-2) contre Santander. Ça ne compte pas : c'était de la C3 et Paris alignait une équipe B. Non, non ! Le vrai « clash », le match-test, le rendez-vous crucial, c'est ce soir contre Rennes, à Rennes ! Un vrai duel au far-Ouest entre deux équipes qui gazent comme jamais et qui affichent leurs ambitions. Paris va-t-il relever le challenge ?
Osons une hypothèse : et si le PSG était surcoté ?… OK, OK ! On se calme : c’est juste une hypothèse… Parce que si Paris a bien battu les gros (Bordeaux, Marseille et Lyon) on peut quand même discuter le contenu de ces victoires.
Au tout début de saison, les Bordelais, venus au Parc, avaient copieusement dominé la rencontre et à l’époque le collectif girondin, pas vraiment rodé, était encore sous le coup de la préparation physique intense qu’il avait avalée durant l’été.
Au Vélodrome, Paris a su profiter des largesses défensives d’un OM parti à l’abordage avec trop de précipitation pour revenir au score. Sans oublier l’incident Ben Arfa et le refus d’Hatem de rentrer à la 60ème, privant les Phocéens d’arguments offensifs durant le money time.
Enfin que dire de la victoire contre Lyon, samedi dernier ? Puel avait aligné une équipe A’, avec Juninho et Benzéma à mi-temps. Sans ses latéraux de métier (Réveillère blessé au Parc, Grosso, Clerc), l’OL, diminué, avait dû jouer avec deux blancs-becs Gassama et Kolodzieczak, pas vraiment expérimentés pour contrer l’attaque et les milieux parisiens. Et puis surtout, les Lyonnais avaient sûrement la tête à leur match contre la Fiorentina en Ligue des Champions. Et quel match ! Rien à voir avec le brouillon rendu au Parc… Pour couronner le tout, on peut aussi se rappeler que ces dernières saisons, même quand il était à la dérive, le PSG était plutôt assez bon dans les grands matchs contre les gros. Même quand il perdait. Alors, bon, voilà : cette saison, avec un peu de réussite, un peu de gniac et une amélioration dans le jeu, Paris a pu gagner des matchs qu’il aurait perdus de peu avant.
Et Voilà ! Preuve est faite que Paris usurpe largement sa 5ème place au classement (plutôt 6ème, d’ailleurs) et que comme on est en décembre, la crise va bientôt éclater ! Sauf que… On ne bat pas ces trois grosses équipes grâce à la chance et la réussite. Et puis Paris a aussi battu Lille, une de ses bêtes noires ces dernières années. D’accord, contre les Lillois, Paris a été solide mais sans génie, n’empêche : Lille est une équipe toujours dure à jouer et Paris s’est imposé là où les autres équipes n’arrachent souvent que le match nul (1-1, en général, le score typiquement Losc). Ce qui nous fait donc bien quatre succès marquants. Mais reste que le PSG a aussi perdu contre deux autres équipes test de L1 : à St-Etienne et à Nice (0-1 et 0-1). Et ce sont ces deux défaites qui interrogent. Parce que ce soir, l’équipe parisienne affronte Rennes, cette autre « équipe test » qui l’a souvent malmenée ces dernières saisons. Paris n’a pas gagné au Stade de la Route de Lorient depuis la saison 2001-2002 et a subi deux défaites pénibles ces deux saisons passées (0-1 puis 0-2).
On l’aura compris : face à un Stade Rennais qui pète le feu, le PSG va passer une véritable épreuve de vérité qui nous en dira plus sur sa valeur réelle. Un nul ou une victoire chez des Bretons en pleine bourre et difficilement prenables chez eux confirmera le bon état de forme des Parisiens et affirmera les grandes ambitions qu’ils se sont découvertes. Si c’est une défaite, elle viendra s’ajouter dans la mauvaise colonne des match test perdus contre Nice, St-Étienne ou Monaco.
Maintenant, Paris a des arguments à faire valoir. Avec un 4-4-2 solide et solidaire, Paul Le Guen semble avoir trouvé la formule tactique qui convient le mieux à son onze-type. Comble de réussite, l’association par paires rend le PSG bien plus costaud, plus dense et plus mouvant qu’autrefois. En défense, Camara est revenu au top, sécurisé par un étonnant Sam Traoré bien en place. En milieu défensif, Clément et Maké fonctionnent mieux, ce qui permet enfin à Clément de briller. Impeccable dans la récupération mais brouillon ou hésitant dans la relance à cause d’un collectif inexistant dans un passé récent, Jérémy Clément assure une transmission vers l’attaque beaucoup plus fructueuse. Dans le couloir droit, un Ceara en progrès et un Sessegnon moins brouillon rééquilibrent le jeu du PSG qui a trop longtemps pesé à gauche, avec la paire Armand-Rothen. Enfin, c’est l’association récente et heureuse Giuly-Hoarau qui a boosté l’attaque parisienne. Giuly est plus libre de ses mouvements, moins soumis aux tâches défensives et de pressing que Hoarau consent à prendre à son compte. Si Hoarau marque un peu moins, c’est au profit du lutin qui avec sa vivacité retrouvée plante des buts importants (3 buts lors des trois dernières journées…)
Voilà. Les deux équipes sont quasi au complet (sauf Rennes, peut-être, privé de Thomert) et affichent un mental d’acier. 4-4-2 parisien contre 4-3-3 rennais : est-ce que Paris, qui n’aime pas trop prendre le jeu à son compte, va quand même pouvoir contrer des Bretons réputés pour leur formidable impact physique ? Pour le PSG, c’est vraiment le match déterminant pour la suite de son parcours en championnat.
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