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Diarra, Lass des as

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Diarra, Lass des as

Au moment où le débat tourne autour de la prise de pouvoir supposée de Thierry Henry, il est l'heure de rappeler la meute car tout le monde se goure : le patron des Bleus, c'est Lassana Diarra !

Après la petite échauffourée à la fin d’Eire-France samedi soir, il fallait bien tendre l’oreille au moment de la petite vindicte de Giovanni Trapattoni. « Un joueur majeur de l’Équipe de France s’est montré très irrespectueux. Je ne répéterai pas ce qu’il a dit, quelque chose de très incorrect » . Évidemment, ce qu’il fallait retenir de la sortie mal lunée du Trap’, c’est que Lassana Diarra est « un joueur majeur de l’Équipe de France » , bien plus que les élucubrations du vieux grognard italien sur la prise de bec au coup de sifflet final du milieu de terrain tricolore avec les Irlandais. Encore que… Le ciblage de Diarra tant par les joueurs et le sélectionneur de l’Eire que par l’ensemble de la presse locale peut, lui aussi, témoigner de l’impact du Madrilène et de son poids sur les événements. Pas sûr que son homonyme, Alou le discret, aurait pu recevoir pareil “traitement de faveur”, généralement réservé aux très grands joueurs. Et chaque semaine, on ne peut s’empêcher de penser que Lassana Diarra porte en lui cet ADN rare. Samedi, la courbe des Bleus a encore épousé celle de Lassana. Très moyen en première période (que de passes ratées !), le Madrilène a ensuite haussé le ton et probablement entraîné les siens dans son sillage. A ce niveau-là, ce genre d’influence ne ment pas. Pourtant, certains s’y sont trompés…

Le plus gros raté de Wenger

Franchement, on n’a pas compris Arsène Wenger il y a deux ans. Comment l’un des plus fameux experts en jeunes talents (toute analogie avec un Ministre en activité est proscrite) a-t-il pu laisser filer Lassana Diarra sans même lui donner sa chance ? Parce que personne ne peut croire un quart de seconde que la place de Diarra était sagement sur le banc à regarder Diaby, Denilson ou Song aux côtés de l’excellent Flamini, soit autant de joueurs sympathiques, bien utiles en Carling Cup mais très loin de valoir le Parisien. Et, à dire vrai, le cas Diarra réhabilite un autre sacré dénicheur de talents : Raymond Domenech. Si, si, Ray n’a pas attendu l’explosion du bonhomme pour comprendre. Le mentor de l’Équipe de France avait convoqué le joueur alors qu’il était le remplaçant du remplaçant à Chelsea, avec en bonus cette petite inspiration qui va bien : titulariser le gamin, milieu def’ de formation, au poste de latéral droit à San Siro tout simplement face aux champions du monde italiens en qualifs pour l’Euro 2008. Pour une performance gigantesque de “Hammerhead”, son surnom chez les Blues. Un exemple en forme de raccourci en vérité : partout où ce type a mis les pieds depuis le camouflet de Wenger, il est devenu essentiel. Demandez aux fans de Portsmouth. Frustré par son temps de jeu ridicule chez les Gunners, Diarra avait fait ses paquets direction le club du sud de l’Angleterre. Résultat : une FA Cup glanée en fin de saison avec une équipe en carton et une influence majuscule du milieu français. D’ailleurs, Pompey ne s’est pas remis du départ de son joyau, il est vrai conjugué à celui de Harry Redknapp. Car Diarra, en plus de son talent hors norme, possède une bonne étoile.

Patron des patrons au Real

Il ne faut pas se mentir et réécrire les augures après la bataille : quand Diarra avait fait le choix impatient de quitter Arsenal pour ces minables de Portsmouth, l’histoire ressemblait à un enterrement de première classe. Du genre à enchaîner par Tottenham puis peut-être Everton ou autres joyeusetés, comme autant de destinations sans futur. Mais dans la grande confrérie des Diarra, on sait se filer des coups de main dans les moments délicats. L’hiver dernier, à plus de mille bornes au sud du port anglais, à Madrid pour être précis, l’ancien Lyonnais Mahamadou Diarra se pète le genou droit et oblige la Maison Blanche à chercher une solution de remplacement durable. Et dans l’esprit des Merengues, rien ne ressemble plus à un Diarra qu’un autre Diarra. Dans la capitale, Lassana, rebaptisé Lass, montre tout de suite qu’il sera mieux qu’une solution de remplacement. Dans un effectif miné par les blessures et largué à douze points de Barcelone, il redresse presqu’à lui seul la situation du Real. Même quand sa nouvelle équipe se mange une danse à Liverpool (0-4) en huitième retour de Ligue des Champions, lui trouve le moyen de sortir du lot. Et cette saison, malgré l’arrivée d’un wagon entier de méga stars, le Français est plus que jamais le taulier, seul à échapper aux sifflets des supporters madrilènes lors de l’élimination grotesque du Real face aux inconnus banlieusards d’Alcorcon en Copa del Rey. Fins connaisseurs, les socios ont bien compris la rareté du bonhomme, son abattage, sa qualité de gratteur de ballons, une denrée précieuse au Real qui a payé longtemps le départ de Makelele, maître à penser de Diarra à Chelsea, et sa science pour ressortir proprement voire pour mettre carrément sur orbite ses attaquants quand il ne s’occupe pas directement de marquer lui-même : ouf ! Vous avez dit indispensable ?

Oui, un type capable de ramener n’importe quel partenaire de l’entrejeu, qu’il s’appelle Toulalan ou Xabi Alonso, au rang de faire-valoir, est forcément un patron hors classe. Mercredi, perdu pour perdu, les Irlandais chercheront à se le faire et l’ont d’ailleurs fait savoir. Et à bien y regarder, de la part des héritiers d’une terre de rugby et de football gaélique, cela ressemble bien à un hommage.

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