Florentino Pérez candidat officiel
C'est désormais officiel. Florentino Perez annoncera le 14 mai prochain qu'il se présente aux prochaines élections du Real Madrid. La fin d'un long calvaire pour la paroisse merengue. Le début d'une révolution ?
« Quand j’étais président, je rentrais dans le vestiaire et je disais toujours la même chose aux joueurs : si vous luttez, vous pouvez perdre, mais si vous ne luttez pas, vous serez perdus. J’ai voulu remettre au goût du jour les valeurs du Madridisme : la combativité, la fougue, l’esprit de sacrifice, la garra… Sous l’ère de Florentino, tout ça avait disparu pour laisser place aux paillettes. Pendant des années, le Real a manqué d’esprit de combat. Mais avec moi en tant que président, le club a récupéré un peu de son estime » .
Voilà ce que racontait Ramon Calderon quelques jours avant le Clasico. Sous la présidence du truqueur d’élection, le Real Madrid a certes remporté deux Ligas consécutives, mais sans convaincre. Depuis trois ans, les Merengues ont ainsi oublié l’art et la manière de plaire et de faire kiffer leurs socios. Le courage, la sueur, la testostérone, les muscles et l’héroïsme ont balayé toutes les notions esthétiques futiles qui ont fait la légende de celui qui fut le meilleur club du XXème siècle. « Le Real n’est pas fait pour suer, mais pour faire transpirer ses adversaires » déclara un jour Jorge Valdano. Et pourtant…
Le samedi 2 mai 2009 restera comme l’une des dates les plus sombres de l’histoire de la Maison Blanche. Balayé à domicile par l’éternel ennemi, le football rachitique des Merengues a fait peine à voir face à la maestria d’un Barça plus que jamais au sommet de son art. Jamais le Clasico n’avait été aussi déséquilibré. Jamais les socios du Bernabeu n’avaient éprouvé tant de honte en voyant évoluer leur équipe. Jamais le Real n’avait été aussi mauvais dans un grand rendez-vous. Malgré ses 19 victoires consécutives et un parcours digne de champion, ce Real-là n’aura jamais fait rêver personne. L’heure est désormais au bilan, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas glorieux.
En deux ans, l’image du club s’est détériorée de façon considérable. Fabio Capello a fait gagner le Real tout en crachant sur le spectacle réclamé par l’exigent Bernabeu. Schuster, dont la promesse était de redonner un peu de joie à la paroisse merengue, n’est pas parvenu non plus à donner un nouveau souffle à un Real batailleur, mais carrément laid dans le jeu. Viré pour avoir dit la vérité – « Le Real actuel ne peut pas gagner contre le Barça » – le Teuton a laissé sa place à Juande Ramos. Pas vraiment un apôtre du beau jeu…
Arrivé lors du Calderongate, le coach andalou a pourtant fait des miracles avec une équipe de peintres. Étrillé par Liverpool, le Real a également pris des claques dans la gueule en termes de réputation avec l’arrivée de Faubert, le pétage de plombs de Pepe, les escapades taurines de Sergio Ramos… et ainsi de suite jusqu’au fameux coup de grâce infligé par les vandales catalans.
Paradoxalement, la branlée reçue à domicile est peut-être ce qui est arrivé de mieux au Real depuis trois ans. Si les Merengues l’avaient emporté face au Barça, ils auraient sûrement remporté une nouvelle fois un titre à l’arraché. Sans une nouvelle ligne à son palmarès, le Real va devoir s’extirper de sa torpeur et entamer une révolution aussi bien identitaire que sportive.
Tapi jusque-là dans la médiocrité d’un club qu’il a mené jusqu’au zénith du football européen, Florentino Perez pourrait bien être l’homme providentiel de la reconstruction du club. L’architecte des Galacticos tiendra à ce propos une conférence de presse le 14 mai prochain pour annoncer officiellement sa candidature à la présidence du Real Madrid. L’ancien souverain du Real ne pouvait pas choisir meilleur moment pour réapparaître. Mais pourquoi avoir attendu autant de temps avant de pointer le bout de ses grosses lunettes ? Tout simplement pour mettre toutes les chances de son côté. Avec Perez, une promesse électorale est un acquis. Remember Luis Figo.
Ces dernières semaines, quelques secousses sismiques ont donné quelques pistes sur le travail de l’ombre effectué par Perez et son équipe. A Milan, Zlatan Ibrahimovic a fait état de sa volonté de rejoindre l’Espagne. Quel autre club que le Real Madrid pourrait payer au Suédois un salaire annuel de plus de 14 millions d’euros par an ? Aucun mis à part un Real présidé par Perez. Le Rossonero Kaka, qui avait refusé les approches de City faute de projet sportif, pourrait également retrouver les mêmes conditions salariales que celles promises par les Cheiks en bois, mais cette fois-ci pour un grand club comme le Real. Ancelotti, aperçu à Genève il y a quelques semaines avec Perez, se chargera personnellement de l’accueillir dans la Maison Blanche. Il se murmure également que Maicon aurait profité de sa blessure au genou pour aller visiter Madrid. On doute vraiment qu’il ait visité le Prado…
Si rien ne filtre concernant l’opération Cristiano Ronaldo, il y a en revanche de fortes chances de voir Fabregas rejoindre les Merengues. Le père de l’Espagnol a récemment déclaré pour la première fois que la carrière de son fils n’était pas forcément liée à celle de Wenger : « Mon fils ne dépend de personne. Le Real ? Il y a quelques années, Perez nous avait déjà proposé une somme astronomique… Nous verrons bien ! » En attirant Fabregas dans ses filets, Perez sait également qu’il mettra un peu de baume au cœur des socios madrilènes tout en filant un gros coup de massue à leurs homologues catalans. Coups de pute et paillettes, voilà la combinaison gagnante de Florentino Perez.
Au contraire de Ramon Calderon, Perez se fout d’ailleurs complètement des valeurs du Real Madrid. Tout ce qui compte pour lui, c’est l’image : « Le Real est légendaire et se doit d’avoir les meilleurs joueurs du monde, à chaque poste. Ici, la médiocrité n’a pas sa place. Seule la magie et le talent comptent dans la plus grande institution sportive du monde ! » Et si le Barça venait de se tirer une balle dans le pied sans même s’en être rendu compte ?
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