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Florence, escale pour le Scudetto

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Florence, escale pour le Scudetto

Après avoir planté un bon poignard dans le dos de son grand rival nerazzuro, le Milan AC tente une échappée vers le Scudetto. Première étape en Toscane, face à une Fiorentina qui peut encore, légitimement, croire à l'Europe.

Le derby est archivé. Les exploits de Pato, les folies de Cassano, l’écroulement de l‘Inter : la nuit magique de San Siro a conforté le Milan AC dans sa quête de vengeance. Six années sans titre, c’est beaucoup trop pour une équipe qui, depuis le début des années 90, avait pris l’habitude de rafler presqu’un Scudetto tous les deux ans. En alternance avec la Juve. Alors, avec la victoire sur les cousins interistes, le Milan AC a mis une petite option sur le titre. Puis le Napoli a fait savoir que si l’Inter déclare forfait, lui sera là jusqu’au bout. Trois points seulement séparent désormais les deux équipes de tête (en réalité, quatre, puisqu’en cas d’égalité, c’est Milan qui passe grâce à ses deux victoires dans la confrontation directe). Pour Milan, donc, ce n’est pas une croisière sur fleuve tranquille qui s’annonce jusqu’à la fin du championnat. Mais bien un trajet en barque sur des eaux agitées. Or, la première escale ne se fait pas dans un port de plaisance. Mais dans une ville d’arts, bien plus familière avec les sculptures de Michel-Ange qu’avec les batailles maritimes. Florence. La belle Florence. Passage obligé pour la flotte milanaise vers un point d’arrivée nommé Scudetto. Gare au piège : les peintres florentins savent aussi se muer en véritables pirates.

La griffe Mihajlovic

Il y a quelques semaines, jamais le Milan AC ne se serait risqué à prendre l’eau dans la ville des Médicis. L’équipe entraînée et crayonnée par le maître peintre Mihajlovic naviguait en eaux troubles, et se retrouvait même à une dangereuse 14ème place après une défaite face à l’Inter Milan, le 16 février dernier. Et puis, Mihajlovic a tenté de changer sa technique picturale. Un chiffon, une éponge, on efface tout et on recommence. Le Serbe veut redessiner une Fiorentina conquérante, belle à regarder, à l’instar de celle qui avait fait chanter l’Europe, l’an dernier, lors de grandes soirées de Ligue des Champions. Et visiblement, le deuxième croquis est plus convaincant. Grâce aux retours en grâce de Mutu (longtemps suspendu et banni) et de Montolivo (longtemps blessé), la Fiorentina retrouve des couleurs (violettes, bien entendu). Très bientôt, elle devrait également retrouver Frey et Jovetic, les deux grands absents de la saison.

L’effet est immédiat : depuis la défaite contre l’Inter, la Viola n’a pas encaissé pas la moindre défaite et a grappillé six places au classement. Mais hormis la Roma, ses derniers adversaires faisaient plutôt partie du bas de tableau que du haut du pavé. Alors, quand arrive le navire rossonero, un seul ordre : tout le monde sur le pont pour éviter la dérive, comme souvent lorsqu’un « gros » a débarqué au stade Artemio Franchi cette saison. Défaites face à la Lazio, Palerme et l’Inter, matches nuls face au Napoli et la Roma : la forteresse florentine a plutôt des allures de vieux bastion déjà conquis. Aucune équipe de tête n’y a laissé des plumes. Il est temps que ça change. Parole de Serbe.

Zlatan a faim

De fait, lors des dernières saisons, le Milan AC s’est toujours senti à son aise en terre toscane, avec trois victoires lors de ses trois dernières venues. La plus belle, lors de la dernière journée de l’exercice 2008-09, où l’ultime Milan de Kakà était venu s’imposer en patron (0-2), obtenant son ticket direct pour la Ligue des Champions. Quant au public florentin, il n’a pas oublié ce 7 février 1999, au cours duquel Gabriel Batistuta laissa son genou sur la pelouse, mettant un terme aux rêves de titre de la Fiorentina, finalement glané par le Milan AC. Histoires d’un autre temps. Aujourd’hui, la Fiorentina ne joue plus le titre. Mais Milan, oui. Et si le club d’Allegri ne veut pas sentir le souffle du Napoli dans son cou (Naples joue à Bologne cette après-midi), il va mieux falloir jouer les gros bras.

Pour ce, le coach pourra à nouveau compter sur Zlatan, suspendu lors des deux derniers matches et buteur décisif à l’aller, et sur son petit Pato, s’il ne décide pas de passer son week-end à Capri avec madame Berlusconi. La charnière Nesta-Thiago Silva, amiraux d’une défense qui n’a jamais sombré cette saison (meilleure défense, Milan a pris 22 buts en 31 journées), devra faire face à la menace Gilardino, ancien de la maison, toujours revanchard lorsqu’il s’agit d’affronter son ancienne escadre. « Dimanche soir, nous affrontons l’équipe la plus forte d’Italie, celle qui, jusqu’ici, a exprimé le meilleur football – affirme l’attaquant florentin, qui n’a visiblement pas regardé un match de l’Udinese cette saison – Depuis quelques semaines, nous avons démontré de pouvoir nous mesurer à n’importe quel adversaire et nous ferons tout pour les mettre en difficulté » . Milan est avisé. L’homme qui a inscrit 139 buts en 346 matches de Serie A ne leur fera aucun cadeau.

Mais il n’y a pas que Gilardino, Ibra et Pato dans cette histoire. Au centre des débats, il y aura également le capitaine de la Fiorentina, Riccardo Montolivo. A 26 ans, l’international italien affole les grands clubs nationaux en vue du prochain mercato. La Roma, l’Inter et surtout le Milan AC sont sur les rangs pour s’attacher ses services. Adriano Galliani, vice-président rossonero, cherche déjà un successeur à Andrea Pirlo, en fin de contrat et sur le départ. Il souhaiterait notamment insérer dans la transaction le jeune hollandais Emanuelson, recruté (pour ça ?) lors du dernier mercato hivernal. Mais l’avenir de Montolivo dépendra également de la fin de saison de son club. Neuvième, la Fiorentina n’est qu’à 6 points d’une Juventus (adversaire dans sept jours) qui campe la septième place qualificative pour le tour préliminaire de l’Europa League. Faire carton plein contre le Milan AC et la Juve abhorrée signifierait nourrir de grands espoirs d’arracher une qualification européenne. Problème : Milan est égoïste. Et lorsque le Diavolo veut le titre, il n’y a plus d’art qui tienne. Pas même les dess(e)ins d’artistes florentins barbouillés de violet.

Eric Maggiori

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