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Clap de fin au stage de l’UNFP

Par Gabriel Joly, à Saran
Clap de fin au stage de l’UNFP

À Lisses dans l'Essonne, l'UNFP a réuni depuis cinq semaines une équipe de joueurs sans contrat pour les aider dans leur préparation. Un stage qui se terminait ce mercredi avec une ultime rencontre face à l'US Orléans. L'occasion pour ce groupe, devenu famille, de se montrer devant de potentiels recruteurs et de tenter de terminer en apothéose.

11h30. Les couloirs de l’Espace Léonard de Vinci ne grouillent plus autant que le mois dernier. Au stage de l’UNFP, l’effectif s’est amoindri, mais c’est pour le mieux, car ici comme pendant les soldes, tout doit disparaître. Cette année, les joueurs présents ont réussi à retrouver des clubs plus rapidement qu’à l’accoutumée. Une fierté pour le directeur Pascal Bollini. « D’habitude, on finit le 5 août, là je ne sais pas comment on aurait fait. On n’a plus que 15 joueurs de champ sur 22 au départ. Pour ce soir, on est en rade de défenseurs. » En ce jour de clôture du stage, le groupe doit jouer son septième match de prépa contre Orléans. Alors forcément, la routine d’avant-match dicte le tempo de la journée.

Souvenirs, souvenirs

Après le réveil musculaire du début de matinée, le groupe a le cœur lourd. « Franchement, on est tristes de se quitter parce qu’on s’entend vraiment bien, jamais une tension », pose Over Mandanda en rentrant dans le hall de l’hôtel. Mais tous doivent rester concentrés pour la rencontre du jour. La dernière occasion pour eux de se montrer. « C’est vrai que s’ils n’ont rien dans deux ou trois jours, ça commencera à être chaud », confirme l’entraîneur des gardiens Jean-Marc Branger. Arrivé en cours de stage, Baptiste Valette le sait bien. Depuis la fin de son contrat à Nancy, le portier a quelques touches, mais il a préféré assurer le coup en demandant au FC Sète, le club de sa ville, de s’entraîner avec le groupe à partir de la semaine prochaine. « En tout cas, si un joueur m’appelle pour me demander mon avis sur le stage, je lui conseillerai direct, assure-t-il.C’est vraiment génial, le coach est quand même l’ex-sélectionneur de la Côte d’Ivoire, ce n’est pas rien. »

Son nom ? Patrice Beaumelle. « Le seul qui refuse des offres ici », d’après Phillipe Rossi, chargé de la vidéo et de la communication. « J’ai des demandes, mais je veux prendre le temps pour choisir le bon projet. D’abord, je voulais finir ici. Je crois qu’on a tous le sentiment du devoir accompli », juge l’entraîneur en demandant à l’ensemble des joueurs et encadrants qu’il croise de signer son maillot de l’UNFP. Un souvenir de ce beau mois de juillet. Pour les joueurs déçus de quitter l’Essonne, le préparateur mental Thomas Aupic a préparé un petit cadeau : une photo de famille pour chacun d’entre eux, signée et commentée par tous les copains.

Quoi qu’il en soit, vous avez mis une touche humaine qu’on n’a plus dans les clubs. Ça m’a fait un bien fou parce que dans ce football de haut niveau, parfois je ne m’y retrouve pas, car il manque d’humanité .

Bonne note, clown et loups-garous

Une fois le repas englouti dans la bonne ambiance, le groupe est invité à se rendre dans la salle de réunion pour la causerie. Le mot d’ordre du coach : finir sur une bonne note et corriger ce qui n’a pas été lors de la défaite 4-2 à Nîmes. « Toutes les équipes qui nous ont battus, elles n’ont rien montré de mieux que nous. Donc ce soir, pas d’erreurs les gars, et attention, National 1, ça va tamponner », prévient-il. Le gardien Sacha Bastien est ensuite consulté pour les consignes sur les phases arrêtées : laisser de l’espace pour les sorties aériennes ou non ; quels joueurs pour le mur sur les coups francs, etc. « Quoi qu’il en soit, vous avez mis une touche humaine qu’on n’a plus dans les clubs, ajoute Beaumelle au moment de remercier tout le monde. Ça m’a fait un bien fou parce que dans ce football de haut niveau, parfois je ne m’y retrouve pas. Il manque trop d’humanité. »

La causerie finit en fou rire quand on repasse la vidéo de Calvin Bombo, « le clown du stage », jeté dans la piscine de l’hôtel par tous ses collègues. Puis vient l’heure de se diriger vers le bus direction Orléans. Sur le trajet, on profite calmement des dernières heures ensemble. « C’est un stage qui nous a tous beaucoup appris. Il y a eu beaucoup de partage d’expérience des plus vieux, raconte Alexis Martial, alors que les passagers piquent du nez. Je pense qu’on va garder contact sur notre groupe Whatsapp. On a fait beaucoup de loups-garous, donc pourquoi pas tenter en ligne. »

Bloc et sursaut d’orgueil

Une fois arrivé, l’herbe sèche du stade Jacques Mazucca de Saran – qui sera d’ailleurs fatale à Thomas Fontaine – inquiète lors de la reconnaissance du terrain. Chacun se réjouit cependant de retrouver des amis dans le camp d’en face. Quentin Bena souhaite d’ailleurs à son pote d’Orléans Adrian Dabasse de marquer, « mais t’inquiète, on t’en mettra deux derrière ». Dans le vestiaire, les kinés massent ceux qui le souhaitent pendant que Patrice Beaumelle affiche les tactiques pour les coups de pied arrêtés dans les douches, faute de mieux. Informé du fait qu’Abdou Ndiaye tirera les penaltys ce soir, Mana Dembélé se marre : « Abdou, t’es bien gentil, mais je l’attends depuis le début du stage, s’il y a un péno c’est pour moi. » Côté staff, on insiste sur le fait que les Orléanais ne sont pas aussi avancés dans leur préparation, eux qui ne reprennent le championnat que mi-août. Après l’échauffement, Patrice Beaumelle braille ses consignes : « Ce que je veux voir, c’est le bloc ! Compacts, regroupés, les gars. »

Dès l’entame, ses paroles semblent avoir été entendues. Lancé sur son côté, Alexis Martial croit même offrir une passe décisive quand son centre trouve la tête d’Ihsan Sacko, seul au second poteau, mais la transversale repousse. Le milieu de poche Gaëtan Arib et son compère Calvin Bombo se dépatouillent bien au cœur du jeu jusqu’à ce qu’une perte de balle, entachée d’une faute non sifflée, leur coûte l’ouverture du score. « Eh voilà, je vous avais dit, lance du banc Quentin Bena à ses coéquipiers, qui prédisaient déjà une victoire. On débute toujours fort, vous vous êtes enflammés. » Vexé par son erreur, Arib se rachète en égalisant d’un extérieur du droit avant la pause. Malgré les incitations de ses partenaires, il ne célèbre pas, et le speaker se plante donc en annonçant Delvin Ndinga buteur. « C’est bon pour tes stats, à ton âge », le chambre Patrice Beaumelle avant que l’arbitre ne siffle la mi-temps.

Au revoir et bonne chance

Au vestiaire, l’UNFP fulmine à force de dominer sans mener. Matthieu Dossevi veut donner des consignes mais le coach fait taire tout le monde. « Les gars, ça ne sert à rien de parler. On fait silence deux minutes, on souffle et on boit. » L’ex-Ivoirien attend les trois dernières minutes pour rappeler les fondamentaux à son groupe occupé à mâchouiller des quartiers d’orange, histoire d’éviter un coup de mou. « 20 secondes dans le rond central à faire des triangles, c’est non. » Le second acte est encore meilleur grâce à l’entrée d’Ibrahim Mandefu, qui redonne l’avantage aux siens. Sur le terrain, l’équipe est sereine. Calvin Bombo place même un sombrero pour éliminer un adversaire. « Il va en parler toute la soirée, là, rigole Gaëtan Arib sur le banc. Il ne faudra pas se mettre à côté de lui dans le bus. » Mais les erreurs d’arbitrage à répétition finissent par agacer. « Monsieur, ça n’existe pas de hors-jeu sur six mètres », rappelle Mickaël Panos à l’arbitre de touche après un coup de sifflet injustifié. Alors qu’il ne reste plus que dix minutes à jouer, Orléans revient puis l’emporte 3-2 à la 89e minute. Les esprits s’échauffent légèrement quand l’un des joueurs de l’USO envoie balader Lamine Ghezali et la rencontre se termine, avec une pointe d’amertume.

Les mecs, j’ai kiffé, vraiment j’ai kiffé, quoi ! En revanche juste, je sais que vous allez sortir. Faites pas trop de bruit quand vous rentrerez demain matin .

Dans les douches, la frustration prédomine. « On aurait aimé bien finir… On donne les trois buts, j’ai la rage », râle Mana Dembélé. Mais la défaite est vite digérée car il est temps de se dire adieu. « Les gars bon courage, on va trouver », s’encouragent les joueurs en se tapant dans les mains. Comme le coach discute sur le terrain avec des spectateurs, le groupe décide de débriefer directement sur la pelouse, sandwichs poulet ou thon à la main. Pas de discours à rallonge, Beaumelle préfère laisser le directeur Pascal Bollini conclure le stage, non sans une pointe d’émotion. « Les mecs, j’ai kiffé, vraiment j’ai kiffé, quoi ! Continuez comme ça parce que les clubs vont encore chercher et vous savez que vous avez tous au moins une heure facile dans les jambes, alors foncez, balance-t-il en réprimant un sanglot. En revanche juste, je sais que vous allez sortir. Faîtes pas trop de bruit quand vous rentrerez demain matin. » Le mot de la fin est bien arrosé à coups de « Bobo ! Bobo ! » et de bouteilles d’eau vidées sur le dirigeant dans l’allégresse. L’esprit UNFP jusqu’au bout.

Par Gabriel Joly, à Saran

Photos : GJ

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