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Daniele De Rossi, la dernière révérence

Par Adrien Candau
Daniele De Rossi, la dernière révérence

Il fallait bien que ça arrive un jour : après 18 ans de passion, la Roma a annoncé que Daniele De Rossi allait disputer son dernier match avec la Louve le dimanche 26 mai, face à Parme, pour le compte de l'ultime journée de la Serie A cuvée 2018-2019. Un départ aux airs de fin d'ère, qui aurait pu se conclure idylliquement à l'Olimpico. Problème : le milieu de terrain de 35 ans, qui a tout sauf envie de dire ciao aux Giallorossi, va tirer sa révérence bien malgré lui.

Difficile de dire vers quelles émotions balancera le petit cœur sensible de Daniele De Rossi, dimanche 26 mai. La déception ou la nostalgie. La colère envers sa direction, qui le force à raccrocher ses crampons avec la Roma, ou alors la reconnaissance envers les supporters romains qui, eux, n’auront jamais cessé de l’aimer. Du côté des tifosi giallorossi, on peut légitimement s’attendre à une impressionnante communion lacrymale, où chaque supporter s’autorisera à y aller de sa petite larme. Daniele De Rossi va dire stop avec la Louve, et la Roma va perdre l’autre joueur monument qui l’a scrupuleusement accompagnée pas à pas ces quasi 20 dernières années, après le départ de Francesco Totti en 2017. Un au revoir inéluctable, mais précipité, aux yeux du principal intéressé : à presque 36 piges et après 18 saisons enquillées successivement avec la Louve depuis 2001, De Rossi a tout simplement encore l’envie de jouer au football avec la Roma.

« Je veux jouer et ils ne veulent pas »

Ce mardi 14 mai, le club giallorosso a d’ailleurs pris un peu tout le monde de court, en annonçant sur son site officiel que son emblématique milieu de terrain ne verrait pas son contrat prolongé. De Rossi s’est dans la foulée soumis à l’exercice obligatoire de la conférence de presse. Une tribune jubilatoire, où il n’a pas hésité à balancer ses quatre vérités. Notamment sur son rapport contrarié avec sa direction, qui n’a pas franchement joué cartes sur table avec lui ces derniers temps : « Ils me l’ont dit officiellement hier, mais j’ai presque 36 ans et je ne suis pas stupide, je le savais bien : s’ils ne vous appellent pas pendant dix mois, c’est clair. Je n’ai pas parlé parce que je ne voulais pas faire de bruit et distraire l’équipe. Mais je me sens toujours comme un footballeur et je me ferais un tort de ne plus jouer. » Le milieu de terrain pourrait possiblement poursuivre sa carrière dans un autre club italien, même si le joueur confie privilégier une éventuelle expérience sportive « aux États-Unis » . Un crève-cœur impondérable : « J’ai essayé de me préparer mentalement ces derniers mois. Je veux jouer et ils ne veulent pas… Ils me disent que je pourrais être un bon manager tout de suite, mais si j’avais été manager, j’aurais renouvelé mon contrat. Quand j’ai joué, je l’ai bien fait. Mais j’accepte : cela fait partie du travail. »

Barcelone pour dernier chef-d’œuvre

Alors, sentiments mis à part, la Roma a-t-elle bien fait de congédier l’icône De Rossi ? Si le joueur, plombé par des blessures récurrentes (seulement 17 matchs joués en Serie A cette saison) n’est pas dans la meilleure forme de sa carrière, il semble clairement lui rester une bonne dose de football dans les chaussettes. Personne n’oublie qu’il y a à peine plus d’un an de cela, c’est le numéro 16 romanista qui était à la baguette du succès historique des Giallorossi face au Barça, en quarts de finale de Ligue des champions.

Dans un rôle de meneur reculé, il avait rappelé à l’Europe entière qu’il n’était décidément pas qu’un vieux chien de guerre voué à uniquement gratter des ballons, mais que sa vista comme sa qualité de passe longue faisaient toujours de lui un joueur parfaitement hors norme sur le plan technique. En se privant de De Rossi, la Roma perd ainsi un gros calibre, qui ne sera pas immédiatement remplacé. Aucun de ses milieux de terrain, de Lorenzo Pellegrini à Bryan Cristante en passant par Alessandro Florenzi ou Steven Nzonzi ne semble encore suffisamment dimensionné pour le remplacer. Le wonderkid Nicolò Zaniolo le fera peut-être à terme, mais il serait encore hasardeux de s’avancer à le présenter comme son successeur désigné.

Nécessaire clap de fin

Il faut bien avancer pourtant. Tourner quelques pages douloureuses, se faire mal sur le moment, pour espérer un jour tutoyer le sublime, en attrapant un Scudetto que la Roma attend depuis 2001, ou bien en réalisant un parcours épique en Coupe d’Europe. Soit précisément ce qu’a fait la Louve la saison dernière, juste après avoir dit au revoir à Francesco Totti, saint des saints d’un panthéon romain où De Rossi fut souvent présenté comme son premier apôtre.

Sans il Gladiatore, la Roma atteignait même sa première demi-finale de C1 depuis 1984. Un départ compensé par l’avènement d’autres individualités, comme Edin Džeko ou Alisson. Comme si se séparer d’une légende et de tout ce qu’elle représente permettait aussi à d’autres joueurs de s’affirmer, d’oser grandir sans avoir peur d’être éclipsé par l’ombre des géants d’antan. Triste, mais inévitable, comme le départ de De Rossi, un joueur dont l’héritage à Rome, restera, quoi qu’il arrive, monumental.

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