L1 : le PSG s’enterre, Lyon sans commentaire
Les supporters bordelais les plus croyants peuvent désormais arrêter de prier en paix, personne ne parviendra à empêcher l'OL de choper un septième titre consécutif. De son côté, la capitale s'est encore réveillée ce matin avec un gros mal de crâne. Un pied dans le vide, l'autre dans la merde, Paris continue son championnat à cloche-pied.
Lyon – PSG : 4-2
Longtemps, se coltiner le prime time dominical de Canal permettait d’alimenter les critiques sur la frilosité des entraîneurs de Ligue 1. Depuis trois journées, fuck les traditions imperméables ! Les zéros associés au chèque signé par Canal+ pour proposer en exclu le « big match » sont tout juste en train de se justifier. Après les Lyon-Bordeaux (4-2) et Lens-Marseille (3-3) des deux dernières semaines, Aulassiens et Parisiens ont mis un point d’honneur à tenir la cadence des huit coups d’envoi (6+2) par match.
La L1 s’est concertée et a finalement dit « oui » à l’Europe : tandis que les scores font écho à ceux de Bundesliga, les absences des gardiens hexagonaux permettent de voyager en Premier League.
Même quand il ne fait pas le bêtisier, Mike Landreau n’est décidément plus ce mec capable de rassurer une défense à lui tout seul. Au contraire, ses hésitations semblent contagieuses et les rides de Yepes rejaillissent subitement lorsque le Colombien se rapproche de son ultime rempart.
Hier, Paris n’a joué qu’une demi-heure (30′- 60′). Insuffisant pour faire sauter des Lyonnais pourtant branchés sur courant alternatif.
Comme prévu, Benzema a claqué son habituel doublé. Sauf que Karim avait cette fois-ci un maillot floqué du numéro 9 et du joli nom de « FRED » . Sérieux, le vrai Fred est de retour. Le Brésilien ressent visiblement le besoin de claquer sur tout ce qui bouge. Mort de faim et chirurgical devant le but, l’homme aux bouclettes a évidemment été l’homme de cet OL-PSG : une tête heureuse suite à une bastos mal ajustée de Grosso (9′, 1-0), puis un enchaînement de tueur (36′, 2-0) facilité par le coup de main de la défense parisienne. Un doublé qui permet à Fredo de voir son compteur gonfler à toute berzingue : 6 buts au total, tous inscrits au cours des 5 dernières journées de championnat.
L’autre grand bonhomme de ce match ? Zoumana Camara, indiscutablement. Impliqué sur le deuxième but rhodanien, le stoppeur a également pourri Benzema en le piétinant de manière involontaire. Camara, caché au cœur de la surface de Coupet, a en outre relancé l’intérêt du game en s’aidant de son crâne huilé pour propulser le cuir au fond des filets lyonnais (45′, 2-1).
Une première mi-temps pas du tout dégueulasse, où la sortie sur civière de Benzema n’aura pas contrarié les plans des hommes de Perrin. Demandez plutôt à Kader Keita. L’Ivoirien, depuis qu’il a appris à mettre sa technique au service du collectif, n’arrête plus de flamber. Auteur de l’avant-dernière passe sur les buts de Govou (65′, 3-2) et de Juninho (72′, 4-2), KK est victime du « syndrome du rush de l’ancien Lillois » , un truc partagé par un Mathieu Bodmer qui a tout de suite plus de gueule quand on le place ailleurs que dans la charnière centrale.
En face de l’imminent septuple champion de France, Rothen a une fois de plus rendu une copie satisfaisante. Jay n’a pas tremblé plus que ça au moment de convertir un péno qui n’aura relancé le suspense qu’une dizaine de minutes (52′, 2-2).
Valeureux et malheureux, Paris (32 points) pointe surtout aujourd’hui à une 18ème place condamnable que convoitent également Strasbourg (35 pts), Sochaux (35 pts) et Lens (34 pts).
Sinon, les hommes de Le Guen se produiront au Stade de France les 29 mars et 24 mai 2008 à l’occasion d’un double show dont les premières parties seront assurées respectivement par Lens et Sedan.
Rennes – Lens : 3-1
Et le trophée du plus beau but de l’année est attribué à…Oui, oui… Jérôme Leroy a été le meilleur joueur du PSG hier soir. Si le stratège rennais avait été conscient du niveau de son récital, il aurait annoncé sa retraite brutalement au coup de sifflet final et personne n’aurait pu contester la démarche.
Le jubilé de Leroy attendra, en fait, c’est pas plus mal comme ça !
12′ : suite à un décalage banal de M’Bia sur le côté droit de l’attaque rennaise, Leroy s’emmène le ballon du regard et décide de tenter une louche en pleine course à une quinzaine de mètres de la cage lensoise…Runje est lobé, le public prend feu (1-0).
41′ : puisque Maoulida a égalisé, Leroy retrouve le chemin de la gloire en tirant un corner en fourbe. Un crochet dans la surface plus tard, Coulibaly fait tomber la starlette. Trop classe, Jéjé laisse Briand vendanger le péno. Si l’attaquant international (oui, Jimmy Briand est international) avait transformé l’essai, la note de 8 attribuée à Leroy dans L’Equipe se serait transformée à coup sûr en 9, 10 ou 11…
52′ : Jérôme reçoit la boule côté droit, papote avec Runje et décale Thomert, qui flingue le but vide en guise de salut à son ancien club. Fin du spectacle (3-1).
Un coach un peu malin aurait remplacé Leroy pour une fucking ovation bien méritée. Mais Guy Lacombe !
Matthieu Pécot
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