Gilbert Collard : « Le procès se déroule au pays de Dali »
La première partie du procès de Santos Mirasierra, dans un tribunal de Madrid, a eu lieu ce mercredi. Images, vidéos, témoignages...Le procureur réclame huit ans de prison. Gilbert Collard, l'avocat de Santos, dénonce une mascarade de procès.
Entouré de deux policiers, menottes aux poignets, sa famille quelques mètres derrière lui, Santos Mirasierra est arrivé au Juzgado de lo Penal de Madrid vers 10 heures du matin. Son procès s’est ouvert dans la foulée, après soixante-trois jours de détention tout de même. Les vidéos et images montrées lors de cette première journée ont alimenté les débats. Tout comme la fameuse banderole confisquée par les forces de l’ordre espagnoles, malgré les autorisations délivrées par l’UEFA. Accusé d’avoir bousculé un policier, Santos risque pas moins de huit ans de prison. Une sanction tout simplement insensée pour Gilbert Collard, son avocat, qui a réagi sur sofoot.com…
Quel est l’état d’esprit de Santos ? Il est fatigué, dans l’incertitude. Il espère surtout que la présidente aura compris nos arguments. Sur la vidéo, on voit qu’il pousse un policier qui est en train de piétiner une personne. C’est presque de l’assistance à personne en danger. Ensuite, les témoignages des deux policiers se contredisent. Par exemple, le premier prétend avoir vu un siège rouge, alors qu’il est blanc. De plus, il est dos à la scène. Il doit avoir des yeux dans le dos ou voir à travers son casque.
Et pour la banderole ? En ce qui concerne la banderole, la police se permet de l’enlever alors qu’elle est autorisée. Il n’y a aucune interdiction contre cette banderole. Elle a déjà fait le tour du monde, sans rencontrer le moindre problème. La Police est responsable des évènements, si l’on s’en tient aux documents et aux vidéos.
Comment expliquez-vous que le procureur réclame huit ans de prison ? Quels éléments prend-il en compte ? On est bien au pays de Dali. C’est la bonne nouvelle dans la mauvaise, Dali a encore des adeptes, le surréalisme existe encore. Le procureur veut juste sauver la mise aux policiers. Huit ans, c’est une peine que l’on pourrait appliquer pour un homicide involontaire !
Pensez-vous que les origines espagnoles de Santos aient joué dans la décision du procureur ? C’est un ramassis de nationalisme, de chauvinisme. Ils ne veulent pas lui accorder de remise en liberté parce qu’il est « Marseillais » .
Dénoncez-vous des anomalies lors de cette première partie de procès ? La famille se plaint notamment d’une mauvaise traduction…C’est inouï, on ne peut pas appeler ça traduire. La Commission Européenne devrait se réunir d’urgence pour envisager de meilleurs interprètes pour ce genre de procès.
Comment envisagez-vous la suite du procès ? Je suis un vrai optimiste, donc j’ai bon espoir que nos arguments soient entendus.
Venir au procès avec un sweat-shirt de l’Olympique de Marseille, n’est-ce pas de la provocation de la part de Santos ? On ne va quand même pas lui reprocher d’assumer ses convictions et sa passion pour l’OM ?
Propos recueillis par Pierre Maturana
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