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Fakear : « La France est un pays à demi-footbalistique »

Propos recueillis par Matthieu Rostac
Fakear : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>La France est un pays à demi-footbalistique<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Parler de football avec Fakear revient à parler de groupe et de solidarité. Sans doute parce qu'en guise de culture foot, ce Caennais d'origine a pris dans la tronche les longues années de lose du Stade Malherbe. Heureusement, il y avait l'équipe de France pour lui mettre du baume au cœur. Et Luc Borelli.

Quel est ton rapport au foot ?Techniquement, mes grandes connaissances en matière de foot s’arrêtent à l’année 2002. Actuellement, le foot, ce sont plus les trucs que tu n’as pas besoin de regarder mais que tu vois : le délire autour du PSG, le bon début de saison de Monaco. Après, parce que je suis de Caen, je suis forcément le Stade Malherbe d’un œil. Je sais qu’ils ont raté la montée en Ligue 1 de peu l’année dernière. D’ailleurs, il y a eu une sacrée histoire, là, entre Caen et Monaco. Le Stade Malherbe qui réclame un truc comme 9 millions d’euros. Un nouveau règlement serait passé faisant que les sièges sociaux de chaque club doivent être situés sur le territoire français. Et Monaco, c’est pas le cas. Mais bon, Monaco, ils ont toujours un statut particulier. Je trouve toute cette histoire un peu bidon. De toute façon – et je dis ça de manière très égoïste – je dois avouer que je me réjouis que le Stade Malherbe soit encore en Ligue 2 parce que j’habite dans le quartier du stade et ça fait moins de bagnoles garées devant chez moi les soirs de match ! (rires) Donc je suis leurs résultats de loin. Moi, je me suis arrêté à Titi Deroin.

Ah ouais, Titi Deroin…Ouais, je me rappelle très bien de la composition de l’équipe entre 1998 et 2002. Luc Borelli, gardien exemplaire et mort tragiquement dans un accident de la route, remplacé par Fabrice Catherine, Gravelaine qui était revenu de Marseille, Sébastien Mazure, les débuts de Rothen. Même Frédéric Née, au tout début, qui avait fait sensation en attaque. À l’époque, chaque fois que je voyais un match de Caen, au stade ou à la télé, il y avait match nul. Pendant très longtemps – et encore maintenant, d’ailleurs –, Caen n’arrêtait pas de faire l’ascenseur entre la Ligue 1 et la Ligue 2. À tel point que c’était devenu une blague avec mes potes : on est des Normands, « p’têt’ ben qu’oui p’têt’ ben qu’non ! » , il faudrait créer une Division 1,5 rien que pour nous parce qu’on sait pas se décider. Plus tard, le Stade Malherbe a commencé à se comporter différemment. C’était il y a trois, quatre ans, si je me souviens bien. On perdait tous les petits matchs de merde. Contre Guingamp, contre Lorient, on se faisait éclater. Et je me rappelle un Marseille-Caen à l’extérieur où on leur avait mis 2-1. La même contre Lyon, battu 3-2. Donc encore une fois « p’têt’ ben qu’oui p’têt’ ben qu’non ! » Plus que pour la performance ou pour leur jeu, j’aime le Stade Malherbe parce qu’ils me font marrer.

De la période 1998-2002, quel joueur tu préférais ?Bah Luc Borelli. Mais pour l’homme, qui faisait beaucoup d’interventions, qui prenait position. Il avait un discours qui allait au-delà du foot. Un statut de mec humaniste, hyper fair-play, jamais un pet de travers. Mon père me disait beaucoup bien de lui. Je sais qu’un jour, il a fait un truc un peu exemplaire en arrêtant un match à cause d’un truc dans les tribunes. J’avais trouvé ça assez ouf. Mais ça remonte, c’est lointain… Je me suis un peu détaché du foot à partir de 2002, quand la France perd en Coupe du monde face au Danemark et qu’ils ne passent pas en huitièmes de finale. Comme tout le monde, j’ai été à fond sur l’équipe de France entre 1998 et 2002. Mais bizarrement, mon préféré, celui qui me faisait rêver avec mon âme d’enfant, c’était pas Zidane. Moi, j’étais plus Henry et Trezeguet. Les deux jeunots du crew. Je les trouvais classe : rapides, bonne frappe, même club. En 98, celui qui me fascinait, c’était Djorkaeff. Rien que pour son nom, déjà. Et puis petit, nerveux, avec sa sale tête… En revanche, je supportais pas Dugarry. Trop prétentieux. Tu le vois, tu peux pas te dire « ouais, il est sympa ce mec » .

D’autres souvenirs de 98 ?Je n’avais que 7 ans mais je me rappelle de ce grand moment d’émotion qu’était le match contre la Croatie. À l’époque, quand tu jouais au foot en club, on t’apprenait à tenir ton poste, que tu sois défenseur, milieu ou attaquant. Et là, le mec débarque et met deux buts dans la tronche des Croates alors qu’il est défenseur ! Mais la Coupe du monde, ça n’a été que ça : révéler des mecs que tu n’avais pas vus venir. Et quand je regarde l’évolution de la France par la suite, je me dis que c’était surtout une affaire de hasard. Ils avaient la force avec eux. On n’est pas comme le Brésil, l’Espagne ou le Portugal qui, eux, peuvent poutrer tous les ans. On est un pays à demi-footballistique. Et culturellement, c’est pareil. On n’est pas des Latins débordant d’émotion, on n’est pas des Anglo-Saxons discrets et taiseux. On est au milieu. Donc on râle. Quand on est bons, tout le monde suit. Quand on est mauvais, tout le monde regarde le rugby ! (rires)

T’as bien dû regarder le match contre l’Ukraine ?Même pas. Bah ouais, l’histoire de France-Ukraine, franchement, je me suis dit qu’on n’y arriverait pas. Et maintenant, j’ai une sorte de goût amer : est-ce que c’est vrai ? Est-ce que c’est honnête ? 3-0, c’est magnifique. Surtout pour une Équipe de France qui trime depuis un petit bout de temps. Alors soit c’est un miracle et on verra ce qui se passe par la suite, s’ils développent un vrai schéma de jeu. Là, je me dirai « J’ai été trop sceptique et mauvaise langue » . Mais sur le moment, je me suis dit qu’un truc ne tournait pas rond… En fait, j’ai préféré regarder Portugal-Suède. Ce match était complètement fou. J’ai pris une énorme claque. J’ai trouvé que les Suédois avançaient bien d’un bloc et globalement, les équipes scandinaves jouent souvent comme ça. Le Portugal est plutôt fait d’individualités autour desquelles l’équipe est organisée. C’est beau de voir un groupe soudé avancer, avec un jeu de passes balèze, plutôt qu’un mec qui va tracer tout le terrain donc j’étais plus pour la Suède. Mais bon, Ronaldo qui met un triplé et le mec te dit « Quoi ? Ben je suis juste moi ! » … Zlatan devait se mordre les doigts en se disant « C’est ma réplique, bordel… » C’était un match de Pokémon : le Pokémon Ronaldo contre le Pokémon Ibrahimović.

Donc toi, les « stars » du foot, c’est pas ton truc ?Ben, il en faut. Comme Zlatan. Surtout que les attaquants, de nos jours, il faut les blinder donc c’est normal qu’ils deviennent des individualités. Mais oui, je suis plus fan des joueurs de l’ombre, qui s’effacent pour le groupe. Par exemple, tu prends un mec comme Ribéry : c’est la star de l’équipe de France mais au Bayern, c’est un mec super structurant. La charnière de l’équipe, qui fait qu’elle a un squelette. C’était la même avec Laurent Blanc à l’époque. Un exemple de solidarité. Et puis il faisait vraiment joueur à l’ancienne avec ses frisettes et ses chaussettes baissées. Je le trouvais vraiment classe.

Fakear en concert aux Trans Musicales de Rennes le 7 décembre 2013 Sortie du nouvel EP de Fakear, Dark Lands, le 2 décembre dernier chez Nowadays Records

Dark Lands sur BandCamp

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