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Comment s’est finie la Fiorentina 1999

Par Eric Marinelli
Comment s’est finie la Fiorentina 1999

La Fiorentina n'avait plus été en tête de Serie A depuis 1999. Une époque où la formation viola était emmenée par Batistuta et Rui Costa. Si tout le monde sait que cette équipe n'a pas été championne, très peu savent sans doute comment s'est terminée l'aventure. Plongée un peu plus de 15 ans en arrière.

7 février 1999. En tête de Serie A, la Fiorentina accueille le Milan AC pour le compte de la 20e journée (sur 34) du championnat. Le Stadio Artemio Franchi est évidemment bouillant pour assister au choc face aux Rossoneri qui pointent eux à la troisième place avec cinq points de retard. La rencontre est tendue à l’extrême, et le score est toujours bloqué à 0-0 quand Gabriele Batistuta est lancé en profondeur par Edmundo à la 88e minute. L’histoire semble déjà écrite : Batigol va filer au but et faire tomber une nouvelle fois le Milan après son triplé lors du match aller… Mais c’est sans compter sur le genou de l’Argentin qui se dérobe en même temps que les espoirs de Scudetto de la formation violette. Pourtant, le pire est évité, puisque le verdict ne fait état que d’une entorse avec un mois et demi d’absence prévu. Batistuta sera même sur pied en un temps record, à peine un mois plus tard face à Venezia. Mais trop loin de sa meilleure forme, la Fiorentina ne s’en relèvera pas. Une griffe au cœur, tant cette équipe pouvait espérer et avait les moyens d’aller au bout. Saloperie de blessure. Foutu destin.

Batistuta en feu, la Fiorentina championne d’hiver

Tout débute lors de l’été 1998. Après une seconde expérience de deux ans au Bayern Munich, Giovanni Trapattoni s’engage avec la Fiorentina. Comme le Trap’, Jörg Heinrich fait le trajet Allemagne-Italie, plus précisément de Dortmund à Florence. Torricelli débarque, lui, de la Juve, tandis que Tomas Repka (Sparta Prague) et Guillermo Amor (FC Barcelone) complètent les arrivées importantes d’une Fiorentina déjà multiculturelle. Avec évidemment le goleador et capitaine argentin Batistuta, le fantasque brésilien Edmundo, le génial meneur portugais Rui Costa ou encore le Belge à l’accent brésilien Luís Oliveira. Et la base italienne n’est pas mal non plus : avec le mur Toldo dans les buts ou les costauds Padalino, Falcone et Cois pour ne citer qu’eux. Surtout, la mayonnaise prend immédiatement. La Fiorentina remporte ses quatre premiers matchs de Serie A en se permettant le luxe d’aller taper le Milan à San Siro grâce à un triplé de Batistuta. Un Batigol qui marche d’ailleurs sur l’eau avec 17 buts en autant de journées avant le fameux tour de la bouée. Résultat, la Fiorentina est championne d’ « automne » avec un bilan parfait à domicile de 9 victoires en 9 matchs avant d’accueillir le Milan.

Batistuta se blesse, Edmundo se tire au Carnaval de Rio

Mais le destin s’en mêle en s’en prenant à Batistuta. Tandis qu’Edmundo fait preuve de son professionnalisme tout particulier en s’octroyant un voyage au Carnaval de Rio en plein championnat, grâce à une clause inscrite dans son contrat. Batigol, dont tout le monde sait qu’il entretient des rapports plus que tendus avec celui qu’on surnomme « O Animal » , se pointe alors en béquilles en conférence de presse avec la sulfateuse : « Edmundo demandait aux dirigeants depuis un moment de pouvoir aller au Brésil, mais eux ne l’ont pas écouté. Et c’est pour ça qu’il a certains comportements sur le terrain. Quand Edmundo a envie, il te fait gagner un match. Dommage, que jusqu’à aujourd’hui cette volonté lui soit rarement venue. » Le groupe vient d’exploser. Sans ses deux attaquants, la Fio perd d’abord contre l’Udinese. Et malgré l’entrée d’O Animal, elle doit ensuite se contenter de deux nuls contre la Roma et la Salernitana. Batitusta a, lui, droit à un sévère revers 4-1 pour son retour contre Venezia. La Fiorentina ne retrouvera pas la bonne formule. Pis, elle va s’effondrer avec une série noire en fin de championnat (1 seule victoire en 8 matchs pour 4 défaites et 3 nuls) et ne terminera qu’à la troisième place du classement bien loin (14 points) du Milan, champion cette saison-là un point devant la Lazio. Un immense gâchis.

Frustrations et faillite

D’autant plus que le verdict des autres compétitions est tout aussi frustrant. À commencer par la Coupe d’Italie où la Fiorentina échoue en finale aller-retour contre Parme… au cumul des buts à l’extérieur (1-1 à Parme, 2-2 à Florence). Le Parme d’une vieille connaissance qui plus est, puisque c’est Alberto Malesani, coach de la Fio la saison précédente, qui est à la tête des Ducali de Buffon, Cannavaro, Thuram, Veron ou Crespo. Quant à la Coupe d’Europe, c’est là aussi la frustration qui prime puisque les Florentins ont été éliminés en seizièmes de finale de Coupe de l’UEFA non pas sur le terrain, mais sur tapis vert. En raison d’un jet de pétards sur le quatrième arbitre – lors du match retour sur terrain neutre à Salerno – de la part de tifosi salernitani hostiles à la Fio. Le stadio Franchi étant alors suspendu pour la même raison. La saison suivante sera beaucoup plus mitigée malgré une belle aventure européenne marquée par les exploits de Batistuta contre Arsenal et Manchester. Un Batigol qui fera ses bagages lors de l’été suivant pour la Roma, comme Trapattoni pour la Nazionale. Le début de la fin. La Fio empochera bien la Coupe d’Italie 2001, mais les soucis financiers se feront surtout de plus en plus pressants pour son propriétaire, le producteur de cinéma Vittorio Cecchi Gori. Conduisant le club jusqu’à la faillite et la relégation en Serie C2. Le coup fatal pour une génération extraordinaire dont le palmarès ne reflète incroyablement pas le talent.

Par Eric Marinelli

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