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(J-5) L’Eire de rien
Mine de rien, le destin de l'équipe nationale se joue ce samedi. Il est déjà temps d'en parler. Et, mine de rien, c'est loin d'être gagné d'avance. Barrages de la Coupe du Monde 2010, Irlande-France, France-Irlande : mort au perdant.
« Il faut que la France remonte une équipe. On n’a pas forcément une grande génération » . Michel Platini a toujours raison. La preuve, la France est en barrages. Comme le Portugal, la Bosnie, la Grèce, l’Ukraine, la Russie, la Slovénie et donc l’Irlande. Qui n’a rien à perdre. Ne partant pas favoris, ils vont donc faire l’enfer à la France, d’autant plus qu’ils reçoivent au match aller. Cette rencontre, qui pourrait ressembler à une guerre, une vraie, devrait démarrer sur les chapeaux de roues, le temps d’un grand temps fort irlandais. Et, si ça ne va pas, faites confiance à Giovanni Trapattoni pour savoir jouer le nul. Aussi, la France va devoir rester zen et sereine, si possible imperméable. L’idéal serait une victoire, la bonne idée de ne pas encaisser de but. La clé du match ? Contrôler le tempo, le ralentir, histoire de calmer les ardeurs irlandaises et de leur montrer quelle est la meilleure équipe sur le terrain.
Alors, cette fois, et sans aucune contestation possible, s’imposent les deux milieux défensifs. Lassana Diarra, Jérémy Toulalan et reconstruire le mur de Berlin s’il le faut. La priorité ? Protéger au maximum la charnière centrale, pas forcément au top du hip hop en ce moment. D’ailleurs, ceci expliquant peut-être cela, difficile de dire à qui sera associé William Gallas. Allez, une piécette sur Squillaci, pour le geste. Au goal, Lloris bénéficiera sans doute de ses dernières sorties, et du fait que Mandanda a pris autant de buts que lui ce dimanche. Devant plane également un peu d’incertitude. Gourcuff sera évidemment de la partie, le 4231 idoine avec, mais autour… Ribéry forfait, on devrait voir Anelka à droite, mais Govou devrait avoir son mot à dire, surtout dans un match où défendre les côtés sera une priorité. A gauche, Henry est douteux, mais tiendra au final sa place. Tant pis pour Malouda. Et en pointe, difficile d’imaginer Raymond faire poser son cul sur le banc à Benzema pour une pareille occasion. Tant pis pour Dédé. Benzo a intérêt à faire un bon match. Selon lui, suffit qu’il en ait envie… (non, pas d’insultes).
« Là, on joue une qualification à la Coupe du monde. Si les joueurs ne sont pas prêts à ça, il faut qu’ils changent de métier » comme le dit si bien Raymond, qui enchaîne : « L’adversaire n’est pas important, l’important c’est la qualification pour la Coupe du monde » .
Sauf que, et il ne s’agit pas de lui donner tort à tout prix, le sélectionneur français n’a pas forcément raison sur ce coup-là. Bien sûr que si, l’adversaire compte. Ce n’est pas seulement sa tête qui est en jeu mais bel et bien la qualification pour la Coupe du Monde ; il va falloir être tout en intelligence, donc adaptation, donc faire du mieux avec ce que l’on a, dans son camp, mais aussi en face. Pas convaincus ? Trapattoni, lui, n’en doute pas une seconde, et va sans doute se faire un malin plaisir de faire déjouer la France.
Comment ? Longs ballons sur la charnière adverse, ça tombe bien, son Irlande sait faire ; frappes de loin histoire de mettre les gardiens à l’épreuve ; ça tombe bien, son Irlande sait faire ; des déboulés sur les ailes, en contre si possible, le gros point faible de la France (qui a un besoin quasi impératif de ses latéraux pour être dangereuse, le meilleur moyen de s’exposer aux contres) ; et un mental à toute épreuve, ça tombe bien, son Irlande sait faire. Et la France ? Comme le dit le proverbe, impossible n’est pas français : une victoire toute en sérénité aussi bien qu’une himalayesque débandade. L’air de rien, c’est son destin qui se joue samedi.
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