L1 : OM, PSG, Rennes et Lens à la barre…
Accusés, levez-vous ! Avant de se retrouver dans le box, Marseillais, Parisiens, Lensois et Rennais figuraient avant la saison comme citoyens modèles, capables de fréquenter la haute avec les Lyonnais. La bande des quatre comparaît aujourd'hui en correctionnelle : Rennes est 9ème, Paris 11ème, Marseille 12ème et Lens 18ème. Plaidoiries avant condamnations...
Rennes – Marseille 3-1
Le match aller s’est joué dans la presse, un peu plus tôt dans la semaine : Dréossi-la-pression accuse cash Bruno Coué de favoriser Marseille…parce qu’il est né à Marseille. Imparable. Et c’est vrai que Bruno a été mauvais hier soir. Sur trois actions : le but égalisateur sur léger hors-jeu de Pagis (1-1), la non expulsion du même Pagis pour semelle incrustée dans le tibia de Krupoviesa, et enfin un hors jeu imaginaire d’Akalé sur le côté gauche qui aurait pu aboutir sur un deux contre un avec Cissé contre le gardien rennais. Mais c’est tout. L’expulsion de Krupoviesa (68ème à 1-1) après l’agression vengeresse sur Pagis était bien justifiée, malgré le cinéma du Michaël. Les Marseillais se plaignent depuis de la méthode Coué ( « Dréossi a joué les pleureuses toute la semaine pour influencer l’arbitre, c’est scandaleux ! » ). Avant de jouer les pleureuses à leur tour (Diouf : « Nous sommes tombés dans un traquenard ! » )…
La vérité c’est que Marseille n’a joué que la première demi-heure, le temps habituel que Nasri est en mesure de pouvoir tenir. Encore une fois, il y a un problème Nasri, il serait temps de s’en rendre compte. Quand il assure la transmission milieux-attaquants (Cissé dans l’axe et Akalé à gauche), ou qu’il porte le danger en solo, Samir est impressionnant dans ses accélérations, sa conduite de balle et ses orientations. Le problème, c’est que Samir s’éteint très vite, puis se cache en pointe ou sur le côté, sans vraiment décrocher.
Valbuena, scotché dans le couloir droit alors qu’il est plus à l’aise dans l’axe, n’a pu le suppléer. Quand Sorlin, Lemoine, Leroy ou Pagis décroché ont gagné la bataille du milieu de terrain vers la fin de la première mi-temps (“égalisation” de Pagis à la 39ème), il devenait évident que Marseille allait avoir du mal à gérer son avantage. Rennes a poussé et, à 11 contre 10 (après l’expulsion de Krupo-Gaby-Heinze-Viesa), a logiquement estoqué l’OM sur un doublé de Wiltord (3-1). Un Marseille en demi teinte, avec sa légion auxerroise quand même vaillante : un Cissé potable et combatif (beau but de la tête), un Akalé qui malgré ses 35 ans CFA s’est révélé intéressant et un Benoît Cheyrou dans la moyenne. Outre quelques bonnes relances à gauche dont une qui a amené le but olympien, Krupoviesa a surtout marqué son territoire argentin, rouge sang donc, histoire de présenter sa carte de visite aux blancs-becs de L1…
Côté rennais, beaucoup of blues, bien sûr ! Tout le monde y avait cru à ce statut de challenger de l’OL, honteusement abandonné en route (de Lorient ?). Ceci dit, pas besoin de nous refaire le coup de Laszlos Bölöniaise d’il y a 3 ans, avec une série de 8, 9 victoires d’affilée pour décrocher la C1 cette saison : 3 ou 4 victoires suffisent actuellement. En plus, cette année y’aura pas d’envahissement de terrain à la Beaujoire…Alors, au boulot ! Mention spéciale à Jérôme Leroy, vrai Parisien bouffeur d’OM qui choisit quand même un peu trop ses matches, à Fabien Lemoine, milieu de 20 ans inconnu mais volontaire (n’est-ce pas, Didot ?), à Pagis, peintre “déviationniste” rusé qui complète par petites touches les jolies fresques offensives des Rouge et Noir, à Wiltord, buteur létal et lapin d’Alice au Pays des Merveilles, toujours en retard pour rattraper le train des Bleus qu’il souhaiterait rejoindre. Sinon, déception Jimmy Briand, talentueux mais pour le moins brouillon. Enfin, Guy Lacombe, aux anges, ressuscité : oublié, Paris…
PSG – Lens : 3-0
Authentique. Un peu plus tôt dans la semaine, au centre d’entraînement lensois. Les joueurs sont regroupés autour de Daniel Leclercq qui les druide avec application. A ses côtés, Papin n’écoute pas et fait le con en jonglant de la tête avec le ballon, genre « Ecoutez le vieux, les gars ! L’en connaît un rayon et que moi j’suis assez d’accord avec lui, même si j’m’en branle un peu…De toutes façons, on est foutus ! » …Au Parc, Leclercq est dans les tribunes à côté de Philippe Séguin. Il donne des consignes au portable. Sur le banc, les adjoints de JPP découvrent la technique du SMS : le portable qui vibre et qui sonne, le voyant “nouveau message” qui s’allume, le clapet à ouvrir et la touche “message” à presser…Côté lensois, les ondes du choc psychologique sont très lentes à descendre vers le banc puis vers le terrain. La preuve, le tir de Boukari va indirectement sur la barre, dévié par Landreau. Heureusement, les ondes du déclic parisien se propagent à la vitesse lumière d’un char à bœufs, c’est-à-dire beaucoup plus rapidement que les ondes du choc psychologique artésien. La preuve, la tête de Diané va directement sur la barre (43ème).
Tout ça pour dire que Paris s’est enfin ressaisi au Parc à la faveur d’un Lens plutôt faiblard, après une première mi-temps plutôt à la limite du consternant et grâce à un coup du sort : la blessure de Digard, remplacé par un Diané de chez Fauchon. Amara a servi un caviar à Pauleta (1-0, 58ème) et s’est offert deux coupes de champagne en rotant bien fort sur les “sans et hors” (3-0, 65 et 67ème).
Paris va mieux ? Oui. D’autant que son calendrier est solaire : Valenciennes au Parc en quarts de Coupe de la Ligue, déplacement chaparde à Lorient et réception sadique de Metz. Lens va mal ? Non. Lens va très mal. Surtout quand JPP fait l’otarie dans le dos de Leclercq.
Chérif Ghemmour
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