EdF : quel milieu pour les Bleus ?
C'est bien simple, tout le problème du milieu français réside en une seule question : sa paire de milieux défensifs.
Depuis une éternité, Ray Mi Fa a choisi de jouer avec deux milieux défensifs (même contre les Iles Féroé, c’est dire…), soit la paire Lassana Diarra–Jérémy Toulalan. Et force est de constater que ça ne marche pas, tout du moins pas autant que ça devrait. Alors, au bout d’un moment, il ne s’agit pas d’un problème de réglages ou d’ajustements –les deux loulous commencent à avoir un certain passé commun– ni de niveau de jeu –il s’agit bel et bien des deux meilleurs milieux axiaux français–, mais tout simplement de complémentarité. Le Madrilène et le Lyonnais se marchent dessus, se cannibalisent, se vampirisent ; leur association, au lieu de les transcender, les pénalise. Surtout Jérémy. En toute honnêteté, en EDF, l’ancien Canari n’est pas au niveau qui devrait être le sien. Aussi, ce problème, réel et décisif, peut être réglé de deux manières : trouver un remplaçant à Toulalan, soit un joueur plus complémentaire à Lass, ou tout simplement modifier le schéma de jeu.
Qui pour Toulalan ?
Abou Diaby ? Le Gunner ne changerait rien au problème en soi. Vieira ? Kaputt. Benoit Cheyrou ? Pourquoi pas. Son profil est intéressant. Le Marseillais apporte moins de garanties défensives et d’expérience du haut niveau, mais possède des qualités de relayeur que ne semble pas avoir Toulalan. Ou plutôt ne plus avoir. Il faut se rappeler que Jéré jouait justement dans un rôle de 8 à Nantes. Seulement depuis, à Lyon donc, on lui demande de moins s’éparpiller pour justement mieux incarner la tour de contrôle devant sa charnière… Benoit Cheyrou donc ? Avec lui, la France jouerait avec un vrai 6, Lassana, un vrai 8, le Phocéen donc, et un vrai 10, Gourcuff. Soit un cœur de milieu à 3, un peu dans l’esprit catalan. Pourquoi pas bis. On peut imaginer l’Équipe de France articulée autour d’un seul milieu défensif. Et aujourd’hui, cela peut paraître un peu dur, mais s’il ne fallait en choisir qu’un, ce serait Lassana l’élu, avec Cheyrou en relais. Plus joueur encore, une formation avec Gourcuff en 10, un mec à gauche, un autre à droite, deux attaquants et roule ma poule ; enthousiasme, volonté offensive, état d’esprit conquérant… suicide. De toute façon, ce débat est vain, inutile et malpoli, car, on le sait, Ray Do a choisi de jouer avec deux milieux défensifs, et la France s’avancera ainsi à la Coupe du Monde, ou ne s’avancera pas. Surtout, si l’Équipe de France n’a pas de style de jeu (et n’en revendique pas), elle possède tout de même quelques points forts, notamment sa solidité.
Changer de système ?
Alors, jouer avec un seul garde fou, on l’a vu, relève de l’utopie. L’Équipe de France joue toujours avec avec deux milieux défensifs. Pardon, l’Équipe de France joue toujours avec au moins deux milieux défensifs… Rappelez-vous le trident de Jacquet. D’ailleurs… Puisqu’il faut que tout change pour que rien ne change se trouve peut-être ici la solution pour renouer avec le succès et régler le problème du milieu. Et s’il ne s’agissait pas d’enlever un milieu défensif, mais au contraire d’en ajouter un. Soit jouer avec 3 milieux défensifs, parfaitement. Certes, proposer cette perspective, alors qu’on ne cesse de critiquer la manière Domenech, peut paraître incongru et malhonnête, mais en y réfléchissant un peu, cela fait sens. Car jouer avec trois milieux défensifs veut en réalité dire jouer avec une vraie clé de voûte et deux piliers qui se partagent le taf, entre phases offensives et défensives. Des relayeurs quoi. Reste à savoir lesquels. Jérémy Toulalan, on l’a vu, est maintenant formaté pour évoluer en 6. Alors la solution pourrait être de faire évoluer Lass en 8. Reste à en trouver un autre… Où l’on reparle de Benoit Cheyrou… Ou de reconvertir Malouda… Sinon, y’a toujours Nasri… voire Pedretti… Bref, la situation est peut-être bien insoluble. Car, au final, le véritable problème du milieu français ne réside pas dans sa paire de milieux défensifs, mais dans l’absence d’un 8 de haut niveau… 2006, votez Dhorasoo qu’ils disaient…
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