EDF – Toujours la même lit(u)anie
A mi-chemin entre les deux rendez-vous avec la Lituanie, quoi qu'on en dise, les Bleus de Raymond Domenech avancent dans la bonne direction. Si si. Puisqu'on vous le dit, c'est qu'on est bien obligés de le reconnaître.
On le redit, Raymond a (re)trouvé son schéma. 4231. Et zou. Maintenant qu’il le tient, il ne va pas le lâcher, on l’a assez fait chier en gueulant qu’il ne savait comment organiser ses troupes, alors vous pensez bien que maintenant que ça tient la route, il va pas tout foutre en l’air comme ça, sur un coup de tête comme on demande sa copine en mariage, d’autant que ce schéma sied plutôt pas mal aux joueurs de l’Équipe de France.
Alors du coup, les occasions de jouer à « Et toi mon gars, comment tu la ferais jouer cette équipe à la con ? » se font plus rares et surtout beaucoup moins intéressantes. Le problème comme l’effectif peuvent bien être tournés dans tous les sens, y’a pas à tortiller du cul, au vu des forces en présence, cette organisation revient naturellement.
Oui, le schéma tactique actuel de l’EDF est logique, cohérent, docile, gentil et poli, il rend même la monnaie. Du coup plane comme un sentiment, inhabituel, d’unanimité et ça laisse un drôle de goût dans la bouche, comme si le Modem avait gagné.
Fini les polémiques interminables et autres controverses palpitantes, fini la remise en cause de l’organisation de notre équipe nationale. Nous voilà privés d’un truc auquel on s’était pas mal habitués. Alors, forcément, convaincus qu’ils sont que ce con de Raymond est fatalement incapable de trouver la bonne formule, beaucoup sont déçus de l’absence de polémique, de remise en cause du schéma, de volonté de tout péter, dans les médias comme dans les troquets, sur les forums comme chez Pierrot Menès. Bon Dieu de bon sang, révolution, 433 je te dis, 433, c’est comme ça que ça marche, mais non bordel, 442 losange, y’a que ça de vrai, attends, vous dites n’importe quoi les gars, c’est en 352 que ça envoie du jeu…
Voilà que tout cela est devenu vain, inutile et vulgaire maintenant que l’EDF a un schéma de jeu type.
Défense à quatre, parce que tout le monde joue comme ça en club, et puis bon, on n’est pas des Argentins ; deux récupérateurs parce que faut bien faire le boulot et tout de même entretenir un minimum la polémique (on y re-reviendra) ; trois milieux offensifs parce que deux c’est pas assez ma petite dame ; et une pointe parce que, fatalement, on joue pas à douze.
Voilà. Et en voiture Simone. Heureusement, histoire de ne pas tout à fait nous priver du plaisir de le critiquer, au gré des aléas comme de ses sélections, Raymond bricole ce qui peut encore l’être, à savoir ses compositions. Et vas-y que je te mets Benzema sur le banc, Luyindula à droite, Squillaci titulaire, Ribéry à droite, à gauche et les explications dans ton cul.
Tiens, le placement de Ribéry, voilà au moins un sujet sur lequel on peut épiloguer. Comme sur le choix de la pointe et sur la composition – ou la destruction de la paire de milieux défensifs. Alors ? Alors c’est pas bien compliqué. Ribéry à droite parce que personne d’autre, même si Luyindula aurait mérité de marquer, faut tout de même pas déconner, Ribéry à droite parce qu’Henry à gauche et surtout pas devant, Ribéry à droite parce que Gourcuff en dix, permutations entre les éléments offensifs, hop hop hop, Ti Franck qui prend l’axe, ça se met en branle hop hop hop, problème réglé.
Et les milieux défensifs alors ? Nasri en 8 non ? Ben non. Toulalan a fait un super match en 8. Il a récupéré autant que d’habitude et, plus haut que d’habitude, participé comme jamais à l’offensive. Mieux, pour le prochain match contre la Lituanie, il a eu la bonne idée d’être suspendu. Du coup Raymond va pouvoir faire du bricolage, ouf. Option A : Alou Diarra, mais du coup ce serait Lass qui devrait faire le 8, et vu qu’il sera notre 6 titulaire, autant tenter quelque chose qui pourrait être utile sur le long terme.
Donc exit aussi l’option B, à savoir descendre Gourcuff ou, puisqu’il est considéré comme un milieu offensif, faire jouer Nasri à ce poste ; il ne s’agirait là aussi que d’une solution à court terme. “Logiquement”, c’est Abou Diaby, profil le plus Toulalanesque de la sélection, avec en plus un zeste de percussion non négligeable, qui devrait s’y coller. Mais Raymond, en bon seigneur qu’il est, soucieux de ne pas nous laisser sans grain à moudre, aime bien surprendre. Surtout, il s’agit de nous distraire pour mieux nous faire patienter.
Car, au fond, il sait déjà très bien comment tout cela se finira. Son équipe de France se qualifiera à l’arrache pour la Coupe du Monde 2010, s’apprêtera à vivre l’aventure avec un maillot dégueulasse et le onze suivant : Mandanda – Evra Gallas Méxès Sagna – Diarra Toulalan – Henry Gourcuff Ribéry – Benzema.
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