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Cardetti : « Les Argentins jouent ces matchs-là comme une finale de Coupe du monde »

Propos recueillis par Antoine Donnarieix
6 minutes
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Lorsqu'il débarque au PSG à l'été 2002, Martín Cardetti, c'est d'abord un bilan : 48 buts en 97 matchs avec River Plate. Ensuite un surnom : « El Chapulin », la sauterelle. Un mètre soixante-dix de grinta, des débuts prometteurs, et deux vilaines blessures qui pousseront le PSG à s'en séparer douze mois plus tard. Reste un sourire, beaucoup de souvenirs, et sept buts. Dont un coup de tête pour lober Runje, un soir de 3-0 au Parc.

Bonjour Martín ! Tu as tiré ta révérence en 2011. Nous sommes en 2018. Qu’as-tu fait depuis tout ce temps ?Je me suis très vite mis à la formation pour devenir entraîneur. J’ai pris des cours, je suis allé voir des coachs en Amérique du Sud et d’anciens coéquipiers pour apprendre. J’ai commencé ma carrière en Uruguay (au Club Atlético Boston River, ndlr), puis au Costa Rica où j’ai entraîné le Club Sport Uruguay de Coronado (D1 costaricienne, ndlr). Aujourd’hui, après un bref retour en Argentine, je suis coach à San Carlos (D2 costaricienne, ndlr) pour un contrat de courte durée. On va voir où cela va me mener, mais j’aime beaucoup ce que je fais au quotidien.

Comment tu situes le niveau de jeu au Costa Rica, par rapport à l’Argentine ou la France ? En vérité, le football progresse beaucoup dans ce pays. Depuis le mondial 2014 et la performance de l’équipe nationale qui s’est hissée jusqu’en quarts de finale, cela offre de nouvelles opportunités. Le travail avec les catégories de jeunes est particulièrement suivi. Après, à l’échelon professionnel, ce n’est évidemment pas le même niveau qu’en Argentine. Et si on doit le comparer au football européen, cela reste évidemment très éloigné.

Jouer avec Ronaldinho est un luxe. Et quand tu joues avec lui en attaque, il trouve toujours la solution pour toi. C’est un génie. Et son génie bénéficie à tous ses coéquipiers, que tu sois bon ou mauvais.

J’imagine que tu as vu ce PSG-OM dimanche, avec la victoire parisienne 3-0… C’est le même score que lors de ton premier Classique au Parc des Princes. Quels souvenirs en gardes-tu ? C’était grandiose ! Au-delà d’avoir pu profiter de la classe de Ronaldinho comme coéquipier, d’avoir remporté mes deux Classiques et d’avoir même marqué un but dans ce match si spécial, c’est un souvenir global que je garderai toujours dans ma mémoire. La ferveur du Parc est passionnelle… Bon, ce n’est pas aussi fou qu’en Argentine – parce qu’en France, quand le match est fini, tout le monde rentre chez lui et c’est terminé ! (Rires) –, mais le public du Parc était vraiment beau à voir… Nous avions réalisé un grand match à Paris contre l’OM. Ensuite, j’ai connu la blessure, et ça m’a brisé la confiance… Mais je garderai toujours en mémoire ce beau moment.

Ça fait quel effet de marquer un but dans un Classique ? Les Argentins sont habitués à vivre ces matchs, ils connaissent l’importance d’un duel historique entre deux équipes rivales. Nous donnons toujours le meilleur de nous-mêmes dans ces matchs-là, comme si c’était une finale de Coupe du monde. Marquer procure toujours une joie immense, mais dans un Classique, cela va au-delà…


Ronaldinho réalise un match énorme avec un doublé : un but sur coup franc, l’autre sur penalty. Vous étiez complices, sur comme en dehors du terrain ? Je ne sais pas s’il s’agissait d’une vraie complicité. Ce dont je suis sûr, c’est que jouer avec Ronaldinho est un luxe. Je t’assure, il faisait de ces trucs à l’entraînement… Une chose difficile à réaliser, il te le faisait passer pour une chose facile. Et quand tu joues avec lui en attaque, il trouve toujours la solution pour toi. C’est un génie. Et son génie bénéficie à tous ses coéquipiers, que tu sois bon ou mauvais.


Selim Benachour racontait que Ronnie sortait beaucoup avant les matchs, et cela rendait complètement fou Luis Fernández… Il y a eu de nombreux commentaires sur Ronaldinho, et je crois que beaucoup sont inventés. Ce que je sais, c’est qu’une fois sur le terrain, c’était un monstre. J’ai partagé sa dernière saison au PSG, et le championnat de France était devenu bien trop petit pour lui. Quand je vois ce qu’il a réalisé au Barça ensuite… Pfff… Qu’il sorte ou pas, il faisait tout ce qu’il voulait sur le terrain. C’était le meilleur.

Sortir faisait aussi partie de sa préparation pour décompresser. Tu penses qu’il a déjà joué en pleine gueule de bois ? Peut-être… Mais en tout cas, il donnait toujours de sacrés résultats au moment du match ! Quand il fallait faire le travail et montrer son talent, il ne se cachait jamais. Chacun gère sa préparation comme il l’entend. L’essentiel, c’était qu’il se sente bien pour que l’équipe puisse en retirer tout le bénéfice possible.

D’où vient ce surnom d’El Chapulín ? Franchement, je n’en ai aucune idée… La presse argentine m’avait filé ce surnom quand j’étais joueur à Rosario Central, et je n’ai jamais trop cherché à savoir pourquoi.
Le paradoxe entre ta petite taille et ton super jeu de tête ? Ouais, ça doit sûrement être ça !

La saison suivante, Vahid Halilhodžić t’a prêté au Real Valladolid alors que, avant les blessures, ton début de championnat 2002-2003 était bon (7 buts en 12 matchs, ndlr)… Tu lui as demandé une explication ? C’était sa décision : il ne me voulait plus dans l’effectif. Point. Je ne l’ai pas su directement, l’information est passée par le club, qui l’a ensuite signifié à mon agent. C’est dommage, parce que je souhaitais revenir au PSG la saison suivante. Mais ce n’était pas négociable…

Paris et Buenos Aires sont des villes assez similaires, qui dégagent beaucoup d’esprit.

À cause de l’arrivée de Pedro Miguel Pauleta ? C’est possible. J’aurais beaucoup aimé être mis en concurrence avec lui, ça aurait pu être une pression positive pour nous deux… Mais c’était le choix du coach. Sur le coup, je l’ai accepté. Si je n’étais pas à son goût, il ne fallait pas forcer la porte.

Neymar est indisponible pour mercredi soir. Tu penses que cela peut perturber Paris contre l’OM ? Comme Ronaldinho avant lui, Neymar est un joueur fondamental. Le perdre, c’est forcément difficile. Mais aujourd’hui, Paris est devenu un grand club européen, avec des joueurs de grande qualité dans tous les secteurs de jeu. D’autres joueurs peuvent prendre le relais et faire le travail contre Marseille. Et c’est la même chose pour le match contre Madrid : quand tu possèdes Di María, Pastore, Lo Celso, c’est possible ! Bien sûr que ce sera compliqué, mais c’est le très haut niveau, c’est normal. Avec un Parc des Princes à guichets fermés, ils ont toutes leurs chances. Il va y avoir une ambiance magnifique, et tout le monde va regarder ce grand match.
Di María, Pastore, Lo Celso… Tu viens donc de citer les trois Argentins du PSG. À ton époque, tu formais aussi un trio avec Mauricio Pochettino et Gabriel Heinze. Tu penses qu’il y a un lien particulier entre Paris et l’Argentine ? Quand tu recherches les meilleurs joueurs possibles pour ton équipe, tu vas prospecter dans les pays de football… Di María et Pastore sont déjà de grands joueurs, et quand je vois Lo Celso, je me dis qu’il a un futur glorieux. Les Argentins s’exportent bien en Europe, Paris est une des places fortes du continent, et Paris et Buenos Aires sont des villes assez similaires, qui dégagent beaucoup d’esprit. Paris est une ville magnifique, les Argentins ne peuvent que l’aimer !

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Propos recueillis par Antoine Donnarieix

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