France-Uruguay : On a noté les Bleus
Un match tristos à vite oublier face à une équipe d'Uruguay pas vraiment facile à jouer. Point positif : pas de but encaissé. Bon, c'était un match amical et les conclusions manqueront forcément de pertinence. Pour le reste, Ray Domi semble vouloir revenir au 4-2-3-1 de la campagne de 2006. Problème : au-delà des systèmes élaborés et de nombreux joueurs à vocation offensive, les Bleus n'ont pas marqué...
H. Lloris (5) : Peu de taf, quelques prises de balle sûres. Pas de boulette style Létizi ou Frey qui l’aurait condamné. En fait, c’est sur le banc de touche que c’était plus intéressant : c’est en voyant la tronche hypra triste de Steve Mandanda qu’on se rend compte qu’il ressemble vraiment à Serge Betsen.
W. Gallas (5) : Bon, William veut Abidal à côté de lui. L’a fait la paire avec Mexès et ça l’a globalement fait. Sans plus.
R. Fanni (5) : Comment pouvoir exister quand y’a une tripotée de titulaires habituels qui squattent le poste (Sagnol, Clerc, Sagna) ? Ben, faut se faire remarquer en défendant bien et en apportant du soutien offensif. Exercice difficile où il a été correct. En fait, depuis l’absence de Sagnol, le couloir droit est devenu terre en friche du jeu de l’équipe de France. Du coup, Rod (voire aussi Sagna) a légitimement du mal à s’investir dans le rôle délicat de second animateur de couloir en plus du milieu droit habituel des Bleus. Pour l’instant, même chez les Bleus on n’a pas fait mieux que la doublette lyonnaise Clerc-Govou. Hé, ouais.
P. Mexès (5) : Au-delà du match, c’est son attitude sur le terrain qui a été la plus intéressante : visage dur et concentré. Déterminé à ne pas planter sa prestation, Phil Mexès a enfin abandonné son attitude un peu hautaine, un peu nonchalante qui lui a valu certaines désillusions chez les Bleus. Du coup, on a été plus convaincus par son intensité, celle qu’on lui connaît à la Roma, notamment sur les duels sévères (à terre et dans les airs) et dans ses montées offensives sur les coups de pied arrêtés. Phil Mexès a sans doute réussi hier soir sa première vraie entrée en scène en équipe de France.
P. Evra (5) : Encore des « fuites » sur son côté gauche où les attaquants uruguayens ont lancé quelques raids pénétrants. Heureusement, quelques montées dynamiques en deuxième mi-temps à un poste où néanmoins son duel avec Clichy ne donne toujours pas de vainqueur.
P. Vieira (4) : Où en est vraiment Pat qui a surtout géré l’affaire en évitant de se blesser ? Une mi-temps seulement pour ne pas faire enrager Mourinho, juste le temps de quelques récupérations énergiques et c’est tout. Pas vraiment d’impulsions offensives. L’épreuve de vérité sur la continuation de Pat Vieira au plus haut niveau se jouera début février contre l’Argentine ou au plus tard en Lituanie. D’ici à ce que Pat rechute… Remplacé à la mi-temps par Allou Diarra.
A. Diarra (6) : L’évidence. Dès qu’il est entré, ça a bougé vers l’avant chez les Bleus. Allou est en gros progrès avec l’EDF, dans la droite continuité de ce qu’il réussit avec les Girondins. L’homme qui monte, donc.
J. Toulalan (6) : Malin, le Jérémy ! Du bon boulot, comme d’hab. Mais quand il a compris que le reste de l’équipe était moyennement motivé pour gagner le match, il est resté en mode « bon boulot mais pas plus » , histoire de pas se crever inutilement. Bien vu, mec.
Y. Gourcuff (5) : On l’avait remarqué à Lyon, dimanche, Yohann commence à fatiguer et il n’a pas eu le même éclat qu’en Roumanie. Reste que l’animal fait son trou chez les Bleus.
F. Ribéry (5) : Petite déception. Lascarface, positionné à droite, n’est pas vraiment un pur joueur de couloir. Du coup, quand il a voulu se recentrer par moments dans l’axe, comme il aime le faire, on a eu l’impression que Francky et Yohann Gourcuff se marchaient un peu sur les pieds. Il n’a donc pas pesé sur le jeu comme d’habitude malgré quelques petites accélérations. Il faut dire que le système défensif serré des Uruguayens lui a laissé peu d’espace pour être bien lancé. Pour faire bonne mesure, sa sortie sur agression violente de Perreira méritait un rouge direct.
T. Henry (4) : Match raté. Point. Un positionnement côté gauche trop subi ? Pas de débordements, pas de combinaisons, pas de tirs dangereux. Une tête mal assurée sur un centre intéressant. C’est dans ces matchs fermés où la France a du mal à trouver la clef qu’on peut s’interroger sur l’utilité de Henry, moins apte à investir les espaces réduits ou à conclure en renard des surfaces (voir la remise sur bicyclette de Savidan que Titi n’est pas allé cueillir).
N. Anelka (4) : Match raté. Point. Pas entièrement de sa faute because peu de ballons intéressants. Ceci dit, avec le même contenu insipide, David Trézeguet se faisait systématiquement tailler. Remplacé à la mi-temps par Savidan.
S. Savidan (6) : Débuts chez les Bleus réussis. De l’audace dans l’axe avec recherches d’appuis et de une-deux, de la fougue sur les côtés, des bicyclettes dans la surface et des tirs de loin. Problème : Steve fout un peu le bordel partout, notamment en pointe axiale, revendiquée aussi en deuxième mi-temps beaucoup par Benzéma et un peu par Henry. Quelque part, Savidan est le révélateur d’une équipe qui n’a toujours pas une identité de jeu claire, notamment devant. On avait vu un peu la même confusion offensive à Constanza, contre la Roumanie : en deuxième mi-temps, l’équipe de France avait la possibilité de marquer plusieurs buts, mais faute de rationalité dans le jeu, elle n’en a marqué qu’un seul et en plus, sur une frappe lointaine… Savidan apporte des solutions aux Bleus. Ainsi que quelques problèmes.
Benzéma, Nasri et Briand (5) : Tous les trois remplaçants entrés en deuxième mi-temps. Benz (58ème, à la place de Ribéry) a apporté un peu de peps côté gauche mais il aussi venu surcharger un peu dans l’axe l’espace de Savidan.
Nasri (72ème, à la place de Gourcuff), un peu de speed juvénile.
Briand ((72ème, à la place de Henry) s’est enfin dévoué pour tout le monde en acceptant de jouer dans le couloir droit. Pas mal, sans plus.
Chérif Ghemmour
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