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Hugo Magnetti : « C’est comme gagner une Coupe du monde »

Propos recueillis par Thomas Morlec

La saison du Stade brestois ressemble à un conte de fées et les dernières heures vécues par les Bretons, qualifiés pour la prochaine Ligue des champions, à un joyeux bordel. Hugo Magnetti a encore du mal à redescendre de son nuage, et c’est normal. Le milieu de terrain raconte ces trois derniers jours gravés dans le menhir.

Hugo Magnetti : « C’est comme gagner une Coupe du monde »

Dans quel état d’esprit étiez-vous avant cette ultime rencontre du championnat à Toulouse ?

On était très à l’aise, on savait que l’on n’avait pas notre destin entre nos mains, mais l’idée, c’était de gagner pour espérer. On chambrait Billal Brahimi (prêté par l’OGCN, NDLR) en lui demandant d’appeler Nice pour leur rappeler qu’ils n’étaient pas en vacances. Les Aiglons ont confirmé qu’ils étaient focus et qu’ils seraient là pour jouer les arbitres, qu’ils n’allaient pas aller à Pierre-Mauroy en claquettes.

Vous avez dégagé une vraie sérénité malgré l’enjeu. Comment as-tu vécu ce match ?

Oui, c’était frappant. Déjà, Éric Roy avait mis en place un nouveau système qui avait été travaillé tout au long de la semaine, un 4-4-2 en losange. On l’avait expérimenté contre le PSG en Coupe de France, et malgré la défaite, dans le jeu, ça s’était plutôt bien passé. L’équipe s’est sentie à l’aise durant ce match, pour ma part c’est la première fois que j’évoluais en sentinelle, mais j’avais beaucoup de monde devant moi. Puis on a déroulé, même si Toulouse était quand même très concentré et déterminé à ne pas perdre cette dernière rencontre à domicile.

Sur mon loupé dans le temps additionnel, je ne vais pas vous mentir, les larmes de déception et de nerf commencent à monter.

Tout vous sourit, aussi : Jordan Amavi a même marqué un coup franc direct, alors qu’il était titulaire pour la première fois cette saison…

Je ne suis pas étonné vu la saison qu’il faisait à l’entraînement, son état d’esprit tout le long. Il nous sort un grand match (Bradley Locko était suspendu pour cette rencontre et Julien Le Cardinal absent, NDLR), Jordan a toujours travaillé pour être prêt à nous aider quand il le fallait. Son coup franc direct est magnifique, c’est un mec qui mérite ce dernier match, je suis trop content pour lui.

 

Il y a aussi eu ton énorme loupé dans le temps additionnel, qui aurait pu vous priver de podium. Tu t’es même excusé auprès des supporters à la fin, tu peux nous raconter ?

En vrai, Romain (Del Castillo) me la met un peu dans le dos. (Rires.) Non, je rigole, ce qui se passe, pour tout vous dire, c’est qu’avant même que Romain récupère la balle sur Nicolaisen, j’entends le parcage brestois exulter (à la suite du but de l’égalisation du Niçois Jordan Lotomba contre Lille, NDLR), donc je me dis qu’il doit se passer quelque chose à Nice, mais je ne suis sûr de rien. Je commence à avoir des crampes, j’ai fait une grosse course, je suis au bout de ma vie, mais je dois la mettre tous les jours, je ne sais pas encore ce qu’il s’est passé, je rate, je tombe par terre. Je me dis que c’est le but qu’il fallait mettre pour être sûr d’être qualifié, et je ne vais pas vous mentir, les larmes de déception et de nerf commencent à monter. Je lève la tête, et Éric Roy me dit qu’il y a 2-2 entre Lille et Nice, et me demande de me replacer. Là, mon cœur a fait les montagnes russes, je m’en serais tellement voulu. Dès que le match était terminé, tout le monde est venu me voir pour me rassurer, mais je sentais une pointe de chambrage. (Rires.)

Vous avez ensuite vécu la fin du match entre Lille et Nice sur la pelouse du Stadium, ça devait être incroyable comme sensation, non ?

J’ai toujours rêvé de vivre ce genre de moments, d’être en équipe et d’attendre des résultats. Tout le monde avait les yeux rivés sur le téléphone, il y a eu un cocktail d’émotions : du stress, de la joie, de la peur, on ne pouvait qu’attendre en fait. On avait un peu de décalage avec les supporters dans le parcage, on les a entendus crier, on a compris qu’il y avait 3-2 pour les Aiglons pour finalement que deux minutes après, le but soit refusé. Il restait 4, 5 minutes, j’ai prié de tout mon cœur pour que les Dogues ne marquent pas, et heureusement, c’est ce qu’il s’est passé.

On voulait passer toute la nuit dans le vestiaire, mais ça n’a pas été possible.

La fête a continué dans les vestiaires, où vous avez même pu appeler quelques Niçois !

Billal a appelé les joueurs de Nice, dont Boudaoui, Todibo, pour rigoler et les remercier d’avoir joué le jeu, et après, on s’est concentrés sur notre fête. C’était fabuleux, on chantait et on ne voulait plus sortir du vestiaire, passer toute la nuit dedans, mais ça n’a pas été possible. C’était magnifique.

 

Finalement, vous ne repartez pas en avion le soir même à cause la météo. À quoi ont ressemblé les célébrations dans la Ville rose ?

C’était la fête dans le car, on a appris que l’avion ne pouvait pas décoller en raison des mauvaises conditions météo. Personnellement, je suis resté à l’hôtel, mais certains sont sortis boire un verre, tranquillement. Le staff aussi est parti à une soirée. Globalement, beaucoup sont restés parce qu’on avait l’avion à 7 heures du matin. Mais clairement, on n’a pas beaucoup dormi. Perso, j’ai fait une nuit blanche. J’ai revu le match, les émotions, les images, je n’arrivais pas à redescendre… Puis, on était attendus à la mairie de Brest à 10h30, le timing était serré.

D’ailleurs à la mairie, la fête était assez calme…

Au départ, ce n’était pas prévu qu’il y ait des supporters. Depuis plusieurs semaines, on savait que l’on allait être reçus par le maire François Cuillandre pour nous féliciter. On a d’ailleurs eu une chemise des fêtes maritimes et une médaille précisant que l’on a marqué l’histoire de la ville en qualifiant Brest pour la Ligue des champions. Ils l’ont appris à la dernière minute, c’est pour ça qu’il n’y avait pas beaucoup de monde. Si la chose avait été officialisée avant, il y aurait eu une foule incroyable, mais bon… Ce n’est pas grave, on a quand même eu un bain de foule, on avait l’impression d’avoir gagné la Coupe de France ou la Coupe de monde, tout le monde voulait nous toucher, faire des photos avec nous, c’était fabuleux. Déjà à l’aéroport, on avait l’impression d’avoir gagné un titre, on sentait que la ville était heureuse. C’était aussi l’occasion pour nous de se dire au revoir. Pas mal de joueurs partaient en vacances rapidement, mais on a pu savourer et se dire que l’on avait fait un truc de fou que l’on n’oubliera jamais.

L’état d’esprit de tout le monde, c’est de lâcher prise parce que c’est quand même dur. Je comprends les équipes de haut niveau, il y a une grosse pression.

Cette qualification directe change aussi beaucoup de choses. Éviter les barrages de Ligue des champions pour un club comme Brest, c’était essentiel ?

C’est sûr. Après, pour les grands clubs, c’est chiant parce que financièrement, ils ne peuvent pas trop se projeter, mais nous, quoi qu’il arrive, c’était déjà tellement fou… On y serait allés sans calculer, on n’avait pas ce problème-là, mais d’un point de vue sportif, c’est sûr qu’on s’évite une galère. On est bien contents de cette issue.

Et maintenant, c’est quoi le programme ?

L’état d’esprit de tout le monde, c’est de partir en vacances et de profiter à fond, de lâcher prise parce que c’est quand même dur. Je comprends les équipes de haut niveau, il y a une grosse pression. On l’a eue l’année dernière avec le maintien, mais là mentalement et physiquement, c’est quelque chose. On risque de reprendre début juillet, mais d’ici là, lâchons prise !

Tu pars te ressourcer où de ton côté ?

Bah, moi ça va être Marseille, hein. Pour les vacances, honnêtement, je n’ai pas encore trop prévu la destination ou les dates, mais mon point de base, ce sera la cité phocéenne !

Juste avant de te laisser profiter de tes vacances, tu as eu des informations déjà sur la saison prochaine, que ce soit sur le départ annoncé de Grégory Lorenzi, le directeur sportif, Éric Roy ou encore Steve Mounié qui veut prolonger ?

Franchement, on est dans le flou. Comme tout le monde, on a vu les articles dans le journal, mais personne ne nous a rien dit. J’imagine qu’au moment où les décisions seront prises, on sera mis au courant. On ne se prend pas la tête avec ça.

Il n’est pas question de quitter le club pour toi cet été ?

Je suis en contrat avec le club jusqu’en 2027, et jouer la Ligue des champions avec Brest, c’est un rêve. Je ne peux pas trop en dire parce que dans le foot, ça va très vite, mais il n’y a pas de raison de s’en aller.

Le président a quasiment officialisé que le club allait jouer la Ligue des champions à Roudourou, à Guingamp. Vous n’êtes pas trop déçus que ce ne soit pas à Francis-Le Blé ?

On est surtout dégoûtés pour le peuple brestois. Même si le jour des matchs, on ne calculera plus rien, ça aurait été un kif d’accueillir des grands clubs de Ligue des champions à Francis-Le Blé, mais on ne peut rien y faire. On jouera où l’on nous dira de jouer, mais je suis sûr que quoi qu’il arrive, le stade sera rempli de Brestois, et que leur ferveur va nous aider dans ces matchs très compliqués.

Si tu devais juste choisir deux clubs à affronter en Ligue des champions, ce serait lesquels ?

On est le petit Poucet de cette compétition, tous les matchs vont être durs. C’est vrai qu’il y a des clubs légendaires qu’on rêve d’affronter depuis tout petit. Vu que je suis blaugrana, je dirais le Barça. Pas Manchester City, c’est trop dur. (Rires.) Allez, en deuxième, disons Liverpool !

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Propos recueillis par Thomas Morlec

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