L1 : le PSG barragiste…
OK, le terme est un peu ringard mais il cadre bien avec la situation réelle des Parigots. Après sa défaite logique au Parc contre Nice (3-2), le PSG est vraiment mal barré. Ceci dit, Paris est premier reléguable mais avec le même nombre de points (35) que Lens, 17ème. Signe qu'il y a encore de l'espoir. L'espoir du barragiste...
Koné. Comme les ascenseurs. Et vu qu’il est question de descente…OK, c’est pas drôle. Mais bon Baky a été l’homme du match en inscrivant un doublé mortel. Pauleta a aussi été l’homme du match mais comme disent les Anglais (vue la défaite) : it doesn’t count…
Le scénario ? Ben, France-Israël 1993 au Parc ! Quand les Bleus qui menaient 2-1 ont été battus 3-2 et se sont retrouvés hyper mal barrés eux aussi avant le France-Kostadinov éliminatoire du Mondial US 94.
Premier but de Koné à la 37ème : servi par Laslandes en profondeur, dans l’axe, à 30 mètres, Baky embarque Camara et lifte en puissance sous la barre du pauvre Landreau, coupable de zoner aux 6 mètres, trop loin de sa ligne et donc trop court pour stopper la balle (1-0).
Egalisation de Luyindula à la 50ème : centre de Rothen sur la droite vers Pauleta au deuxième poteau dont la tête est repoussée par Lloris. Peggy avait suivi et catapulte dans le but vide (1-1). Puis un Pauleta acharné transperce dans l’axe, grâce à un contre favorable : il fusille du gauche Lloris au point de penalty (2-1 pour Paris, 76ème). France-Israël toujours ! Sous la même pluie maudite, comme les Bleus 93, Paris se voit en Amérique : le PSG est sauvé et le Parc chante comme jamais ! Mais le destin fourchu et cornu s’en mêle. Baky Koné enrhume la défense adverse côté droit et bat Landreau d’un pointu à “ras de motte” (2-2, à la 83ème). Et enfin, le Lyonnais Ederson fusille Landreau à son tour (3-2 pour Nice, 86ème). Silence de plomb. Même Patrick Bruel en reste la voix cassée.
Paul le Guen vient de se prendre une cartouche. Sonné. Le visage ravagé. Paulo est aussi mal qu’Houllier après le but de Kostadinov de novembre 93. Coïncidence : Houllier est dans les tribunes du Parc à assister à la victoire niçoise. Pauvre Paulo : en plein marasme parisien à l’heure où les Glasgow Rangers sont leaders du championnat écossais et qu’ils sont en demi-finale de C3. Beaucoup of blues…
Ah, ouais : pourquoi « défaite logique » ? Parce qu’il était hautement improbable que Paris batte Nice. Les Azuréens possèdent un ascendant psychologique sur les Parisiens. Un peu comme en rugby, ces dernières années : l’Angleterre a un ascendant psychologique sur la France (cf. les deux dernières Coupes du monde, voire les deux Tournois des 6 Nations).
Nice est le genre d’équipe que Paris ne sait pas battre. Ni à l’extérieur, ni à dom’. Paris ne pouvait au mieux qu’espérer le match nul, mais pas la victoire. Nice joue en équipe solide, trop difficile à bouger et à faire douter. Cette saison, Paris n’a pas les armes pour battre Nice, Marseille, Lyon, Bordeaux, Valenciennes, Lorient, Lille, Rennes. Paris ne peut battre que les équipes « faibles » : Strasbourg, Monaco, Metz, Lens. Et c’est à peu près tout. Contre Nice, Paris s’est très bien battu, Paris a fait des progrès dans le jeu, Chantôme confirme, Pauleta assure toujours (un coup franc sur la barre, en plus !) mais Paris est trop faible pour assurer seul son maintien. Pour se maintenir, le club de la Capitale devra aussi compter sur le dévouement de Lens, Strasbourg et Monaco, clubs total à la ramasse. Sinon, mercredi soir, match de gala pour Paris à la Beaujoire. Contre Carquefou…
NB : Victoire précieuse de Bordeaux 2-1 contre Caen, après une première mi-temps « lilloise » (poussive et sans imagination). Un doublé de Cavenaghi qui s’est rasé le crâne façon Veron (pas très réussie, la coupe). Jurietti n’a tué personne (remember à l’aller, le 5-0 : « Ils nous ont pris pour des cons. On les attend au retour… » ). Du coup, à 5 journées de la fin, les Girondins n’ont plus que 4 points de retard sur le leader lyonnais. Le titre n’est peut-être plus définitivement joué pour les Gones. Le suspens est relancé. Depuis le temps que l’OL jouait avec les allumettes…
Chérif Ghemmour
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