L1 : Monaco-OM ou la Fiesta des Suds

Homme du match ASM-OM : Puygrenier, bien sûr. A la 18ème, le pauvre Jaap Stam lorrain se ressent d’une contracture à la cuisse et quitte le pré, direction pôle nord. Gros plan sur le banc nancéien : il y a plus de dirigeants que de joueurs remplaçants. Blessés et suspendus : Nancy est en train de craquer à l’usure en cette fin d’exercice. Tête baissée, Correa médite profondément sur les arcanes dérivatives quand Audel égalise à 1-1 pour Valenciennes. Dans le ciel passe un avion.

En fait, la révélation du match ASM-OM, c’est cette équipe de Monaco. Gakpe, Almiron, Sambou, Perez, Gonzales, Leko, Martin, Bakar, Monsoreau. Nêne aussi mais lui mérite une baffe à force de tricoter des chandails sur l’aile gauche. Toute une bande de petits cons assez doués qui pourrait bien mettre le derwa en début de saison prochaine et surtout la saison d’après. Un petit côté Ajax 95, l’insolence en moins. Bernardi, Piquionne, Meriem, Modesto, Bolivar prendront le chemin du cimetière. Celui des éléphants. En fait, c’est une légende : les cimetières des éléphants n’existent pas. Mais, c’était juste pour l’image. Reste le cas Ménez, annoncé sur le départ. Jérémy pourrait pourtant être le futur Litmanen monégasque…Il ne reste plus qu’à remercier Ricardo puis donner cette jeune équipe à Didier Deschamps : il en fera à coup sûr un gang-Lyon.

Sinon, Monaco-OM ? Illie Nastase dans les tribunes, Albert de Monaco tout là-haut et opposition de style sur la touche : Ricardo est en costard et Eric Gerets en survêt. L’information exclusive, c’est Niang : Mamadou est mûr pour Tottenham. Comme Berbatov va quitter les Spurs, Niang devrait le remplacer avantageusement. Y’a une affaire en or à réaliser pour l’OM : vendez Mamadou !!!

Pour ceux qui croient à la numérologie, 56 fera l’affaire. La 56ème, minute blonde : Mandanda dévie une reprise à bout portant de Bakar aux 6 mètres. Corner. Les Marseillais se repassent le ralenti de l’arrêt de fou de Steve dans leur petite caboche et BING ! Egalisation de la tête pour Gonzales-tout-seul sur le coup de pied de coin joué en deux temps par Nêné : 1-1.

Sur corner, Taïwo marque sur renvoi de poteau (2-1) puis Leko lobe Steve, sorti cueillir des dattes au point de penalty : 2-2 (64ème). Hourrah football jusqu’à la 82ème : Cissé marque un but honteux grâce à un poussette de vicelard de Akalé sur Monsoreau : 3-2 pour l’OM. Le public est heureux. Normal : Louis II est une annexe du Stade Vélodrome. La preuve : Nasri sort, ovationné par le même public qui le conspuait dimanche dernier contre Lille (1-3).

Moralité : que l’OM gagne ou perde, l’OM joue. Des buts, du jeu et de l’engagement. Une constante gyrophare : l’OM s’arrête souvent de jouer ou recule. De longues absences coupables en translations réverbératives (Marseille est ville de dub). Mais, bon : l’OM joue. Rien à voir avec Borbor (boring Bordeaux, ndlr), équipe chiante à mourir, même pas foutue de battre des Niçois pourtant réduits à dix (0-0). L’OM est attachant comme la famille Adams. Une équipe de gentils freaks faussement méchants (cf. les tatouages de Cissé) et toujours prêts à faire la blague. D’où la main courante.

PS :… Ah, ouais. Le premier but du mach a été marqué par Nasri (28ème), lâché au marquage par Pérez, blessé sur l’action. D’où la défense de Monaco déplumée dans l’axe et Roma ville ouverte (1-0). Sinon pour l’analyse tactique, on l’a déjà dit : hourrah football.

Chérif Ghemmour