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Dolberg n’est plus un fantôme
Auteur de son deuxième doublé de la saison ce week-end, Kasper Dolberg vient surtout de dépasser la barre des dix buts inscrits en Ligue 1. À dix journées de la fin de son premier exercice hors des Pays-Bas, l'attaquant danois monte en puissance au point d'être plébiscité et adopté par ses coéquipiers.
Malmenés par l’ouverture du score monégasque samedi soir, les Aiglons ont pu compter sur Dolberg pour remporter leur quatrième derby de suite à la maison (2-1). De l’arrière du crâne, puis de l’extérieur du pied, il a corrigé Monaco, dépassant au passage la barre des dix buts en Ligue 1 cette saison. Ironie du sort, le buteur danois aurait pu porter la liquette princière si l’Ajax avait cédé aux cinquante briques proposées par l’ASM à la fin du mois d’août 2017, afin de remplacer Kylian Mbappé. Deux saisons moyennes plus tard, et après avoir ciré le banc lors du parcours européen flamboyant de l’Ajax, il a finalement opté pour le voisin niçois à l’issue d’un mercato fait dans la précipitation.
Sur le terrain comme en dehors, l’adaptation a d’abord été difficile, la faute à une équipe et à un club en pleine transition. Mais pas seulement, car Kasper a mis du temps à prendre ses marques, pas aidé par l’affaire de la montre volée et un début de saison collectivement compliqué. Mais après six mois, ses onze buts en Ligue 1 sont le symbole de la montée en puissance des joueurs de Patrick Vieira, chanceux face à l’ASM, mais souvent dangereux grâce au trio que Dolberg forme avec Adam Ounas et Alexis Claude-Maurice. Après la victoire dans le derby, le dernier cité s’est d’ailleurs délecté des qualités de son numéro neuf : « Sur les centres, ce n’est pas la première fois qu’il marque comme ça. Il arrive toujours à se démarquer. Il a une très grande faculté pour ça. Peu d’attaquants en France ont cette faculté-là. C’est très bien de l’avoir avec nous. »
Sah, quel plaisir
Pour l’avoir avec eux, les Niçois ont dû patienter jusque dans les tout derniers jours du mercato d’été. Et plus précisément le 29 août, soit le même jour que Claude-Maurice et Ounas. Acheté 20,5 millions d’euros, ce qui en a fait le joueur le plus cher de l’histoire du club azuréen, Dolberg a vite catalysé l’attention des supporters du Gym, et encore davantage depuis le début de l’année civile. Contre l’OL, début février, une semaine après avoir marqué contre Rennes (1-1), il inscrit un doublé et offre la victoire à Nice à la maison (2-1). Trois buts en deux matchs, Kasper est lancé, et plus rien ne semble l’arrêter. Preuve en est, il a joué 400 minutes de plus que la saison dernière avec l’Ajax en championnat, tout en marquant déjà autant. Surtout, sa précision et sa finition ont presque fait oublier Mario Balotelli, meilleur buteur niçois de l’exercice 2017-2018 avec 18 buts. Après 23 matchs en Ligue 1, le Danois a tenté 36 tirs pour 22 cadrés et onze buts. Pas négligeable pour une équipe dont le meilleur buteur a culminé à six pions la saison précédente.
À Nice, contrairement à l’Ajax, Dolberg touche moins le ballon et participe moins au jeu de son équipe. Mais ces dernières semaines, son jeu en pivot et sa capacité de déplacement retrouvés, il s’est montré beaucoup plus utile dans la construction du jeu niçois. Remuant et fourbe dans les dix-huit mètres, clinique et inspiré dans le dernier geste, les défenseurs ont désormais tout intérêt à le surveiller de près. Et Malang Sarr en sait quelque chose : « Il ne touche pas beaucoup de ballons sur certains matchs. Là, il est récompensé. On sait qu’il n’a pas besoin de 50 ballons dans la surface pour la mettre au fond. Il l’a prouvé encore une fois, félicitations à lui. C’est un tueur, il est froid. Quand il marque, il est froid. Quand il joue, il est froid.[…]On est content de l’avoir avec nous. » Ça y est, Dolberg n’est plus transparent, et le voilà même adopté. Sah, quel plaisir.
Par Maxime Renaudet